ERREPIRA À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1930.
Le quartier Errepira est un des cinq quartiers de Saint-Jean-de-Luz
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| ERREPIRA ST JEAN DE LUZ |
Voici ce que rapporta au sujet de ce quartier la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, dans son édition du 6 juin 1930 :
"La grande misère d'Errepira.
Si c'était un lac.
Mais ce n’est que fange, qu’odeur nauséabonde et que danger public !
"Errepira" vivait heureux et prospéré. Défendu par une digue contre les empiétements de la Nivelle, isolé du grand mouvement de la ville par le talus d’une ligne de chemin de fer, protégé des vents du nord par de belles collines couronnées de superbes villas, ce quartier neuf, j’oserai dire cette commune dans la commune, s’augmentait presque chaque jour de maisons nouvelles et de citoyens nouveaux. Au temps où Rome dominait le monde on ne disait pas avec plus de fierté : "Je suis Romain', que les habitants d’Errepira ne disent aujourd’hui "Je suis d'Errepira". Et c’était fierté justifiée car Errepira vivait, et vivait en beauté.
N’avait-il pas pour horizon la Rhune, la belle montagne basque dont les formes aimables se découpent mollement sur le ciel ? Plus près n’est-ce pas la verdoyante ondulation du Golf de la Nivelle ? Plus près encore, c’étaient des jardins bien tenus qui faisaient à ce nouveau quartier une frontière aussi avenante qu’utile.
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| GOLF NIVELLE CIBOURE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Errepira vivait sa vie, et l’avenir semblait n’avoir pour lui que des sourires. Des poètes le chantaient, et lors de la fête annuelle, avec les fleurs, la musique et les discours, quelques strophes poétiques célébraient sa beauté et le charme de son séjour.
Hélas ! trois fois hélas ! Quelle fée malfaisante le toucha de sa baguette ? Quel génie jaloux de tant de bonheur et de grâce vint interrompre cette prospérité et troubler cette paix que rien ne semblait pouvoir menacer ? Qui le saura jamais ?
Mais un jour de malheur la vieille digue qui contenait la Nivelle, usée par les ans et l'abandon des hommes, céda à une simple pression du fleuve charmant, qui, fier de célébrer son triomphe sur l’œuvre des hommes, s’étendit dans un lit démesurément élargi. Finis ! les jardins aux succulents légumes. A leur place une nappe liquide où se reflète, quelquefois, un peu d’azur, plus souvent les nuées sombres qui sont cette année l’universelle calamité.
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| CHOKO TTIKI ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Errepira, le joli quartier si fier de sa jeunesse, est-il menacé du sort d’Ys, la Cité Royale ? Un Saint-Corentin basque ne surgira-t-il pas pour la sauver de la ruine et des flots ? Car nous n’avons pas dit tout le danger de la situation. Si l’envahissement des eaux avait eu pour résultat la formation d’un lac permanent, quelques cygnes gracieux en auraient fait l’ornement et la presqu’île d'Errepira eût été dotée d’un charme de plus. Mais, hélas ! la capricieuse Nivelle est rentrée dans son lit, et le lac miroitant a fait place à une innommable fange, marais stagnant, réceptacle des détritus et des cadavres les plus divers, avec tout ce que cet ensemble comporte d’odeurs nauséabondes et d'effluves malsains.
En voletant sur ces horreurs le moustique est là qui nous guette. Car le lac, fils des grandes marées, ne se formera plus qu’avec des intermittences telles que pendant de longs jours il fera place à un marais plus ou moins desséché, habitat préféré du moustique redouté.
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| DEUX PONTS ET NIVELLE ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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