LE 14 JUILLET 1919 À BIARRITZ.
La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 14 juillet
1919 :
"Le 14 Juillet à Biarritz.
Les différents groupements et Sociétés devant prendre part au défilé avaient, dès huit heures trois quarts, ce matin, occupé l'emplacement qui leur avait été désigné, tandis qu'à l'Eglise Ste-Eugénie, une touchante et imposante cérémonie, où assistaient le maire et toutes les autorités, se terminait par la remise, aux Mutilés et Réformés, du Drapeau que leur offrait l'"Aiguille Biarrotte".
M. le curé Larre a prononcé une vibrante allocution, dont nous ne pouvons reproduire aujourd'hui que l'éloquent exorde :
"Que pensez-vous de ceux qui portent si vaillamment de telles blessures ? demandait à l'Empereur Alexandre, l'Empereur Napoléon, passant avec lui, au camp de Tilsitt, devant une sentinelle dont une balafre, à demi-cicatrisée, déparait glorieusement le mâle visage.
— Et que pensez-vous de ceux qui les font ? répliqua brutalement le russe.
... Venant au secours de son empereur interloqué, le vieux grenadier, toujours au port d'armes, mais rompant la consigne et le silence :
— Ils sont morts, ceux-là ! gronda-t-il dans sa moustache grise...
Ils ne sont pas tous morts sans doute ceux qui vous ont si cruellement maltraités, mais ils sont vaincus, et vaincus à jamais, espérons-le, grâce à vous, mes chers amis.
Et vous, fidèles aussi au poste malgré tout, après votre sang, c'est maintenant la noble sueur des labeurs de la paix que vous voulez, avec la même générosité, verser pour la Patrie, cette douce France d'autant plus aimée que son salut vous a coûté davantage, et auquel il fallait un Drapeau. pour vos familles qui vous aiment d'autant plus qu'elles ont plus souffert avec vous, tandis que vous souffriez pour elles.
Et c'est pourquoi, compagnons de travail comme d'épreuve, après avoir été compagnons d'armes, vous vous êtes groupés amicalement pour soutenir ensemble cette lutte pour la vie devenue pour vous plus difficile, plus pénible, en échangeant entre vous "toute aide morale et matérielle" disent nos statuts. Et, grâce à la traditionnelle cordialité Biarrotte, votre Association, trop nombreuse, hélas ! forme déjà un fraternel bataillon — bataillon sacré — auquel il fallait un Drapeau.
"Qu'est-ce que le Drapeau ? demandait un jour, le général Canonge, interpellant un conscrit breton.
Le pauvre bleu, incapable peut-être de lire et d'écrire, l'était assurément plus encore de donner une de ces définitions qui suffisent à embarrasser les plus doctes. Mais, entendant sans doute, au fond de son coeur, la voix des aïeux, songeant à la chaumière, à son clocher à jour, à sa lande semée de fleurs d'or et de bruyère rose, à son père, à sa mère, à sa fiancée, la payse chérie, à tout ce que rappelle le Drapeau du pays, — le petit soldat, se ressaisissant soudain, et fixant le général, les yeux dans les yeux :
— Le Drapeau, mon général, dit-il avec une naïveté sublime, le Drapeau, c'est une chose qu'on se fait casser la gueule pour... !
Pour vous, Messieurs, il ne s'agit plus de se faire casser la gueule ni autre chose — il y a bien assez de casse comme cela, n'est-ce pas ?... Il s'agit simplement — et c'est peut-être plus difficile — il s'agit de travailler énergiquement et de lutter pacifiquement sous l'impulsion des sentiments que suggère le Drapeau.
Regardons-le donc ensemble, ce beau Drapeau qui vous est si gracieusement offert par nos aimables et diligentes ouvrières, par l'incomparable Aiguille Biarrotte. C'est, comme de juste, le Drapeau national.
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DRAPEAU FRANCAIS : VIVE LA FRANCE ! |
Il fut avec vous à l'honneur en même temps qu'à la peine, quand vous remportiez vos brûlants exploits en recevant vos blessures plus glorieuses que la croix de guerre.
A lui maintenant encore, de vous rallier pour gagner, non plus la guerre, mais la paix, besogne non moins terrible, au jugement du grand citoyen qui a su si bien, avec vous "faire la guerre". A lui de parler à nos coeurs, en même temps qu'à vos yeux, par ses vives couleurs si joliment françaises, et qui semblent redire les trois mots vibrants dans lesquels, Monluc, le vieux soldat gascon, condensait ses sentiments et sa vie militaire : "Mon âme à Dieu, mon honneur à moi, mon sang à la France."
A neuf heures trois quarts, le maire-sénateur procédait, devant la Mairie, à la remise du Drapeau.
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