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mercredi 18 avril 2018

LA PEÑARROYA À ANGLET EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1929


LA PEÑARROYA AU PAYS BASQUE EN 1929.


Dès 1925, il y a à Anglet, en bordure de l'Adour, un projet d'implantation d'une usine pour la production électrolytique du zinc.

anglet 1900
POUDRERIE ANGLET BLANCPIGNON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapportèrent les journaux nationaux, au sujet de l'implantation d'une usine à 

Anglet, en 1929 :

  • Le Journal des Finances, dans son édition du 14 juin 1929 :

"... La Société Pennaroya va aménager, dans les Basses-Pyrénées, la chute de Saint-Cricq, dont elle vient d'obtenir la concession. Elle a déjà, installé, dans les Pyrénées, l'usine hydro-électrique de Saint-Lary, dont la production, qui est passée de 32 à 39 millions de Kwh, en 1928, est vendue par l'entremise de l'Union des Producteurs d'Electricité des Pyrénées Occidentales. Les forces électriques de la Société dans les Pyrénées sont destinées à alimenter dans la mesure des besoins, l'usine qu'elle se propose de construire à Bayonne pour la production électrolytique du zinc. On pense que l'autorisation d'édifier celte usine ne tardera pas à être donnée par l'administration. En attendant, Penarroya procède à la mise au point des procédés de traitement électrolytique du zinc, à l'usine de Crotone de la filiale italienne de Pertusola, en accord avec la Compagnie d'Anacondo, détentrice des brevets."



anglet autrefois
APPONTEMENT SUR L'ADOUR ANGLET BLANCPIGNON
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • Le Populaire, dans son édition du 14 septembre 1929 :

"Une société financière internationale veut installer au Pays Basque des usines de produits chimiques.


La population s'oppose à ce projet que la carence des pouvoirs publics encourage.


L'administration de la guerre et des domaines a décidé d'effectuer la vente de la poudrerie désaffectée de Blancpignon, par adjudication aux enchères publiques le 12 septembre.


La ville de Bayonne et celle d'Anglet ont estimé qu'elles ne pouvaient pas laisser effectuer cette mise en vente sans intervenir auprès des pouvoirs publics. Il est étrange que l'administration en question n'ait prévenu les municipalités intéressées pour leur demander, conformément à la loi, si les terrains et immeubles mis en vente pouvaient être affectés à une destination d'utilité publique.


C'est par la voie des affiches que les deux villes ont été informées des intentions du service des poudres, car l'administration des domaines n'est là que comme agent d'exécution, et c'est le ministre de la guerre qui décide de la mise en vente. Aux termes de la loi votée il y a quelques années par le Parlement, les immeubles militaires reconnus inutiles aux besoins de l'armée peuvent être revendiqués par le département, les communes ou les établissements publics, pour les acquérir, ou les louer, en vue de les affecter à une destination d'utilité publique.


Pourquoi cette mise en vente rapide et illégale ? Voici l'explication.


La société La Penarroya, puissante société financière internationale s'occupant de la fabrication du zinc et de nombreux produits chimiques, a jeté son dévolu sur les terrains et les immeubles de la poudrerie. Il ne s'agit pas d'une vague rumeur ou d'un bruit colporté. Le rapport présenté au conseil départemental d'hygiène des Basses-Pyrénées parle en propres termes des tractations intervenues entre le service des poudres et cette puissante société financière, pour arriver à la cession de la poudrerie de Blancpignon, ce qui lui permettrait de s'installer à la boucle de l'Adour maritime. 



anglet avant
PAROISSE OUVRIERE D'ANGLET BLANCPIGNON
PAYS BASQUE D'ANTAN


L'intérêt général devant passer avant l'intérêt particulier, une campagne très vive est menée contre l'installation de ces établissements industriels.


Les inconvénients de ces usines de produits chimiques sont en effet nombreux. Ce n'est pas seulement la santé des habitants qui en souffre, par suite des émanations et des fumées nocives, c'est aussi la végétation qui est atteinte, ce sont enfin les cours d'eau qui sont empoisonnés par les eaux résiduaires. L'Adour et la Nive, fleuve et rivière poissonneux, risqueraient de perdre une richesse naturelle importante si leurs eaux étaient polluées. Des sites merveilleux seraient atteints dans leur beauté.


La campagne engagée a très vite pris une extension considérable. Les conseils d'arrondissement de Pau et de Bayonne, les municipalités du pays basque ont compris l'intérêt supérieur qui devait les grouper; elles ont protesté et elles protestent encore. Le mouvement se développe rapidement et il est certain que La Pennarroya, cette puissante société financière, composée en majorité de capitaux et de personnalités étrangères, devra céder devant l'action unanime de toute une région qui entend se protéger contre une invasion néfaste.


La thèse soutenue par les protestataires ne comporte aucune hostilité contre le développement industriel du pays basque; elle ne vise qu'une catégorie d'industries telles que : fonderies de zinc, fabriques de produits chimiques, d'acétylène, de superphosphates, etc., etc., c'est-à-dire les usines répandant dans l'air et dans l'eau des produits nuisibles, des émanations ou des fumées nocives.



anglet autrefois
VUE SUR ADOUR ANGLET - ANGELU
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il existe sur la ligne de Bordeaux, sur la ligne de Toulouse, sur les rivages de la mer du côté des Landes, d'immenses régions desservies par la voie ferrée, mais ne comportant aucune habitation. Que l'on loge là les industries insalubres mais qu'on ne laisse pas compromettre la beauté d'une région et la santé publique dans un centre qui est et qui doit rester exclusivement touristique.


Tel est d'ailleurs le voeu de la loi et sa prescription formelle. L'article 3 de la loi de 1917 sur le classement et les autorisations pour les établissements dangereux et insalubres, prescrit qu'ils ne peuvent être installés que loin des habitations.


Jusqu'ici le texte légal est pour ainsi dire resté lettre morte. Les sociétés financières ont obtenu, de la complaisance des pouvoirs publics, des autorisations multiples en dehors de toutes conditions légales. Ce sont des régions entières qui ont été empoisonnées, par les fumées et les émanations. Dans certaines régions touristiques de la France dans plusieurs contrées, comme en Normandie, on n'a pas craint de laisser installer des usines dangereuses, incommodes et insalubres, auprès d'orphelinats.


Le pays basque compte se défendre contre de pareils abus. L'opinion est unanime dans le Sud-Ouest pour approuver le mouvement qui a trouvé tous les Basques unis pour se protéger.


En outre, il est à remarquer, qu'en général, dans toutes les usines de produits chimiques existant en France, le capitalisme n'a pas pris les précautions les plus indispensables pour protéger, non seulement le personnel, mais aussi les populations environnantes. Il semble que sa rapacité l'aveugle au point de lui faire oublier tous ses devoirs d'humanité. 


La Pennarroya veut s'installer malgré le mouvement formidable d'opposition qu'elle rencontre, dans la boucle de l'Adour. Elle fait litière de la beauté et du charme de la région. Elle ne poursuit que son intérêt matériel, obéissant à des instincts de cupidité insatiables.


Elle peut disposer de moyens financiers puissants et elle a à sa disposition des concours influents; mais toutes ses intrigues, toutes ses combinaisons, tout son argent, toute sa puissance se briseront contre la volonté de la population et de ses représentants, tous unis pour éviter à la région les souillures et les dangers mortels d'un établissement dangereux, incommode et insalubre.


Malgré la carence des pouvoirs publics la volonté des populations intéressées triomphera."




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