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lundi 13 mars 2017

LES CARLISTES À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1872


LES CARLISTES À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1872.


Pendant la troisième guerre carliste (1872-1876), nombreux furent les carlistes à se réfugier au Pays Basque Nord.


Le carlisme est un mouvement politique légitimiste espagnol apparu dans les années 1830 qui 

revendique le trône d'Espagne pour la branche aînée des Bourbons d'Espagne.



De tendance conservatrice et anti-libérale, il est à l'origine de trois guerres civiles qui déchirent 

le 19ème siècle espagnol et marquent profondément le pays.



Qui étaient ces carlistes ?

Les troupes carlistes étaient essentiellement composées de Basques, Navarrais et Catalans, que 

l'opposition républicaine française qualifiait de "soldats du trône et de l'autel", pieux soldats 

de la Sainte-Cause" ou "hypocrites bandits".




J'ai consacré il y a quelque temps un article à l'un d'entre eux : le curé Santa Cruz.


Elles étaient estimées, alors, à quelques 250 000 hommes.



Leur armement provenait des déserteurs, des prises sur les carabiniers  et douaniers, et de 

coups de main, tel celui de Portugalete (Biscaye) qui rapporta deux canons et 1 000 fusils, ou 

celui de Cuenca (Castille-La Manche), quatre canons et 2 000 fusils.



Ils disposaient de camps d'entraînement à Urdax (Navarre) (à la frontière française, près de 

Dancharia), Zugarramurdi (Navarre) (près de Sare) et Arichulegui (Guipuscoa) (prés des 

Trois-Couronnes).



Saint-Jean-De-Luz était le centre de la contrebande d'armes à destination des carlistes : le 

trafic se faisait essentiellement par mer et la marine gouvernementale espagnole ne parvenait 

jamais à saisir les trafiquants.




pais vasco antes
GUERRES CARLISTES
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le gouvernement français répondait qu'il ne disposait pas d'assez de troupes pour surveiller la 

frontière et que tous les carlistes pris en armes étaient internés.



Les relations entre Paris et Madrid ne s'améliorèrent, d'ailleurs, qu'en 1876, à la fin des 

hostilités, lorsque Paris autorisa les forces gouvernementales espagnoles à utiliser le port de 

Saint-Jean-De-Luz pour leur ravitaillement.



L'intendance militaire "alphonsiste" (partisans gouvernementaux d'Alphonse XIII) achetait à

Bayonne ou Saint-Jean-De-Luz, par l'intermédiaire de commissaires espagnols, du vin, des 

biscuits, des chaussures ou des couvertures, l'ensemble étant payé par la banque Garcia.



De même, en 1874, lors du siège de Bilbao par les carlistes, la ville se ravitaillait en bétail via le 

port de Saint-Jean-De-Luz alors que les assiégeants utilisaient eux aussi ce débouché maritime.



pais vasco antes
GUERRES CARLISTES
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ces derniers disposaient même de deux brigantins français pour le transport de leur 

armement, l'Orphéon et le Ville de Bayonne.



Ce qui est le plus surprenant, c'est la curiosité malsaine que la guerre, si proche, éveillait chez 

beaucoup.




Ainsi, le 13 octobre 1874, des curieux se rendirent en masse par chemin de fer à Hendaye pour 

assister aux combats entre carlistes et gouvernementaux pour la possession du pont de Béhobie 

: deux "spectateurs" français furent d'ailleurs blessés par des balles perdues.



Le 4 novembre suivant, jour de l'anniversaire de Don Carlos, on venait pique-niquer le long de 

la Bidassoa pour assister à l'attaque d'Irun !



Quelques jours auparavant, les riverains pouvaient regarder le spectacle des pontons carlistes 

franchissant la Bidassoa chargés d'armes et de munitions.



La sympathie des luziens et des Basques du Nord était telle pour les carlistes, qu'il était 

fréquent de voir en ville des cavaliers et militaires carlistes, en uniforme et en armes, circuler 

dans les rues, tant à Saint-Jean-De-Luz qu'à Bayonne, et ce, malgré l'interdiction 

gouvernementale.



Un journal carliste, La Voz de la Patria, était publié à Bayonne, et des bureaux de recrutement 

plus ou moins officiels existaient dans les cités frontalières.




pais vasco antes guerras carlistas
TROUPES CARLISTES 1874
PAYS BASQUE D'ANTAN





pais vasco antes
TROUPES CARLISTES 1874
PAYS BASQUE D'ANTAN





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TROUPES CARLISTES 1874
PAYS BASQUE D'ANTAN




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OFFICIER CARLISTE 1874
PAYS BASQUE D'ANTAN





pais vasco antes
TROUPES CARLISTES A ST SEBASTIEN 1874
PAYS BASQUE D'ANTAN




Ce qui marqua le plus Saint-Jean-De-Luz et sa région, ce fut le nombre de réfugiés qui vinrent 

s'installer  dans la ville, dès 1872, ainsi qu'à Ciboure et à Urrugne.




En mars 1873, le journal  Le Courrier de Bayonne, écrivait qu'Hendaye "regorge de monde", 

puis en mai-juin, qu'un afflux croissant de réfugiés parvenait à Saint-Jean-De-Luz.




En avril 1873, le même journal notait que 4 683 réfugiés étaient recensés dans le canton de 

Saint-Jean-De-Luz, soit 32% de la population, avec des pourcentages atteignant 47% à 

Urrugne, et 70% à Biriatou.


La municipalité bonapartiste de Saint Jean de Luz s'était élevée en 1872 contre des décisions 

d'internement prises à l'encontre de carlistes réfugiés en ville.



Après la défaite qui vit Don Carlos entrer en France par Arneguy, le 28 février 1876, ce furent 

près de 10 000 combattants et leurs proches qui émigrèrent au Pays Basque Nord.


Nombre de familles luziennes sont issues de ces réfugiés du Carlisme.





(Source : Saint Jean De Luz en 1900 de H Lamant-Duhart aux éditions LM)










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