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lundi 14 juillet 2025

LE 14 JUILLET 1919 À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE (première partie)

LE 14 JUILLET 1919 À BIARRITZ.


La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.



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BAYONNE FÊTES DE LA VICTOIRE
27 JUILLET 1919




Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 14 juillet 

1919 :



"Le 14 Juillet à Biarritz.



Les différents groupements et Sociétés devant prendre part au défilé avaient, dès huit heures trois quarts, ce matin, occupé l'emplacement qui leur avait été désigné, tandis qu'à l'Eglise Ste-Eugénie, une touchante et imposante cérémonie, où assistaient le maire et toutes les autorités, se terminait par la remise, aux Mutilés et Réformés, du Drapeau que leur offrait l'"Aiguille Biarrotte".



M. le curé Larre a prononcé une vibrante allocution, dont nous ne pouvons reproduire aujourd'hui que l'éloquent exorde :


"Que pensez-vous de ceux qui portent si vaillamment de telles blessures ? demandait à l'Empereur Alexandre, l'Empereur Napoléon, passant avec lui, au camp de Tilsitt, devant une sentinelle dont une balafre, à demi-cicatrisée, déparait glorieusement le mâle visage.


— Et que pensez-vous de ceux qui les font ? répliqua brutalement le russe.


... Venant au secours de son empereur interloqué, le vieux grenadier, toujours au port d'armes, mais rompant la consigne et le silence :


— Ils sont morts, ceux-là ! gronda-t-il dans sa moustache grise...


Ils ne sont pas tous morts sans doute ceux qui vous ont si cruellement maltraités, mais ils sont vaincus, et vaincus à jamais, espérons-le, grâce à vous, mes chers amis.


Et vous, fidèles aussi au poste malgré tout, après votre sang, c'est maintenant la noble sueur des labeurs de la paix que vous voulez, avec la même générosité, verser pour la Patrie, cette douce France d'autant plus aimée que son salut vous a coûté davantage, et auquel il fallait un Drapeau. pour vos familles qui vous aiment d'autant plus qu'elles ont plus souffert avec vous, tandis que vous souffriez pour elles.


Et c'est pourquoi, compagnons de travail comme d'épreuve, après avoir été compagnons d'armes, vous vous êtes groupés amicalement pour soutenir ensemble cette lutte pour la vie devenue pour vous plus difficile, plus pénible, en échangeant entre vous "toute aide morale et matérielle" disent nos statuts. Et, grâce à la traditionnelle cordialité Biarrotte, votre Association, trop nombreuse, hélas ! forme déjà un fraternel bataillon — bataillon sacré — auquel il fallait un Drapeau.


"Qu'est-ce que le Drapeau ? demandait un jour, le général Canonge, interpellant un conscrit breton.


Le pauvre bleu, incapable peut-être de lire et d'écrire, l'était assurément plus encore de donner une de ces définitions qui suffisent à embarrasser les plus doctes. Mais, entendant sans doute, au fond de son coeur, la voix des aïeux, songeant à la chaumière, à son clocher à jour, à sa lande semée de fleurs d'or et de bruyère rose, à son père, à sa mère, à sa fiancée, la payse chérie, à tout ce que rappelle le Drapeau du pays, — le petit soldat, se ressaisissant soudain, et fixant le général, les yeux dans les yeux :


— Le Drapeau, mon général, dit-il avec une naïveté sublime, le Drapeau, c'est une chose qu'on se fait casser la gueule pour... !


Pour vous, Messieurs, il ne s'agit plus de se faire casser la gueule ni autre chose — il y a bien assez de casse comme cela, n'est-ce pas ?... Il s'agit simplement — et c'est peut-être plus difficile — il s'agit de travailler énergiquement et de lutter pacifiquement sous l'impulsion des sentiments que suggère le Drapeau.


Regardons-le donc ensemble, ce beau Drapeau qui vous est si gracieusement offert par nos aimables et diligentes ouvrières, par l'incomparable Aiguille Biarrotte. C'est, comme de juste, le Drapeau national.



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DRAPEAU FRANCAIS : 
VIVE LA FRANCE !


Il fut avec vous à l'honneur en même temps qu'à la peine, quand vous remportiez vos brûlants exploits en recevant vos blessures plus glorieuses que la croix de guerre.


A lui maintenant encore, de vous rallier pour gagner, non plus la guerre, mais la paix, besogne non moins terrible, au jugement du grand citoyen qui a su si bien, avec vous "faire la guerre". A lui de parler à nos coeurs, en même temps qu'à vos yeux, par ses vives couleurs si joliment françaises, et qui semblent redire les trois mots vibrants dans lesquels, Monluc, le vieux soldat gascon, condensait ses sentiments et sa vie militaire : "Mon âme à Dieu, mon honneur à moi, mon sang à la France.


A neuf heures trois quarts, le maire-sénateur procédait, devant la Mairie, à la remise du Drapeau. 



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DRAPEAU FRANCAIS
VIVE LA FRANCE !



Il le fit en ces termes :


"Mesdames,

Mesdemoiselles,


On a dit que la reconnaissance du coeur ressemblait à des parfums délicats qui ne se conservent que dans des vases d'or. La femme française — et vous la représentez avec toute votre grâce et la noblesse de vos sentiments — ne possède-t-elle pas ces précieuses qualités qui en font la digne compagne des héroïques soldats de la France Victorieuse ?


Tous nos héros qui luttaient, qui souffraient, qui mouraient sur tous les champs de bataille, ont eu, pendant près de cinq années, le précieux réconfort qui leur venait de vous, de votre douce sympathie, de votre affection toujours agissante, de votre dévouement toujours présent. Avec eux, vous avez mis en commun les souffrances, les espoirs et la foi, les patriotiques émotions et les joies enivrantes de la Victoire, et aujourd'hui que nous célébrons cette victoire définitive, vous avez voulu être à leur côté ; dans une pensée de solidarité et de reconnaissance, vous avez voulu offrir aux blessés, aux mutilés, aux victimes de la guerre, le drapeau à la confection duquel vous avez apporté le gout le plus parfait, inspiré par les plus nobles sentiments.


Cet acte honore également celles qui l'ont accompli et ceux qui en sont l'objet. Soyez-en remerciés au nom de Biarritz, au nom de la Patrie.


Et vous, braves concitoyens et amis, qui, ayant généreusement accompli le plus grand des devoirs, êtes revenus parmi nous avec les glorieux stigmates de la guerre, j'ai la joie de vous remettre ce gage inappréciable de l'admiration et de la reconnaissance des Biarrottes, vos dignes soeurs.


Ce drapeau, ce n'est pas elles seulement qui veulent le voir flotter au milieu de vos rangs, c'est la population tout entière, dont l'"Aiguille Biarrotte" s'est faite la gracieuse interprète.


Il en sera de toutes vos réunions, de toutes nos fêtes. Il sera un signe de ralliement et d'union ; il affirmera la pérennité de notre gratitude et commémorera dans la suite des années la grande journée qui couronne tous nos combattants de l'auréole de la Victoire."



Puis le cortège se forme aussitôt après la remise solennelle du Drapeau à la Section des Mutilés et Réformés par M. le Maire de Biarritz, et tandis qu'une foule énorme forme la haie, acclamant les défenseurs de la Patrie, le cortège se dirige vers le cimetière.



Au cimetière et dans le champ contigu, la foule était considérable et recueillie. on peut l'évaluer à près de dix mille personnes.



Un cénotaphe, tendu de noir et orné de fleurs et de drapeaux, avait été installé sous la direction de M. Larrebat, architecte, conseiller municipal."



A suivre...








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