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lundi 7 juillet 2025

LES FÊTES DE SAN FIRMIN À PAMPELUNE - IRUÑEA EN NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1929 (première partie)

LES FÊTES DE SAN FIRMIN EN 1929.


Tous les 7 juillet, des dizaines de milliers de "festayres" se rendent à Pampelune (Iruña), en Navarre.


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AFFICHE FÊTES DE SAN FERMIN
PAMPELUNE NAVARRE 1929



Voici ce que rapporta à ce sujet Jean-Pierre Larquier dans le quotidien Le Petit Journal, le 3 août 

1929 :


"Aux fêtes de San-Firmin à Pampelune.


I. Une ville qui danse.

Les amitiés françaises.

(De notre envoyé spécial). 


Pampelune... Juil. — Corsetée de remparts, resserrant autour de sa merveilleuse cathédrale ses hautes maisons d'ocre aux innombrables balcons, Pampelune, l'antique capitale de la Navarre, s'endort, l'été, sous les baisers d'un soleil exterminateur. Mais, dès les premiers jours de juillet, l'approche des célèbres fêtes de Saint-Firmin, emplit la ville d'une animation inaccoutumée. Et, sitôt que les réjouissances publiques ont commencé, pendant plus d'une semaine alors, Pampelune est en liesse.



A la foule des citadins, auxquels le moindre coin de rue est familier, vient s'ajouter la population des campagnes environnantes, pour qui tout, dans la cité, est un sujet d'étonnement..., et de défiance. Au premier abord, il est difficile d'établir une différence entre le "Pamplonès" et le "campesino".


Tous deux portent le même pittoresque costume, celui-ci avec l'aisance que donne une longue habitude, celui-là avec la désinvolture du Navarrais ardent et souple, aussi élégant en corps de chemise et en béret qu'en veston et en chapeau mou. Car le premier costume est, pourrait-on dire, de rigueur pendant les fêtes de Saint-Firmin. A quelque classe de la société qu'il appartienne, le Navarrais ne sort, durant la première quinzaine de juillet, que coiffé du large béret, chaussé d'espadrilles de toile, le foulard rouge enroulé autour du cou et le veston crânement jeté sur l'épaule. 


Et la ville tout entière danse. Du quartier Rochapea à la promenade de la Taconera retentissent les sons aigrelets, des fifres et des flageolets montagnards, que rythme l'accompagnement saccadé des tambours et des tambourins. Des cavalcades burlesques parcourent les étroits "callejons", attirant une foule amusée et enthousiaste et contraignant les rares automobiles engagées dans le dédale des rues, à faire demi-tour sous l'oeil bienveillant des agents de police.



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PAYSAGE DE LA ROCHAPEA PAMPELUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Plusieurs cortèges animent ainsi dès les premières heures de la matinée, la vieille cité. Derrière les joueurs de fifre dont le souffle est inépuisable et les fracasseurs de tambour dont les bras ne paraissent ressentir nulle fatigue, s'avancent de gigantesques figurines de carton, revêtues de magnifiques robes de couleur : nègres enturbannés, rois barbus, nobles dames évoquent, dans l'ombre fraîche, un défilé de contes de fées.



Mais ne croyez pas que les porteurs de ces géants déambulent dans les rues d'une allure compassée. Tout au contraire. Pour la plus grande joie des gamins et des curieux, les porteurs infatigables gambadent, tournoient, virevoltent avec leurs fardeaux et les énormes simulacres s'inclinent, saluant alternativement, les balcons de droite et les balcons de gauche, secouant au nez des spectateurs qui les acclament, leurs hardes et leurs jupons bariolés.



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GEANTS PAMPELUNE NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



D'autres masques encore, porteurs d'habits galonnés à longues basques et surmontés d'énormes têtes hilares de carton, poursuivent badauds et gamins, armés d'une singulière verge au bout de laquelle pend une vessie de porc gonflée d'air. Et les coups de pleuvoir, et de retentir avec un bruit mat, provoquant les rires et les plaisanteries. Mais quelle joie si, grâce à un savant croc-en-jambe, un "chiquito" plus hardi a réussi à faire trébucher un de ces croquemitaines !



Personne n'est épargné. Chacun a sa part de "Bofetones", s'il ne se dérobe par une fuite rapide à la violence simulée des masques mégalocéphales. Seuls, les étrangers que l'on sait reconnaître au premier coup d'oeil, sont respectés par ces burlesques pères fouettards.



Peu nombreux dans Pampelune pendant ces fêtes, les étrangers et particulièrement les Français sont d'ailleurs accueillis avec cette affable courtoisie, qui est l'apanage du Navarrais de race.



Et les Français, qui furent si mal vus pendant la guerre — on leur refusait presque partout dans Pampelune le vivre et le couvert — sont maintenant au contraire traités avec la plus grande urbanité et, pour tout dire, en amis. Et ceci, grâce à l'oeuvre de quelques "Pamploneses" de vieille souche, amis de toujours de notre pays, au premier rang desquels il convient de place M. Francisco de Arvizu, directeur du journal Pueblo Navarro. Le gouvernement français vient d'ailleurs de conférer tout récemment à M. de Arvizu le ruban d'officier d'Académie, en récompense des éminents services rendus à l'influence française en Espagne, M. de Arvizu, envers et contre tous les courants germanophiles pendant la guerre, batailla et souffrit pour servir notre cause. Animateur du petit groupe des "Amis de la France", si peu nombreux hélas, dans Pampelune au début des hostilités et maintenant, grâce à ses efforts, majorité imposante de la population, il pouvait à juste titre dans le Pueblo Navarro du 20 janvier dernier, écrire ces lignes :



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FRANCISCO DE ARVIZU


"Nous autres, amis sincères de la France, non pas dans les heures agréables du triomphe et de la vie facile, non pas lorsque les amitiés s'empressent de toutes parts, mais amis dans ces tristes et angoissantes journées de la guerre, lorsque autour de nous s'élevaient en nombre imposant les voix germanophiles et germanisantes..."



Ainsi donc, grâce à lui, grâce à la poignée d'amis loyaux et dévoués qui l'entouraient, le peuple navarrais a pu comprendre que les Pyrénées, loin de constituer une insurmontable barrière ne devaient se montrer plus difficile à franchir que pour rendre, une fois établis, les liens d'amitié entre la France et l'Espagne plus solides et plis fraternels."



A suivre...








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