LA PEÑARROYA AU PAYS BASQUE EN 1929.
Dès 1925, il y a à Anglet, en bordure de l'Adour, un projet d'implantation d'une usine pour la production électrolytique du zinc.
POUDRERIE ANGLET BLANCPIGNON PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapportèrent les journaux nationaux, au sujet de l'implantation d'une usine à
Anglet, en 1929 :
- Le Journal des Finances, dans son édition du 14 juin 1929 :
"... La Société Pennaroya va aménager, dans les Basses-Pyrénées, la chute de Saint-Cricq, dont elle vient d'obtenir la concession. Elle a déjà, installé, dans les Pyrénées, l'usine hydro-électrique de Saint-Lary, dont la production, qui est passée de 32 à 39 millions de Kwh, en 1928, est vendue par l'entremise de l'Union des Producteurs d'Electricité des Pyrénées Occidentales. Les forces électriques de la Société dans les Pyrénées sont destinées à alimenter dans la mesure des besoins, l'usine qu'elle se propose de construire à Bayonne pour la production électrolytique du zinc. On pense que l'autorisation d'édifier celte usine ne tardera pas à être donnée par l'administration. En attendant, Penarroya procède à la mise au point des procédés de traitement électrolytique du zinc, à l'usine de Crotone de la filiale italienne de Pertusola, en accord avec la Compagnie d'Anacondo, détentrice des brevets."
APPONTEMENT SUR L'ADOUR ANGLET BLANCPIGNON PAYS BASQUE D'ANTAN |
- Le Populaire, dans son édition du 14 septembre 1929 :
"Une société financière internationale veut installer au Pays Basque des usines de produits chimiques.
La population s'oppose à ce projet que la carence des pouvoirs publics encourage.
L'administration de la guerre et des domaines a décidé d'effectuer la vente de la poudrerie désaffectée de Blancpignon, par adjudication aux enchères publiques le 12 septembre.
La ville de Bayonne et celle d'Anglet ont estimé qu'elles ne pouvaient pas laisser effectuer cette mise en vente sans intervenir auprès des pouvoirs publics. Il est étrange que l'administration en question n'ait prévenu les municipalités intéressées pour leur demander, conformément à la loi, si les terrains et immeubles mis en vente pouvaient être affectés à une destination d'utilité publique.
C'est par la voie des affiches que les deux villes ont été informées des intentions du service des poudres, car l'administration des domaines n'est là que comme agent d'exécution, et c'est le ministre de la guerre qui décide de la mise en vente. Aux termes de la loi votée il y a quelques années par le Parlement, les immeubles militaires reconnus inutiles aux besoins de l'armée peuvent être revendiqués par le département, les communes ou les établissements publics, pour les acquérir, ou les louer, en vue de les affecter à une destination d'utilité publique.
Pourquoi cette mise en vente rapide et illégale ? Voici l'explication.
La société La Penarroya, puissante société financière internationale s'occupant de la fabrication du zinc et de nombreux produits chimiques, a jeté son dévolu sur les terrains et les immeubles de la poudrerie. Il ne s'agit pas d'une vague rumeur ou d'un bruit colporté. Le rapport présenté au conseil départemental d'hygiène des Basses-Pyrénées parle en propres termes des tractations intervenues entre le service des poudres et cette puissante société financière, pour arriver à la cession de la poudrerie de Blancpignon, ce qui lui permettrait de s'installer à la boucle de l'Adour maritime.
PAROISSE OUVRIERE D'ANGLET BLANCPIGNON PAYS BASQUE D'ANTAN |
L'intérêt général devant passer avant l'intérêt particulier, une campagne très vive est menée contre l'installation de ces établissements industriels.
Les inconvénients de ces usines de produits chimiques sont en effet nombreux. Ce n'est pas seulement la santé des habitants qui en souffre, par suite des émanations et des fumées nocives, c'est aussi la végétation qui est atteinte, ce sont enfin les cours d'eau qui sont empoisonnés par les eaux résiduaires. L'Adour et la Nive, fleuve et rivière poissonneux, risqueraient de perdre une richesse naturelle importante si leurs eaux étaient polluées. Des sites merveilleux seraient atteints dans leur beauté.
La campagne engagée a très vite pris une extension considérable. Les conseils d'arrondissement de Pau et de Bayonne, les municipalités du pays basque ont compris l'intérêt supérieur qui devait les grouper; elles ont protesté et elles protestent encore. Le mouvement se développe rapidement et il est certain que La Pennarroya, cette puissante société financière, composée en majorité de capitaux et de personnalités étrangères, devra céder devant l'action unanime de toute une région qui entend se protéger contre une invasion néfaste.
La thèse soutenue par les protestataires ne comporte aucune hostilité contre le développement industriel du pays basque; elle ne vise qu'une catégorie d'industries telles que : fonderies de zinc, fabriques de produits chimiques, d'acétylène, de superphosphates, etc., etc., c'est-à-dire les usines répandant dans l'air et dans l'eau des produits nuisibles, des émanations ou des fumées nocives.
VUE SUR ADOUR ANGLET - ANGELU PAYS BASQUE D'ANTAN |
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