LE NATIONALISME BASQUE EN 1907.
Dès la fin du 18ème siècle, l'idée de nationalisme Basque commence à naître, en Pays Basque Sud (Hegoalde).
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Revue, dans son édition du 15 décembre 1907, sous
la plume d'Angel Marvaud :
"Le Nationalisme Basque.
Le programme du Parti a été adopté à l’assemblée de Bilbao, le 15 juillet 1906. Il se résume dans ces quatre mots inscrits sur son drapeau par l’apôtre Arana-Goiri et qui sert à ses disciples actuels de cri de ralliement et de guerre :
Jaun-Goikua eta Lagi-Zarra
(Dieu et anciennes lois)
Malgré la réprobation officielle de l’évêque, qui a interdit les sermons dans toutes les cérémonies religieuses organisées par les nationalistes, le Parti recrute tous le jours de nouveaux partisans dans le jeune clergé paroissial : les prêtres plus avancés en âge, continuent à rester Carlistes ou intégristes (dans le sens de Nocedal).
Quant au clergé régulier, son attitude est encore malaisée à définir : il semble se tenir en dehors de la lutte : bien plus d’un bon Père capucin voit d’un oeil favorable le mouvement nationaliste. Les Jésuites, au contraire, attendent trop de la monarchie régnante pour se prononcer ouvertement en faveur de ce nouveau parti "catholique".
Les "nationalistes" basques, les bizcaitarras, veulent rendre à leur patrie — en ce qui concerne les quatre provinces espagnoles — sa situation d’avant 1839 ; pour le pays de Laburdi et de Zuberoa, dans les Basses-Pyrénées françaises, ils réclament l’abrogation des lois révolutionnaires de 1789. Mais leurs aspirations vont bien au delà du domaine politique.
La caractéristique de ce petit peuple est d’être foncièrement hostile aux idées modernes : tout, dans le "libéralisme" (au sens où on emploie encore ce mot au sud des Pyrénées, comme chez nous vers 1830) l’inquiète et l’effraie. Ces gens, qui n’hésitent pas à traverser l’Océan pour chercher fortune au Nouveau-Monde, se montrent timides en matière politique et religieuse. Jetés là-bas dans un creuset intense où entrent en fusion et s’allient les idées émancipatrices importées des quatre coins du globe, ils coudoient de longues années les aventuriers de tous pays sans se mêler à eux, et reviennent au foyer natal avec les mêmes convictions et les mêmes répugnances qu’au moment de leur départ ; ils y rapportent le même esprit de tradition et de fanatisme, et se montrent aussi résolus qu’avant à défendre pied à pied, l'Euskadi — comme ils désignent l’ensemble des pays basques — contre le parlementarisme et la liberté des cultes.
PNV 1906 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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