AUTOUR DE BAYONNE EN 1855.
Le Pays Basque en 1855 est une destination prisée par les premiers touristes aisés, qui peuvent venir de Paris à Bayonne en train.
ST JEAN DE LUZ 1850 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette nationale ou le Moniteur universel, dans son édition
du 20 mai 1855 :
"Autour de Bayonne.
... Les royales fiancées, ce fut d’abord Rigunthe, fille de Frédégonde, qui allait régner sur les Visigoths ; Blanche de Castille, qui fut mère de saint Louis ; Blanche de France, que Pierre le Cruel fit étouffer entre deux matelas ; Anne d’Autriche, qui épousa Louis XIII ; Marie-Thérèse, reine de France sur le trône de Louis XIV.
Peu soucieux des souvenirs de l’histoire, le voyageur, assis sur une pierre au bord du grand chemin, considère un autre spectacle : il voit venir au milieu de nuages de poussière une cohue de véhicules de toute espèce qui, laissant la route et prenant à droite, courent en tumulte, à travers les sables, vers un groupe de rochers, au bord de la mer. Cet autre cortège est celui des promeneurs qui vont à Biarritz.
C’est jour de fête : coucous, pataches, omnibus, diligences, carrosses de toutes formes, vieilles calèches démantibulées, le petit char à bancs attelé du tout petit cheval des Landes, qui court la crinière haute avec la fougue du cheval de bataille, et le cacolet, qui va lentement, pede claudo, en balançant sa charge, tout cela est mis en réquisition ; tout cela marche, ou trotte, ou roule, ou galope sur le grand chemin, au milieu des rires, des cris de joie, des chants, des provocations de toute la jeunesse indigène, chez laquelle le rire est l’état normal.
Cependant, et en sens contraire, sur le chemin de Saint-Jean-de-Luz, le voyageur entend de bien loin des cris perçants, des éclats de voix ; cela ressemblerait à une querelle, si des rires ne diminuaient le tumulte.
Le bruit approche : voici venir un essaim de femmes assez mal vêtues, courant à la file sur les sentiers qui bordent les deux côtés du chemin. Elles vont pieds nus, leurs jupes, retroussées jusqu’au genou, laissent voir une jambe nerveuse, une vraie jambe de Basquaise. Elles sont toutes robustes, élancées, bien faites ; le bras gauche s’appuie sur la hanche, le bras droit maintient une large corbeille posée sur la tète, et dans laquelle sautillent encore les poissons pêchés le matin à Ciboure et à Saint-Jean-de-Luz.
CASCAROTS PAYS BASQUE D'ANTAN |
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