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samedi 7 avril 2018

LE CHANT D'ALTABISCAR À RONCEVAUX EN NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


LE CHANT D'ALTABISCAR À RONCEVAUX.


Ce chant, parfois appelé chant des Escualdunacs , est un poème épique publié pour la première fois en 1835 et présenté alors comme contemporain de la Chanson de Roland.


pays basque autrefois
ROLAND A RONCEVAUX
PAYS BASQUE D'ANTAN


Il a été écrit en français en 1828 par Eugène Garay de Monglave, et traduit en basque par 

Louis Duhalde, d'Espelette.


L'authenticité de ce poème eut de nombreux partisans et fit l'objet de controverses durables.


Voici ce que raconta le journal La Croix, dans son édition du 15 septembre 1934 :


"A Roncevaux.


Roland, les douze pairs et le chant d’Altabiscar.


La Croix annonçait tout récemment la découverte à Roncevaux, non loin des ruines de la chapelle de Charlemagne, de douze squelettes étendus côte à côte dans une même fosse, et que certains croient être ceux des douze pairs compagnons du paladin Roland. 



pays basque autrefois
ARTICLE LE JOURNAL 1 SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN

Cet événement s’est trouvé coïncider curieusement, à quelques jours près, avec l’érection, à Roncevaux même, d’un monument commémoratif du 100e anniversaire de la découverte, à la bibliothèque d’Oxford, d’un très précieux manuscrit de la Chanson de Roland. Ce monument occupe l’endroit précis — autant que la précision peut être obtenue à une distance de plus de onze siècles et demi — où, le 15 août 778, l’arrière-garde de Charlemagne fut anéantie. 



Roncevaux, malgré sa célébrité due à pareil souvenir, est demeuré un pauvre petit village de la Navarre espagnole, à 30 kilomètres de Saint-Jean-Pied-de-Port. Ses quelques maisons se groupent autour d’un monumental couvent où sont conservés, du désastre de 778, des trophées dont l’authenticité prête à quelque réserve : tels le gantelet et les bottes gigantesques de Roland, ses deux massues, et les pantoufles de l’archevêque Turpin. 



pays basque autrefois
OLIPHANT DE ROLAND A RONCEVAUX
PAYS BASQUE D'ANTAN

Moins contestables sont d’autres trophées, comme les énormes et innombrables ossements recueillis, au cours des temps, dans la plaine et dans le vallon sauvage, dominé par le pic d’Altabiscar, qui virent consommer la destruction de l’armée franque. 


Destruction qui fut l'oeuvre non des Sarrasins, comme on le croit communèment, mais des Basques, acharnés à défendre l’indépendance de leurs montagnes contre les envahisseurs venus du Nord. 



pays basque autrefois
ROCHERS DU CEDRE RONCEVAUX NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN


La vérité historique, incontestée, sur Roncevaux, c’est que la mêlée y fut sanglante et le massacre complet : de l’aveu d’Eginhard lui-même, secrétaire de Charlemagne, toute l’arrière-garde de l’armée, jusqu'au dernier homme, périt. 



pays basque AUTREFOIS
AFFICHE SCOLAIRE CHARLEMAGNE


Un chant improvisé, à une époque très lointaine et impossible à préciser, par quelque barde euskarien, resté, lui aussi, inconnu, a célébré cette victoire des Basques. Son titre : Altabiscarraco Kantu (le chant d’Altabiscar), évoque le nom retentissant de la montagne qui fut, comme on l’a vu, témoin de la terrible bataille. On sera sans doute satisfait d’en trouver ici, à l’occasion de la découverte des squelettes de Roncevaux, comme de l’érection du monument commémoratif rappelé plus haut, la traduction absolument littérale du texte basque. 


Altabiscarraco Kantu (le chant dAltabiscar)

Un cri s’est élevé 

Du milieu des montagnes des Basques, 

Et l'Etcheco-yauna, debout devant sa porte, 

A ouvert la porte, et il a dit : "Qui est là ? Que me veut-on ?"

Et le chien, qui dormait à côté de son maître,

S’est levé, et de ses aboiements a rempli les environs d'Altabiscar. 

Au col d'Ibaneta, un bruit retentit ; 

Il approche en frappant à droite et à gauche les rochers ; 

C’est le murmure sourd d'une armée qui vient de loin. 

Les nôtres y ont répondu du sommet des montagnes, 

Ils ont fait entendre le signal de leurs cors, 

Et l'Etcheco-Yauna aiguise ses flèches. 

Ils viennent ! Ils viennent ! Quelle haie de lances ! 

Comme les bannières de toutes cou leurs flottent au milieu d’eux !

Quels éclairs jaillissent de leurs armes ! 

Combien sont-ils ? Enfant, compte les bien. 

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, 

Treize, quatorze, quinze, seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf, vingt, 

Vingt, et par milliers encore. 

A les compter, on perdrait son temps. 

Unissons nos bras souples, déracinons ces rochers, 

Lançons-les du haut de la montagne en bas, 

Jusque sur leurs tête s; 

Ecrasons-les, frappons-les de mort, ces hommes du Nord ? 

Pourquoi sont-ils venus troubler notre paix ? 

Quand Dieu fît ces montagnes, il voulut que les hommes ne les franchissent pas. 

Mais les rochers, en tournoyant, tombent ; ils écrasent les troupes. 

Le sang ruisselle, les débris de chair palpitent. 

Oh ! combien d’os broyés ! Quelle mer de sang !

Fuyez ! fuyez ! vous à qui il reste de la force et un cheval. 

Fuis, roi Carloman, avec tes plumes noires et ta cape rouge. 

Ton neveu bien-aimé, Roland le robuste, est là-bas, étendu mort. 

Son courage ne lui a servi à rien pour lui-même. 

Et maintenant, Basques, quittons ces rochers, 

Descendons vite, envoyons nos flèches contre ceux qui fuient. 

Ils fuient ! Ils fuient ! Où donc est la haie de lances ? 

Où sont ces bannières de toutes couleurs flottant au milieu d'eux ? 

Les éclairs ne jaillissent plus de leurs armes souillées de sang. 

Combien sont-ils ? Enfant, compte-les bien. 

Vingt, dix-neuf, dix-huit, dix-sept, seize, quinze, quatorze, treize, 

Douze, onze, dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un. 

Un ! il n’en paraît plus, pas un. 

C’est fini Etcheco-Yauna, vouz pouvez rentrer avec votre chien. 

Embrasser votre femme et vos enfants, 

Nettoyer vos flèches, les serrer avec votre cor, et ensuite vous coucher et dormir dessus. 

La nuit, les aigles viendront manger ces chairs écrasées, 

Et tous ces os blanchiront dans l'éternité. 



Rarement, on le reconnaîtra, un chant populaire a dépeint, avec un plus viril accent d’épopée, l’énergie et le farouche esprit d’indépendance d’une race qui entend défendre l’entrée de son sol et la liberté de ses foyers." 


(Source : WIKIPEDIA)







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