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samedi 15 juillet 2017

PROBLÈME D'ALIMENTATION D'EAU À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JANVIER 1937


EN 1937, ON S'INQUIÈTE DE L'ALIMENTATION EN EAU DE BAYONNE.


La presse de l'époque se fait le relais des inquiétudes des habitants et des élus de Bayonne, en ce qui concerne l'alimentation en eau de la ville, il y a quatre-vingt-quatre ans.



Plusieurs articles sont en particulier publiés dans la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays 

Basque, les 15 janvier, 16 janvier, 18 janvier, 19 janvier et 21 janvier  1937.





Tout d'abord, ce journal publie le 15 janvier 1937 :




"La lettre suivante a été adressée à M. le Préfet : 

Bayonne, le 9 janvier, Monsieur le Préfet, Les soussignés électeurs inscrits ont l'honneur d'attirer votre attention sur une délibération prise par le Conseil Municipal de Bayonne dans la séance du 28 décembre 1936 et qui est de la plus haute gravité : nous voulons parler de l'adduction à Bayonne du torrent du Laxia, situé à 27 kilomètres de Bayonne. Bayonne est alimenté par les sources de l'Ursuya - en quantité d'eau abondante pendant 9 mois de l'année. En juillet, août et septembre, l'eau doit être rationnée et, pendant ces 3 mois, le manque d'eau pour un service régulier est de 1 500 m3 par jour.




Or, pour cette insuffisance, la dépense envisagée par l'administration municipale et votée par le Conseil Municipal dans la séance du 28 décembre 1936 est de 16 millions de francs, avec une annuité de  903 000 francs. Ce chiffre formidable, qui fait plus que doubler la dette de Bayonne et qui sera, de ce fait, portée à 28 millions de francs nous fait, sans hésiter, taxer ce projet de pure folie. La municipalité du docteur Lafourcade décida de vider cette question de Laxia, qu'elle avait trouvée dans les projets de la municipalité Garat, avec le prix de 10 millions de francs. A la suite d'un travail assidu de plusieurs mois des commissions des finances et des travaux publics - et avec les représentants de la Lyonnaise, elle avait obtenu un projet de 50% environ moins onéreux - inférieur à 8 millions. Il est vrai que la Lyonnaise pour consentir cet abaissement considérable, disposait librement du surplus d'eau inutilisé par la ville de Bayonne.




Monsieur le Préfet, au 20ème siècle, aller chercher de l'eau à 27 kilomètres est une chose invraisemblable. C'est un procédé archaïque que les progrès réalisés dans la recherche des nappes souterraines rendent même ridicule. Or, nous savons que des sociétés spécialisées dans ces travaux amèneraient à la surface du sol pour une somme de 500 000 francs, l'eau en quantité suffisante pour tous les besoins de la ville de Bayonne - et d'une qualité irréprochable. La ville n'aurait pas à se charger en plus que de la construction d'un château d'eau et des canalisations qui atteindraient de 1,5 à 2 millions de francs. Donc, pour une somme de 2 à 2,5 millions, la ville de Bayonne pourrait avoir un service d'eau irréprochable...




Si l'eau du Laxia est moins défectueuse que l'eau d'Ursuya qui est une mauvaise eau d'alimentation, elle est loin de répondre à une solution optima au point de vue de sa composition chimique. Mais, et c'est le point principal sur lequel nous attirons votre attention, les examens bactériologiques sont concordants "sur la présence des colibacilles" dans l'eau de Laxia...




En résumé, l'adduction des eaux du Laxia comporte :


  • une dépense formidable de 16 millions de francs pour une simple insuffisance actuelle 
qui ne dure que 3 mois ;

  • une eau plus que douteuse au point de vue bactériologique...


Les soussignés veulent bien espérer que la municipalité de Bayonne sera mise en demeure par vous, tuteur de la commune, de procéder à de nouvelles recherches, d'étudier de nouveaux projets, celui qu'elle a adopté étant une calamité. Dans ce cas, Monsieur le Préfet, où vous estimeriez ne pas devoir annuler la délibération du Conseil Municipal de Bayonne, nous avons l'honneur de vous informer qu'une pétition qui se couvrira de milliers de signatures sera adressée au Conseil d'Etat, protestant avec la dernière énergie contre le projet que nous condamnons de toutes nos forces. Suivent les signatures."




pays basque 1900
FONTAINE DE MAIGNON ANGLET
PAYS BASQUE AUTREFOIS




pays basque 1900
FONTAINE DE ST ESPRIT BAYONNE
PAYS BASQUE AUTREFOIS







pays basque 1900
FONTAINE CAMP ST LEON BAYONNE
PAYS BASQUE AUTREFOIS






pays basque 1900
MONTS URSUYA CAMBO
PAYS BASQUE AUTREFOIS







pays basque 1900
MONT LAXIA ITXASSOU
PAYS BASQUE AUTREFOIS







pays basque avant
MONT LAXIA ET NIVE ITXASSOU
PAYS BASQUE AUTREFOIS




pays basque avant
PANNEAU EAU DE SOURCE A TOUS LES ETAGES
PAYS BASQUE AUTREFOIS






paysan basque avant
OBLIGATION COMPAGNIE DES EAUX DE BAYONNE
PAYS BASQUE AUTREFOIS



Ensuite, dans ces articles du 16 , 18 , 19 et 21 janvier 1937, la Gazette de Bayonne, de Biarritz 

et du Pays Basque ouvrit ces colonnes au débat pour ou contre les eaux du Laxia.




Les arguments en faveur du Laxia étaient de plusieurs ordres :


  • Débit insuffisant de l'eau non pas pendant 3 mois mais environ 5 mois.

  • La Lyonnaise refusait tout abonnement nouveau.

  • Des quartiers entiers de Bayonne n'étaient pas alimentés en eau potable, comme les 
Pontots ou Mousserolles.

  • Les solutions de source n'étaient pas satisfaisantes en termes de débit.




D'éminents spécialistes témoignèrent en faveur de "l'eau du Laxia" comme le professeur 

Bertrand, chef de géologie appliquée en Sorbonne, ou d'autres hydrologues qui indiquaient que 

l'eau était de montagne, fraîche, contenant les sels minéraux voulus en quantité voulue, 

parfaite et idéale (sauf au point de vue financier), plus que satisfaisante au point de vue 

chimique.





L'édition du 19 janvier 1937 prenait nettement position pour la solution de l'eau du Laxia :


"... Il est évident que la solution du problème de l'eau sera, dans tous les cas une solution coûteuse. Et c'est de même dans l'ordre de millions que se chiffrerait la solution de javellisation ou de verdunisation si elle avait été adoptée, nonobstant la création d'emplois nouveaux de fonctionnaires et du service de contrôle notamment...




De toute évidence, il faudra en passer par là. Toutefois, il est d'élémentaire bonne foi de noter que la dépense envisagée correspond à une annuité de 163 000 francs. Eu égard à la situation financière de la Ville de Bayonne, lors des élections municipales de 1935, eu égard au budget total de la dette de Bayonne, si lourd que ce soit ce chiffre, il ne paraît pas inadmissible. Avec la hausse du mètre cube d'eau porté à 1,50 franc à partir du 1er avril 1937, il constitue l'inévitable rançon qui résulte de l'indispensable et immédiate solution du problème de l'eau : solution faite dans d'excellentes conditions par ailleurs. Il faut en passer par là, voilà tout. Et encore, à 1,50 franc le mètre cube l'eau sera loin d'attendre le prix d'autres villes... Croit-on d'ailleurs que lors de l'amenée de l'Ursouïa vers 1894, la dépense ne fut pas relativement considérable ?...


Résultat de ces débats et de ces polémiques : en 2013, l'alimentation en eau de la Ville de

Bayonne était assurée à 40% par les captages d'eau souterraine du massif de l'Ursuya et à 60%

par une source du Laxia, située sur la commune d'Itxassou dont l'exploitation a débuté en 1937.



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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