L'ÉVOLUTION DE MOUGUERRE AU FIL DU TEMPS.
L'habitat de Mouguerre a sensiblement évolué au cours des années.
Je vous ai déjà parlé de Mouguerre dans un article précédent.
Au début du XXe siècle, Mouguerre a un habitat dispersé, même au sein de ses trois
quartiers : Bourg, Elizaberry et Port.
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| AMITIES DE MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
Du fait de sa vocation agricole, le village est composé essentiellement de vastes fermes destinées
au logement de toute la famille au sens large du terme.
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| LA CROIX DE MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
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| LA POSTE A MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
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| DOMAINE D'AGUERRIA MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
Les familles de Mouguerre vivaient autrefois en quasi autarcie et même si leurs besoins étaient
peu nombreux, car limités au strict nécessaire, leur satisfaction était dévoreuse de temps.
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| ATTELAGE DEVANT L'EGLISE DE MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
La dimension de l’espace de vie est conditionnée par le temps disponible, les conditions de
déplacements et les moyens de transmission des informations.
Malheureusement, le réseau routier étant vétuste et les moyens de transports rapides rares,
cela limite les déplacements de la population.
De plus, le faible niveau scolaire, compliqué par la coexistence des langues française et basque,
le développement tardif des moyens de communication limitent le secteur d’intérêt des
habitants de Mouguerre (Mugerre en Basque).
De fait, le tissu de relations de la plupart des familles se restreint au voisinage immédiat.
Le premier voisin est important dans la vie sociale de chacun (voir article sur la mort au Pays
Basque).
On est très attaché sentimentalement à son quartier.
- Informations et communications :
Les informations sont recueillies ou transmises oralement sur les lieux privilégiés pour les
échanges.
Les hommes se retrouvent chez le forgeron, autour d’un verre de paillet (mélange de vin
rouge et de vin blanc).
Les lavoirs sont le lieu privilégié des femmes qui passent en revue les faits et gestes de
chacun, tout en assurant un rythme de travail soutenu.
Les rassemblements dominicaux, à la fin de l’office religieux, ainsi que les marchés, sont
des lieux traditionnels d’information.
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| EGLISE DE MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
Les informations officielles font l’objet d’une annonce faite par le crieur public devant les
églises du Bourg et d’Elizaberry à la sortie de la messe.
La presse fait son apparition au début du XXe siècle, et met de nombreuses années pour
imposer sa présence.
Elle dut attendre les résultats concrets des efforts de l’État dans le domaine de l’instruction.
Pendant des décennies, malgré la multiplicité des journaux existants, elle resta le domaine
d’une minorité socioprofessionnelle (curés, châtelains, fonctionnaires, commerçants et
propriétaires aisés).
Trop occupés en semaine, paysans et ouvriers achètent le journal les jours de marché ou le
dimanche.
Les journaux que l’on peut lire à Mouguerre durant la première moitié du siècle dernier
sont : le Matin, le Journal, La Croix, la Petite Gironde, le Mémorial, le Patriote, le Courrier
de Bayonne, la Semaine de Bayonne…
Il semble que le journal le plus lu entre les deux guerres soit La Petite Gironde.
Il est à noter qu’après la Première Guerre Mondiale, les débits de boissons se multiplient
répondant à un besoin de plus en plus grand d’information des Français.
Les premiers postes radios à lampe datent des années 1920-1930.
Le quartier du Port, traversé par la route d’Urt, en compte 5 dans les années 1930 :
Bigot, Titt, Martin, Magné et le forgeron Lesburguère tandis qu’au Bourg, les hommes se
retrouvent chez Darricau ou chez le forgeron Courtiague.
Parmi les premiers utilisateurs : les propriétaires de bars qui, pendant le Tour de France,
affichent chaque jour sur une ardoise les résultats de l’étape.
Les postes trônent sur le buffet de la cuisine.
Ce n’ést pas encore le temps de la musique d’ambiance et le poste n’est allumé que peu de
temps dans la journée (pour les informations, la météo et, pour certains, au moment
d’émissions culturelles comme « la Tribune de l’Histoire » d’Alain Decaux et André Castelot).
L’écoute de la radio nécessitant une grande concentration et une absence de bruits
perturbateurs, elle n’a que très peu d’impact dans les campagnes notamment sur le
déroulement des veillées, si ce n’est l’apport de sujets de conversation supplémentaires.
La T.S.F. (transmission sans fil) s’est réellement développée après la Deuxième Guerre
Mondiale.
Les premiers téléviseurs (en noir et blanc) font leur apparition dans les années 1940.
Quelques vingt ans plus tard ils constitueront un élément indispensable dans la vie des familles,
modifiant en profondeur le mode de vie traditionnel et les rapports intergénérationnels des f
familles.
- Comment se répartissent les tâches ?
La simple satisfaction des besoins élémentaires impose au sein des familles une répartition des
taches à laquelle nul n’échappe.
Un élément central du Pays Basque d'Antan est l'eau, tant dans son utilisation mais aussi dans
sa récupération.
En effet, l'eau n'est pas courante et il faut aller la chercher à la source, au puits ou à la
fontaine.
Que d’efforts demandés pour aller la récupérer à plusieurs centaines de mètres, manœuvrer la
pompe à balancier ou tourner le treuil afin de remonter le seau du puits, enfin ramener à bout
de bras des seilles lourdement chargées.
Ces contraintes expliquent l’approche différente de la notion d’hygiène entre les générations
successives.
A Mouguerre le réseau d’eau courante n’a été réalisé que dans la deuxième moitié du XXe
siècle.
Jusque-là on récupère l’eau dans les puits ou les multiples sources collinaires.
Les eaux de pluies sont récupérées dans des réservoirs maçonnés ou métalliques.
- L'hygiène corporelle
Il n’existe d’ailleurs aucun équipement spécifique dans les maisons.
Sans chauffage, à l’eau froide, et sans une pièce pour s’isoler alors que la pudeur était très
forte, il faut une grande motivation pour s’astreindre à une toilette approfondie.
Pour beaucoup, la toilette se limite au minimum, c’est-à-dire se peigner et se laver
succinctement les dimanches et jours de fête.
Pour la toilette, la plupart du temps on utilise une bassine, parfois un simple bol, que l’on pose
sur le rebord de la fenêtre afin d’y tremper sa serviette.
Toutes les familles possédent une grande bassine réservée à la toilette.
L’eau est chauffée sur le poêle à bois ou dans une cheminée et chacun se lave à son tour (les
hommes en premier) sans que l’eau ne soit changée.
On se contente de rajouter un peu d’eau chaude.
Souvent, après le dernier bain, l’eau est utilisée pour la vaisselle, puis, enrichie des restes de la
préparation du repas, donnée en nourriture aux animaux.
Si certains se lavent chaque jour, à leur lever et en rentrant du travail, cette habitude n’est pas
généralisée au début du XXe siècle.
Dès 1920, l’hygiène fait partie du programme scolaire mais les améliorations ne se feront sentir
qu’une dizaine d’années après.
Il n’y avait pas de coiffeur patenté à Mouguerre.
Quelques particuliers exerçaient le métier en complément de leur travail.
L’arrivée de l’eau et de l’électricité dans les maisons a changé notre vie au point qu’il est
difficile d’imaginer la vie sans elles au début du siècle dernier.
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| VUE AERIENNE DE MOUGUERRE PAYS BASQUE AUTREFOIS |
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