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dimanche 15 mai 2022

LES ABATTOIRS DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1930

LES ABATTOIRS DE BAYONNE EN SEPTEMBRE 1930.


En 1930, se pose la question des Abattoirs de Bayonne, en Labourd.




pays basque autrefois labourd place theatre mairie
PONT MAYOU ET PLACE DU THEÂTRE
BAYONNE 1930



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 27 

septembre 1930 : 



"Les Abattoirs de Bayonne. 


Où et comment les agrandir. 



Le Conseil municipal de Bayonne entre autres questions importantes, aura à examiner demain celle de l’agrandissement et du perfectionnement des abattoirs. 



Afin de permettre à nos lecteurs de suivre en toute connaissance de cause la discussion à ce sujet, nous publions ci-dessous le rapport sur la question, de MM. Benjamin Gomez, Audibert et Escorbiac :



Vous nous avez fait l’honneur de nous confier l'étude de la question des abattoirs ; nous avons commencé immédiatement cette étude et nous avons cherché à réaliser un projet susceptible de donner satisfaction aux légitimes aspirations des usagers, en même temps que de diminuer autant que possible les charges déjà lourdes du budget municipal et de réaliser un progrès sensible au point de vue de l’hygiène.



Emplacement de l’Abattoir.



Une question a été posée par M. le Maire à la commission spéciale désignée pour l'étude de la réorganisation de l’Abattoir : Y a-t-il lieu de transporter l'Abattoir hors de l’emplacement actuel ? 



Dans ce but, divers endroits ont été envisagés : la Pièce-Noyée à Saint-Bernard. la route numéro 117 après le chemin de fer, Anglet-Blancpignon



La Pièce-Noyée est difficile d’accès, le terrain marécageux nécessite de gros travaux de fondations pour établir des bâtiments relativement importants. 



La route 117 n’est pas acceptable, parce qu’il faut s’éloigner de l'Adour et augmenter l’importance des canalisations d’amenée d’eau potable et de retour d'eaux usées, afin de se trouver, conformément aux prescriptions des Services d’hygiène, hors de l'agglomération.



Restaient les anciens terrains de Blancpignon, soit à l’ancien Centre de l’aviation, soit au Lazaret, avec les avantages donnés par les travaux du recalibrage de l'Adour, la facilité de réception du bétail importé par mer (de plus en plus nombreux), avec les voies ferrées du Midi et des V.F.D.M., la route, l'eau de source et de lavage à proximité. 



Mais des inconvénients graves ne nous ont pas permis de retenir ce projet ; qu’on le veuille ou non, et malgré un accord avec la municipalité actuelle, l'Abattoir serait sur le territoire d’Anglet, donc sujet à des taxes spéciales et variables, pouvant de ce fait devenir importantes, loin des arrivées des cultivateurs, en un mot en un endroit gênant, ajouté à cela la construction d'un abattoir entièrement neuf, grevant lourdement le budget communal. 



Restait donc l’emplacement actuel, en utilisant au mieux toutes les installations existantes. Notre but s’est alors concentré sur ce point : réaliser un abattoir aussi moderne que possible, à amortir dans un délai d’environ trente ans, prévoyant les agrandissements normaux de notre cité (doublement de la production actuelle) de façon à pouvoir réserver l’avenir de Bayonne. 



Principe des aménagements.



L’Abattoir serait donc conservé où il est et le marché au bétail aménagé de façon plus moderne.



Tel quel, il se prête déjà fort bien à recevoir les arrivages par voie ferrée. En effet, une aiguille Peut être prévue sur la voie d’Hendaye à Bayonne, et prise en cœur ; une rampe descendrait directement dans l’Abattoir, rétrécissant seulement cette route très peu fréquentée parallèle au rail. La voie ferrée deviendrait le trait d’union nécessaire entre les bateaux débarquant à Blancpignon et l’Abattoir au moyen de la ceinture des Allées Marines. L’eau pour le lavage et la machinerie serait amenée à profusion (captage et puisage dans l’Adour à la descente des eaux).



Les murs des bâtiments que les rapporteurs, aidés de M. Pradal, ont visités, sont en excellent état, sauf une très large fissure ; tout le reste peut être considéré comme devant être refait. Il n’existe aucune machine moderne ; tout est à fournir, le matériel étant très fatigué ou même hors d’usage. 



Production de l’Abattoir.



L'Abattoir actuel, malgré ses imperfections, permet un abattage de trois millions de kilogrammes par an environ. 



En 1929 il a été abattu : 

Bœufs et vaches : 2 265 têtes, avec 626 769 kilos. 

Veaux : 9 889 têtes, avec 450 836 kilos. 

Moutons : 1 962 têtes, avec 35 564 kilos.

Porcs : 5 015 têtes, avec 482 984 kilos. 

Agneaux : 4 763 têtes, avec 19 537 kilos. 

Chevaux et mulets : 325 têtes, avec 61 000 kilos. 

Anes : 14 têtes, avec 1 802 kilos. 



Bien entendu, le travail d’abattage reste très variable. Il atteint son maximum les jeudis et vendredis pour les bœufs et les veaux, sans dépasser 25 bœufs et 40 veaux, et les lundis pour les porcs, avec 30 têtes seulement. 



L’Abattoir correspond aux besoins d’une ville de 30 000 habitants, avec les demandes de l’extérieur. En supposant que le total des consommateurs s’approvisionnant aux Abattoirs de Bayonne ait doublé, on doit logiquement être au-dessus de ce que sera notre cité dans trente ans.



Devis de la Société par actions des "Travaux d’Acier Réunis"



Afin de diminuer les frais considérables que doivent nécessairement entraîner de pareilles installations, il a d’abord paru intéressant de chercher à utiliser les prestations en nature et de s’adresser, à ce titre, à une firme allemande. Choisie parmi les meilleurs constructeurs d’Allemagne, la Société par actions "Les Travaux d'Acier Réunis", a remis un projet répondant au programme ci-dessus défini. 



Elle propose d’abord une charpente métallique d’un poids de plus de cent tonnes (100 tonnes), mais cette proposition n’est pas à retenir, car le prix du kilo de métal, franco bord Hambourg et sans douane, est de 0 RM 357 rentenmarks. soit 2 fr. 14 au change actuel. De plus, la forme adoptée et les calculs ne correspondent pas à la construction française et plus spécialement à celle de notre région.



Nous estimons qu’il y a lieu de prévoir une remise en état des bâtiments actuels en bonne maçonnerie, avec construction d’annexes en ciment armé et briques, conformes aux plans qui seront envoyés par le constructeur du matériel. 



La société allemande ci-dessus nommée offre ensuite un matériel et un outillage très minutieusement décrits, conformes aux derniers perfectionnements et qui permettrait de doter notre ville d’un abattoir entièrement moderne. 



Ce matériel est très largement prévu et certains appareils, si les crédits que nous aurons l’honneur de demander venaient à être insuffisants, contrairement à notre supposition, pourraient être réservés.



Bien entendu, le montage serait effectué par le constructeur lui-même, à l’aide d’un personnel spécialisé, et la mise en route serait également assurée par lui, de façon à offrir à la ville de Bayonne le maximum de garanties. 



À ajouter à cet ensemble l’aménagement de chambres frigorifiques avec une installation de 35 000 frigories-heure. Cette installation permettrait de conserver les viandes abattues et de louer des cases spéciales à un certain nombre d’usagers. La surface des chambres froides sera de 140 m2 sous 3 m. 50 de hauteur, avec température de + 2° à — 4° C et celle des chambres de salaison, qui accompagnent nécessairement les précédentes, de 55 m2 sous 3 m. 50 de hauteur, avec une température de + 6° à + 8°. 



Enfin, l'installation sera complétée par une adduction d’eau de la rivière pour le lavage et la machinerie, ainsi qu'il a été dit plus haut, et par un refoulement des eaux usées. 



L'amenée consistera en une canalisation principale depuis l’Adour, jusqu’à un réservoir de 300 m3 placé au-dessus de l'ensemble des bâtiments, où l’eau sera refoulée au moyen de pompes électriques. 



Ce réservoir alimentera : 

1. — Directement, tous les endroits où la présence de l’eau de lavage sera utile, et l’usine frigorifique ; 

2. — Un petit réservoir où l’eau sera additionnée automatiquement d'eau de Javel, et ce mélange sera conduit à diverses bouches permettant l’arrosage du marché et des endroits souillés de l’abattoir. 



Les égouts seront aménagés avec clapets, de façon à éviter les odeurs nauséabondes à la marée basse. 



Les sols de l'abattoir existant sont à refaire entièrement pour éviter les dégarnissages entre les pavés, réceptacles naturels de microbes pathogènes et de mauvaises odeurs. 



Devis approximatif.



Dans ces conditions, le devis approximatif de l’ensemble des travaux à exécuter peut s’établir comme suit : 



Réfection des sols, des cours et des bâtiments existants ; prévision, 120 000 fr. ; remise en état des bâtiments existants (enduits, charpente, planchers, couvertures, etc.), 836 m2, provision : 350 000 fr. ; Construction des bâtiments complémentaires nécessaires, 604 m2, prévision : 480 000 fr. ; Aménagement du service d’eau, comprenant un réservoir d’eau de 300 m3, un de 50 m3, une station de pompage et les canalisations, ensemble, prévision : 150.000 fr. ; Matériel d’abattoir proprement dit. Fourniture, 90 000 rentenmarks, ou 550 000 fr. ; Pose et transports, prévision : 120 000 fr. ; Matériel de l’installation frigorifique : 23 900 rentenmarks ou 143 400 fr. ; Pose et transport : 25 000 fr. ; Aménagements divers : isolation des chambres froides, réfection des étables du marché, remise à neuf des appartements : 161 600 fr. 

Total : 2 100 000 fr. ; Imprévus : 106 000 fr. Total général : 2 206 000 fr. 



La dépense d'aménagement peut être évaluée à deux millions deux cent mille francs (2 200 000 fr.), somme qui nécessitera, pour être amortie en 30 ans, une augmentation de charges annuelles d'environ 150 000 francs. 



Nous laisserons à la commission des Finances la recherche des voies et moyens permettant au budget municipal de faire face à pareille dépense. 



Nous croyons devoir signaler que la location de 28 cellules frigorifiques à des usagers particuliers, et le relèvement en proportion inappréciable de certaines taxes municipales perçues à l'abattoir, apporterait une recette supplémentaire importante, qu'il est permis de supposer voisine de 100 000 francs. 



Par ailleurs, la présence d’un abattoir moderne attire ait la clientèle extérieure et les recettes qui en résulteraient tiendraient encore diminuer les charges nouvelles qui ne paraissent pas, en tous cas, dans le cas le plus défavorable, devoir dépasser le chiffre de 50 000 francs. 



Conclusions.



En résumé, nous proposons à l’agrément du conseil d’approuver le projet qui vient d'être présenté dans ses grandes lignes, et qui a pour base la modernisation et l’agrandissement de l’abattoir actuel, étant entendu que la commission des Finances se chargera d’étudier les moyens financiers permettant de réaliser le projet envisagé.



Enfin, nous avons attiré l'attention du Conseil municipal sur la mise en jeu des prestations en nature, qui présente des avantages marqués pour la ville de Bayonne ; mais il serait inadmissible de repousser les propositions des constructeurs français, et nous demandons au Conseil municipal d’examiner tous les projets que l’industrie française voudrait étudier et lui soumettre. 



Si le Conseil municipal accepte nos conclusions, nous lui demandons de prendre la délibération suivante : 

Le Conseil municipal délibère : 

Après avoir entendu le rapport relatif au projet de réfection de l'abattoir ; 

Décide de conserver l’abattoir en ses lieu et place actuels ; accepte les grandes lignes du programme qui vient de lui être exposé et charge M. le Maire de continuer les pourparlers en vue de la réalisation du projet."






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