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mercredi 11 avril 2018

L'ÉMIGRATION BASQUE EN AMÉRIQUE EN JUIN 1904


L'ÉMIGRATION BASQUE EN 1904.


Depuis le milieu du 19ème siècle, ce sont des centaines de milliers de Basques, du Nord et du Sud, qui ont émigré, principalement de l'autre côté de l'Atlantique.

emigration basque autrefois
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Je vous ai parlé, à plusieurs reprises de l'émigration Basque, dans le monde entier, et en 

particulier, en Amérique, tant au Nord qu'au Sud.


Ce fut le cas pour les Messageries Maritimesd'un drame en 1949, des Présidents d'Amérique 

du Sud issus de l'émigration  Basque, des agents d'émigration, des bergers Basques aux Usa, de 

l'émigration Basque aux Philippinesde l'émigration en 1857, de l'émigration Basque au 

Mexique en 1939, de l'émigration Basque en Argentine en 1911, de l'émigration Basque en 

1928 , de la réussite des Basques en Amérique en 1907 et des Basques en Amérique du Sud en 

1883.



Voici ce que rapporta Le Petit Parisien, dans son édition du 5 juin 1904 :



"Les émigrants.



Les nations n'échangent pas seulement leurs produits, mais encore leurs producteurs. Des ouvriers se déplacent, cherchent du travail au delà des frontières, les uns se bornant à pénétrer dans un pays limitrophe, les autres s'embarquant pour un lointain voyage. L'importation de la main-d'œuvre étrangère provoque dans les contrées où elle se produit des polémiques et des protestations. Les cahiers des charges des adjudications sur les chantiers communaux contiennent des clauses y relatives et des propositions se succèdent au Parlement sur ce sujet délicat.



pays basque autrefois
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

C'est un gros problème que celui de l'émigration. Lorsque, sur un point du globe, les hommes manquent du nécessaire, ils songent à s'expatrier, avec l'espoir de trouver ailleurs le pain assuré, sinon la fortune. On peut même dire que, dans certaines conditions économiques, cette émigration des travailleurs est une nécessité pour ainsi dire inéluctable.



Le malheur est que, en se transportant hors de leur pays d'origine, ces travailleurs disgraciés viennent faire concurrence aux ouvriers indigènes, non seulement en prenant leur place, mais en abaissant le prix de la main-d'œuvre. Dans tous les départements-frontières, au Nord comme au Midi, la venue de concurrents plus âpres et moins exigeants, soulève des colères, excite des rixes dont l'ordre public a souvent a souffrir. La plupart des gouvernements ont des préoccupations du même ordre, soit au point de vue de la protection du travail national, soit au point de vue de la paix dans les chantiers et ateliers. 




Certaines nations peuvent être considérées comme exportant des travailleurs. Ce sont surtout l'Italie, l'Espagne, l'Autriche, c'est-à-dire en général les pays ou l'industrie est la moins florissante. 



messageries maritimes autrefois
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il est assez curieux de constater par les statistiques qu'en ces dernières années la courbe de l'émigration a singulièrement varié en Europe. En 1888, par exemple, d'après les chiffres de M. Bodrio, la Grande-Bretagne comptait 202 586 émigrants, l'Allemagne 103 951 ; en 1901, ces deux pays ne figurent plus au tableau que pour 132 505, d'une part, et 22 073 de l'autre.




Si, d'un autre côté, l'on remarque que le phénomène inverse a eu lieu en Italie, en Espagne, en Autriche, en Russie, le rapprochement est des plus suggestifs. La prospérité commerciale et industrielle de l'Angleterre et de l'Allemagne a certainement amoindri la part de l'émigration, tandis que, au contraire, une vie plus resserrée détermine l'exode de populations plus nombreuses appartenant à d'autres nationalités.




Un écrivain informé, M. Henri Dagon, a relevé que, pendant longtemps, les Iles Britanniques, et principalement l'Irlande, ont fourni la principale clientèle d'émigrants, qu'ensuite vint le tour de l'Allemagne, et qu'actuellement les populations de l'Est et du Midi ont pris la place des premiers contingents.




Les lois de l'émigration ne sont pas toutes connues. Les pays neufs, les Etats-Unis, l'Australie attirent les bras européens. Pour peu que la fortune publique fléchisse dans ces deux contrées, le flot des émigrants diminue.





Inversement, si, dans tel ou tel pays d'Europe, une crise surgit, les chemins de fer et les navires emportent un plus grand nombre de déracinés qui s'en vont chercher fortune au loin.





On a calculé que, de 1850 à 1860, les Etats-Unis d'Amérique se sont enrichis de 2 580 000 nouveaux habitants, et de 2 812 000 de 1870 à 1880. Et dire que ces nouveaux éléments sont absorbés peu à peu, finissent par se fondre dans la masse générale !




bordeaux autrefois
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

La France est une des nations qui contribuent le moins à cet exode, soit en Europe, soit au delà des mers.




Certains alarmistes ne se sont pas fait faute de comparer la modicité de notre apport de main-d' oeuvre en Italie à l'abondance de l'émigration italienne sur notre sol, à propos de la récente convention du travail. Comparaison n'est pas raison, pour parler comme un adage connu. N'empêche que l'argument statistique a été invoqué pour caractériser l'avantage fait aux ouvriers italiens appelés à bénéficier en France des assurances contre les accidents. Le fait matériel, indépendamment des conséquences qu'on en peut tirer, n'est pas contestable.




Le nombre des émigrants français est des plus modestes 4 858 en 1882, 23 339 en 1888, 5 586 en 1894. Nous sommes loin des formidables effectifs anglais et italiens 132 505 en 1901 pour la seule Grande-Bretagne et 39 210 pour l'Irlande, 288 947 pour l'Italie !




Et pourtant certaine région de la France, comme le pays basque, passe avec raison comme un foyer permanent d'émigration.




emigration autrefois
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

D'après M. Henri Louis et M. Louis Etcheverry, qui ont étudié de près ce chapitre d'histoire locale, de 1832 à 1891, 79 262 émigrants ont été enregistrés au départ des Basses-Pyrénées. M. Henri Louis pense même que ce chiffre est inférieur à la réalité, comme ne tenant pas compte de tous ceux qui sont partis sans intervention d'un contrôle administratif, passagers de cabines, conscrits embarqués en fraude dans les ports d'Espagne, etc.




De même que les originaires des Basses-Alpes, les Barcelonnettes se rencontrent en nombre au Mexique, où ils forment une véritable colonie, de même les Basques ont adopté pour seconde patrie ou bien au moins comme résidence préférée car ils reviennent toujours au pays natal et ne l'oublient jamais la République argentine. Il n'y aurait pas moins là-bas de 500 000 Basques de naissance ou d'origine.





Tous les Basques ne sont pas à Rio de la Plata, beaucoup se sont fixés au Chili, d'autres ont choisi la Californie. La plupart ont réussi ; ils appellent à eux des compatriotes, les aident et les casent.



emigracion vasca
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Longtemps le courant d'émigration des habitants des Basses-Pyrénées a été déterminé et favorisé par des agences. Qui d'entre nous n'a pas croisé sur sa route des trains d'émigrants, se rendant au Havre, à Bordeaux ou ailleurs, pour s'embarquer en corps et en quelque sorte par ordre. Le spectacle est parfois attristant, surtout lorsqu'on voit des petits enfants se serrant, un peu effarés, contre leur mère ! On se dit que ces braves gens n'auraient pas demandé mieux que de ne pas quitter le clocher natal et que, s'ils partent ainsi en famille, ils obéissent à un devoir impérieux, ils subissent une nécessité pressante.








En y réfléchissant, l'impression est moins pénible. Au lieu de végéter, la plupart de ces partants auront peut-être la chance de ménager à leurs enfants une existence moins précaire ; ils ne s'en vont pas sans esprit de retour. On les voit revenir au pays, après fortune faite. Chaque village basque a ce qu'on appelle les Américains, des habitants pourvus d'économies, possédant des rentes, et rentrés joyeusement sur le tard au bercail paternel.




BASQUE EMIGRATION
EMIGRATION BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Mais en pays basque comme dans les autres provinces françaises, la tendance à l'émigration hasardeuse domine. Beaucoup de jeunes gens d'ailleurs ne demanderaient pas mieux, s'ils y étaient effectivement encouragés, que de faire de la colonisation en terre française. Cette forme d'émigration, sagement réglée, rendrait à coup sûr de réels services, si elle dérivait vers nos colonies et protectorats cette clientèle d'émigrants qui, malgré des proportions restreintes, représente un élément si intéressant du vieux monde et mérite qu'on s'occupe d'elle avec la plus intelligente sollicitude."




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