HENDAYE EN 1926.
En 1926, Hendaye compte 5 653 habitants et son maire est Léon Lannepouquet.
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| HENDAYE - HENDAIA 1926 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que raconta le Journal des débats politiques et littéraires, dans son édition du 24 août
1926, sous la plume d'Hubert Morand :
"Comment on abîme Hendaye.
Hendaye est, sans aucun doute, un des plus parfaits joyaux de notre côte basque. Tout le monde sait que Pierre Loti, après avoir vu tant de paysages divers sur toute la surface du globe, avait été séduit par les charmes que présentent, en cet endroit privilégié, les Pyrénées et l'Océan, avec "les langueurs et les limpidités du Midi espagnol"; qu'il a parlé de ce pays, dans plusieurs de ses livres, avec une tendresse émouvante ; qu'il y avait établi une de ses demeures favorites, et qu'il est mort dans cette maison, le 10 juin 1923.
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Par une coïncidence assez curieuse, quelques jours après la mort de Loti, une compagnie immobilière commençait à Hendaye, des travaux considérables. Cette compagnie, estimant que, sur l'amphithéâtre des collines qui entourent Hendaye, il n'y avait pas assez de terrains à lotir et à vendre (Dieu sait pourtant que ces terrains ne manquent pas!) a conçu le projet, sur les plans d'un architecte, M. Martinet d'en faire sortir de la mer.
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A défaut d'une carte qui nous permettrait d'expliquer en un instant ce projet à nos lecteurs, nous leur dirons brièvement qu'à l'ouest d'Hendaye, la Bidassoa, se dirigeant du Sud au Nord, allait à peu près en ligne droite vers l'Océan, laissant à sa droite la plus grande étendue de la baie que limitent, au Sud, le bourg d'Hendaye, et, au Nord, une étroite langue de terre à l'est de laquelle s'allonge Hendaye-Plage. Il s'agissait d'élargir cette langue de terre au Midi, pour obtenir de nouveaux terrains à bâtir en bordure de la baie.
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Les travaux ont commencé le 1er juillet 1923. On a amené dans la baie deux dragueuses, dont l'une n'a jamais voulu fonctionner et repose depuis trois ans sur l'eau de la baie comme un ponton auquel n'accosterait jamais un bateau-mouche ; l'autre s'est mise à puiser, au fond de la baie, le sable qu'elle rejette ensuite du côté d'Hendaye-Plage. La compagnie, ayant élargi ainsi cette langue de terre d'une centaine de mètres, a vendu les nouveaux terrains à des propriétaires qui y construiront des villas un jour... Et si ces travaux n'avaient eu d'autres conséquences, nous ne songerions pas à les signaler.
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| HENDAYE - HENDAIA 1925 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Mais on ne violente pas toujours impunément la nature. En creusant le fond de la baie pour extraire du sable, la dragueuse a soutiré le cours de la Bidassoa. Naguère, le petit fleuve coulait le long de la rive occidentale de la baie, vers Fontarabie; aujourd'hui, son cours s'étant recourbé d'abord vers l'Est, puis vers l'Ouest, il fait un double méandre, en forme d'S, et il a tellement creusé la plage d'Hendaye, que la marée, qui s'y heurtait jadis à des remparts de sable, la bat en bélier, et en a fait écrouler, l'année dernière, une longueur de 180 mètres, qu'il a fallu reconstruire : c'est une digue qui mesure 3 mètres d'épaisseur à la base et 10 mètres de haut !
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| HENDAYE - HENDAIA 1926 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Que faire maintenant ? La dragueuse travaille toujours, et il est probable qu'il lui faudra encore dix-huit mois pour achever son ouvrage, car elle passe une partie de son temps à établir des barrages pour essayer de faire rentrer la Bidassoa dans son ancien lit. Mais il est à craindre que, malgré tout, ce travail ne prépare de nouveaux dangers pour la plage. La prudence voudrait donc que l'on ne poussât pas ces travaux plus loin, et, si l'on veut qu'ils ne soient pas perdus, on pourrait créer, en bordure du terrain si péniblement acquis, un petit port pour les barques de plaisance.
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