LES P.T.T. À BIARRITZ EN 1905.
Dès 1891, il y a l'installation d'une ligne téléphonique Bayonne-Biarritz.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 1er
septembre 1905 :
"Postes Télégraphes Téléphones.
"La cantinière de Sedan a touché son million plus rapidement qu'elle n'aurait reçu le montant d’un mandat de poste de 4 francs."
Le Matin, 29 août 1905".
"Le chroniqueur ne trouve qu'un motif de critique parmi tant de satisfactions et la plainte de tous les Espagnols passant l'été sur cette plage est adressée à l’administration des Postes qui, non contente d'imposer les incommodités de son local, insuffisant pour une ville aussi importante que Biarritz, à l'époque de la saison, a supprimé actuellement et sans motif justifié, la distribution du courrier d'Espagne les jours fériés, distribution que l'on faisait les années antérieures.
La campagne du Matin et autres journaux français contre l'administration postale française a, pour ce qui a trait à Biarritz, toutes nos sympathies".
Traduit de El Heraldo de Madrid,
28 août 1905.
C’est la vérité même, et ces lenteurs, dont tout le monde souffre ; ces complications énervantes pour l'accomplissement des formalités les plus simples ; ces attentes prolongées devant des guichets toujours encombrés, tandis qu'un incompréhensible roulement condamne au repos les guichets voisins ; ce défaut de commodité pratique et de saine propreté qui caractérise les bureaux de l'Etat, tout cela rappelle invinciblement que le moindre établissement de crédit se donne plus de peine pour servir le public et pour expédier promptement ses affaires, que l'Administration officielle dont les opérations se liquident pourtant chaque année par quatre-vingt millions de bénéfices...
Ainsi s'exprime, avec raison, notre confrère Jean d’Orsay du "Matin", et à le lire, on croirait qu'il a séjourné à Biarritz et qu'il lui a été donné d’apprécier (?) le service postal et télégraphique dont nous sommes dotés. Nous ne savons si, ailleurs, on attendra 45 minutes son tour au guichet du télégraphe, ni si, pour acheter un timbre de 15 centimes — opération peu compliquée, on l’avouera — on devra compter quinze minutes d'attente, une minute par centime d'opération ; mais ce qui est certain, c'est qu'à Biarritz, station balnéaire de premier ordre, ces faits se produisent journellement, an grand mécontentement des habitués de notre plage, accoutumés à trouver dans des villes de moindre importance que Biarritz plus de facilités pour les opérations postales et télégraphiques.
Entrons un peu dans le détail des faits : il y a actuellement à Biarritz un "passage" d'étrangers que l'on peut sans crainte évaluer au triple de la population sédentaire habituelle.
Tous ces étrangers ont de fréquents rapports avec le dehors ; il est donc admis que dans de grandes proportions, le trafic postal et télégraphique augmente.
FACTEUR BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Or, veut-on savoir quelles ont été les dispositions prises au bureau de Biarritz, au commencement de la saison, pour assurer un service que tout annonçait devoir être très chargé ?
En temps ordinaire, le service des guichets est assuré par trois ou quatre employés répartis en autant de guichets. Nous disons en temps "ordinaire", c'est-a-dire pendant l'hiver, et il y a parfois fort à redire !
Et en saison, ce nombre d'employés reste le même, alors qu'il devrait être plus que doublé ; alors que la clientèle étrangère assiège le bureau de la poste restante, et le guichet du télégraphe, en réclamant à cor et à cris d’être servie.
Les employés ne sont pas fautifs, hâtons-nous de le déclarer ; c'est l'Administration, qui a le tort d'imposer au guichet du télégraphe, par exemple, la mission de recevoir les paquets et lettres recommandés, les valeurs déclarées, le téléphone, la vente des timbres-poste, etc... (Nous nous sommes laissé dire, qu'il était autorisé aussi à recevoir parfois... des télégrammes). Vienne un client désirant l’expédition d’un mandat télégraphique ; comme cette opération nécessite des paperasses sans nombre, vous avez tout le temps de griller quelques cigarettes, en attendant le moment bienheureux où vous pourrez tendre à l'employé surmené, le télégramme, qui arrivera trop tard, parce qu’un télégramme est toujours pressé.
Qu’on nous donne donc, pour commencer, un guichet qui ne fasse que du télégraphe.
El si nous disions un mot du téléphone !
Le téléphone ! Voici un de ces supplices raffinés, que les Chinois inventifs n’ont pus su trouver et que Mirbeau a oublié dans son "Jardin des Supplices".
Le téléphone où l’expression en cours n’est plus le traditionnel : "Allô !" mais "Au diable !"
FACTEUR BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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