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vendredi 12 novembre 2021

LE TAMBOUR DE BASQUE OU TAMBOURIN

LE TAMBOUR DE BASQUE.


C'est un instrument très ancien, qui a traversé les siècles, et dont on joue encore aujourd'hui.



pais vasco antes pandereta
PANDERETA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Le tambourin ou tambour de basque, est un instrument de percussion populaire et universel de la famille des tambours sur cadre, qui fait partie de l'orchestre ; il est constitué d'un court cadre de bois (en général), qui sert à la fois de petite caisse de résonance et de manche d'un diamètre variant d'une vingtaine à une cinquantaine de centimètres sur lequel est tendue une membrane (en peau d'animal éventuellement) qui sert de surface à percuter.



La technique du tambourin varie énormément selon les civilisations : certaines tiennent le tambour de basque dans une main et le frappent de l'autre, d'autres le tiennent et le frappent des deux mains. Toutes utilisent des différents sons. Le tambourin se joue la plupart du temps à mains nues.



Voici ce que rapporta au sujet de l'histoire du tambour, la Gazette du Midi, le 16 février 1854, 

sous la plume de Joseph Mathieu :



"Origine et histoire du tambour. 



L’usage de cet instrument de musique remonte, suivant toute apparence, aux temps les plus reculés. Les peuples de l’antiquité s’en servaient dans les réjouissances publiques comme dans les marches guerrières, et il est peu de nations sauvages où les voyageurs ne l'aient rencontré. Assurément les formes sont loin d’être partout les mêmes et les noms différent encore plus, mais il est des caractères qui établissent une similitude incontestable entre tous les instruments dont une peau tendue sur un cercle plus ou moins prolongé forme la partie essentielle, et l'on peut sans trop d'inconvénients attribuer à tous le nom générique de tambour, bien qu’il y ait loin de l'instrument des nègres ou des chinois à celui qui marche en tète de nos régiments.



Les premières traces de l'emploi du tambour nous apparaissent naturellement chez les hébreux. Les livres saints désignent cet instrument sous le nom de Tympanum. Non seulement on en faisait usage dans les armées pour diriger les marches et animer les soldats ; mais on s’en servait aussi après une victoire ou dans les grandes solennités religieuses. Le roi David, dans ses psaumes exhorte souvent le peuple juif à louer le Seigneur au son du tambour (laudate eum in tympano).



La Bible nous apprend encore qu’après le passage de la mer Rouge, Moïse ayant réuni tous les Israélites qui venaient d’échapper si miraculeusement au fer des Egyptiens, entonna le beau cantique d’actions de grâces : Cantabo Dominum gloriosè enim magnificatus est.



"Ce cantique, dit Laborde dans son Essai sur la musique fut accompagné par Marie, sœur d’Aaron, réunie à toutes les autres femmes, et par les chœurs. Marie, prophétesse, sœur d’Aaron, prit en mains un tambourin, ainsi que toutes les autres femmes qui la suivirent avec des tambourins et des chœurs.



Les Israélites dansaient au son du tambour. C’est en jouant de ce même instrument qu’ils allaient à la rencontre de ceux qui avaient fait quelque action brillante et digne des honneurs publics.



Dans les armées grecques et romaines on ne fit pas usage des tambours et malgré l’opinion de l’historien Denis, il paraît certain qu’à Rome on abandonnait cet instrument aux histrions et aux gens de mauvaise vie qui s’en servaient pour accompagner diverses danses plus ou moins lascives. Quant aux Grecs, ils en faisaient usage dans les nombreuses fêtes qu’ils avaient instituées pour honorer leurs dieux, et accompagnaient leurs chansons avec la flûte et le tambour.



Tandis que les Romains abandonnaient ce dernier instrument aux gens de plaisirs et aux efféminés, toutes les nations barbares chez lesquelles ils portaient leurs armes se servaient du tambour comme d’un instrument de guerre. C’est ainsi que les Cimbres, au témoignage de Strabon, avaient la coutume de couvrir leurs charriots de peaux ratissées et bien tendues, sur lesquelles ils avaient soin de battre avec force au moyen de deux baguettes. Les sons lugubres, produits par ces sortes de larges tambours, portaient l’effroi dans les rangs de leurs ennemis.



D'autres peuples barbares mêlaient leurs hurlements au son strident de tambours fait de peaux non préparées ; à ce signal ils marchaient au combat, et si leurs colonnes se repliaient en désordre, le même son et les mêmes hurlements, souvent plus affreux, se faisaient entendre ; c’était le signal de la retraite.



Selon Plutarque, les Parthes et les Indiens trouvèrent le secret de rendre le son du tambour plus effrayant et plus étrange à l’aide de lames de fer, de clochettes et de grelots qu’ils mettaient dedans et dont le bruit, se mêlant avec celui de la peau violemment battue, jetait l’épouvante chez les plus intrépides, surtout s’ils n’y étaient pas accoutumés. C’est ainsi que l’armée romaine elle-même fut mise en déroute la première fois qu’elle entendit ce bruit dans une guerre contre les Parthes.



Ces tambours différaient peu de ceux en usage de nos jours. La caisse était faite d’un tronc d'arbre creusé et recouvert d’une peau de bœuf à laquelle on avait fait subir préalablement une opération à peu près semblable à celle du tannage.



Les Gaulois ne connurent pas le tambour et on peut même dire qu’il en fut ainsi de tous les autres peuples barbares de l’Europe qui prirent part à la chute de l’empire romain. Ce furent les Sarrasins qui l’introduisirent de nouveau en Espagne ainsi que les tambours de basques qu’ils appelaient douff. Les Espagnols le nommèrent adouse et les français, qui, sans doute, avaient vu cet instrument dans les mains de quelques danseurs de nos frontières méridionales, lui donnèrent le nom de tambour de basque.



L’usage du tambour passa successivement des Espagnols aux Anglais et aux Allemands. On assure que les premiers que l’on connut en France n’y parurent qu’en 1347, lorsque le roi d’Angleterre Edouard III fit son entrée à Calais. Dès cette époque, on en voit figurer dans nos armées. Vers la fin du XlVe siècle, des aventuriers italiens, introduisirent en France le goût pour les musiques militaires, il est vrai de dire qu'elles étaient comme toutes les choses qui commencent, réduites à leur plus simple expression ; elles se composaient de tambourins que l’on accompagnait du son de l'arigot, du galoubet et jombarde Une estampe que nous avons sous les yeux et qui est tirée d’un livre composé sous Charles V, nous montre que le tambour et le cornet étaient en usage sous le règne de ce prince pour ouvrir la marche d’un cortège.



Tout le monde sait que le fameux Jean Ziska, général des Hussites, ordonna qu’après sa mort, qui arriva en 1424, son corps fût laissé dans les champs pour devenir la proie des vautours et autres oiseaux voraces, mais qu’auparavant on le dépouillât de sa peau, dont il entendait que l’on fit un tambour ; il espérait sans doute, effrayer encore les ennemis par le son de cette bizarre musique. — Quoique cette tradition ait été révoquée en doute, il n’en a pas moins existé, parmi les choses curieuses que possédait la cour de Berlin, un tambour de peau humaine apporté de Bohême au commencement du siècle dernier et qui a été l’objet d’une singulière et piquante correspondance entre le grand Frédéric et Voltaire.




zizka boheme hussite general
JAN ZIZKA
GENERAL HUSSITE



A la fin du XVe siècle on vit apparaître dans les armées à la suite des tambours les musettes et les violons ; vers le milieu du siècle suivant, les Suisses introduisirent l’usage des fifres, mais, à mesure qu’on perfectionnait les musiques militaires par de nouvelles additions, la partie spéciale des tambours n’était pas négligée ; Lulli composait les marches que nos tambours battent encore aujourd’hui, et on en fixait le nombre pour chaque régiment. M. Sicard, auteur de divers travaux de recherches curieuses, nous fait connaître un livre qu’il avait eu entre les mains et qui avait pour titre : de la milice française réduite à l’ancien ordre et discipline militaire des légions, etc , par Montgomméry, Paris 1645, dans lequel on lit ce qui suit :



"Sous le règne de Henri II ; il y avait dans chaque bande (corps, régiment) un tambour-colonel ou capitaine-tambour, lequel ne portait point de caisse : il entretenait un valet ou sous-tambour qui était chargé de ce soin : le tambour-capitaine portait un bâton sans fer, dont il se servait pour corriger les tambours."



pais vasco antes hondarribia tamborrada
TAMBOUR MAJOR FONTARRABIE
8 SEPTEMBRE 



Aujourd’hui le tambour-major n'a plus que le grade de sergent, et le bâton qu’il tient en main est beaucoup trop gros pour que le porteur, lors même qu’il en aurait le droit, pût faire usage pour châtier ses subordonnés ; mais il lui sert d’ornement, et lui donne une certaine contenance.



tambour france garde républicaine
TAMBOUR ET TAMBOUR-MAJOR
GARDE REPUBLICAINE




tambour france garde répubicaine
TAMBOUR-MAJOR
GARDE REPUBLICAINE



C’est vers 1775 que le tambour de basque et la caisse roulante entrèrent dans la musique militaire.



Les tambours suisses ont été de tout temps renommés pour leur sonorité bruyante. Un historien, rapportant la cérémonie qui eut lieu à l’occasion du rachat de François 1er, dit que de tous côtés "redondait un si grand et merveilleux bruit des arquebusiers, qu'on ne se pouvait ouïr l’un l'autre ; aussi pour les bruits des tambourins suisses qui étaient avec les gens de pied français, ensemble des fifres, trompettes, clairons et autres instruments démonstratifs de joie."




tambour suisse
TAMBOURS SUISSES



Les Turcs et les Nègres ont aussi des tambours d’une grosseur considérable, et qu’on emploie dans les réjouissances ou dans les armées. En Chine, les tambours affectent différentes formes : il en est qui sont richement orné, et d’un volume extraordinaire. Le Père Magalhaens, de la Compagnie de Jésus, rapportait dans sa relation de la Chine, que dans chaque ville du Céleste-Empire il existe deux tours, dont l’une s’appelle la tour du tambour, et l’autre la tour de la cloche : elles servent à marquer les diverses parties de la garde pendant la nuit, que les Chinois divisent en cinq parties. Le son de la cloche et du tambour est combiné de façon qu’on puisse distinguer ces cinq parties. Cette musique devient comme une sorte d’horloge publique. Les tambours que l’on emploie pour cet usage sont extrêmement grands, mais celui de Pékin surpasse tous ceux de la Chine : il a, dit-on, près de 45 pieds de tour.



tambour chine autrefois
TOUR DU TAMBOUR PEKIN
CHINE D'ANTAN





Il existe dans plusieurs villes de la Provence des tambours d’une dimension énorme, qui ne se font entendre que dans les grandes solennités ; tels sont, notamment, ceux qui figurent à Tarascon aux courses de la Tarasque, et à Aix lors de la Fête-Dieu. Le tambourin provençal qui accompagne les sons du galoubet dans nos fêtes villageoises, ne diffère du tambour que par une longueur plus que double et l’absence de la garniture intérieure de cuivre, qui donne tant de force au bruit des tambours de guerre.




mistral provence tambour
MISTRAL ET UN SOUVENIR DE PROVENCE




tambour provence
TAMBOUR DE PROVENCE




tambour provence
TAMBOUR DE PROVENCE





tambour provence santons
TAMBOUR SANTONS DE PROVENCE




tambour provence
TAMBOUR DE PROVENCE






tambour provence
TAMBOURINAIRE D'AIX EN PROVENCE



Les Nègres accompagnent leurs danses avec un petit tambour ou tympan, sur lequel ils battent en mesure, tout en sautant. Dans les colonies françaises, ils tendent des peaux sur les ouvertures d’un baril défoncé, et frappent en cadence avec leurs poings. En Afrique, ils ont, de plus, de grands vases de terre dont l’ouverture est garnie d’une peau : ils les posent sur le sol, et des femmes viennent y promener leurs doigts à peu près comme certaines danseuses européennes sur les tambours de basque."




(Source : Wikipédia)


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