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jeudi 30 janvier 2020

UN INCENDIE À BOUCAU EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1897 (première partie)


UN INCENDIE À BOUCAU EN 1897.


Le 14 septembre 1897, un incendie se déclare dans un dépôt de bois, à Boucau, appartenant au député Jean-Gratien-Félix Léglise.


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LES FORGES DE L'ADOUR BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta la presse régionale, dans La Petite Gironde, le 16 septembre 1897 :



"Le Boucau, 14 septembre. 




Terrible incendie au Boucau. 




Voici des détails complets sur le sinistre que nous avons annoncé hier : l’importante maison Léglise et Cie possède sur des terrains longeant l’Adour, au Boucau, de vastes chantiers où l’on injecte journellement de créosote des milliers de traverses pour les voies ferrées. Attenant à ces chantiers se trouvent d’importants entrepôts, entre autres les vastes magasins d’engrais chimiques de Saint-Gobain, les dépôts de poteaux de mine de M. d'Ythurbide, l’entrepôt de pétrole et essences de Desmarais, etc. 



pays basque labourd autrefois
GARE BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ce matin, vers neuf heures, les ouvriers venaient de déjeuner, lorsque leur patron, M. J.B. Voisin, s’aperçut que, de la partie supérieure d'une énorme pile de traverses injectées tout récemment, s’échappait de la fumée. Il s’avança et vit que le feu venait de prendre à cette pile et se propageait, à l’intérieur. 




Prompte comme l'éclair, une immense flamme d’une incandescence inouïe s’élevait aussitôt ; dès lors, tout secours devenait à peu près inutile, tout au moins impossible. 




Prévenu par téléphone, M. Dumontel, maire, qui se trouvait à Bayonne, est arrivé quelques instants après, accompagné de M. le sous-préfet de Bayonne qui, auparavant, avait donné avis à la place et à la mairie, pour envoyer immédiatement des secours. 




Dès le début, le directeur des Forges de l’Adour envoyait la pompe de l’usine avec son équipe et son chef, mais tout secours était inutile. La population boucalaise, massée aux alentours du foyer, ne pouvait, malgré son dévouement, que contempler l’horrible spectacle. En quelques instants le chantier était changé en un immense brasier, d’une superficie de dix mille mètres, d’où s’échappait une immense colonne d’une épaisse fumée à travers laquelle on apercevait des flammes hautes de cinquante mètres. 



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LES FORGES DE L'ADOUR BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN



Vers dix heures, les importants magasins de la Cie Saint-Gobain, couvrant une superficie de deux mille cinq cents mètres, prenaient feu et, en quelques instants, étaient réduits en cendres. Le vent venait de l’est et il était à redouter que les magasins de pétrole attenant ne vinssent à s’enflammer et ne communiquassent le feu à des centaines de mille de planches empilées dans de vastes dépôts. On se demandait avec angoisse où s’arrêterait le fléau. Heureusement le vent changea et passa au nord. 




Dès le début de l’incendie, M. Conrié, entrepositaire du pétrole, aidé de ses employés et de la brigade des douanes, sous les ordres de son chef, M. Bonnome, s’empressa de sortir les fûts de pétrole et d'essence. Au même moment arrivaient de Bayonne un piquet d’infanterie, un détachement d’artillerie, ainsi que les pompiers de cette ville, sous la direction de leurs chefs. 




On essaya par tous les moyens de faire la part du feu, mais ce travail fut très difficile. 




Nous avons dit que l'usine borde la voie ferrée de Bayonne à Bordeaux. Vers midi, l’intensité du foyer était telle que le service des trains a dû être interrompu. Les trains de midi quinze et une heure cinquante n’ont pu avoir lieu. Le train d’une heure quarante-cinq sur Bordeaux, et l’express de deux heures trente n’ont pu passer qu’à trois heures et demie, et après avoir fait effectuer le parcours par des machines isolées pour essayer la voie qui se trouvait déformée par une forte dilatation des rails provoquée par l’intensité de la chaleur. 



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FORGES DE L'ADOUR BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN

Les poteaux télégraphiques sont brûlés, et diverses maisons, situées à des distances de cent cinquante mètres du foyer, ont dû être préservées par les pompes à incendie, les boiseries menaçant de s'enflammer. 




A l’heure où je vous écris, le foyer est à peu près circonscrit. A signaler la conduite de Pierre Bellocq, Maurice, mécaniciens ; Pierre Mothes, chauffeur, tous trois attachés à l'usine Léglise, qui, vers dix heures, ont pu arriver jusqu'aux générateurs à vapeur, ouvrir les robinets de vidange et, par ce fait, éviter l’explosion de ces générateurs. 




Remarqué sur les lieux la présence de M. le général de division Darrécagaix, de nombreux officiers, de M. Bellevile, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; du lieutenant des douanes, de M. le chef de gare du Boucau, qui a pris aussitôt des mesures d’ordre et, au moyen des deux locomotives qui font journellement le service de la gare, a pu faire évacuer des voies des quais et de celles bordant le foyer d’incendie, environ cent cinquante wagons chargés de traverses ou de planches. Dès le début, la brigade de gendarmerie du Boucau était sur les lieux et s’occupait avec activité. 



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FORGES DE L'ADOUR BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN

M. le Sous-Préfet et M. Dumontel n’ont pas quitté un instant le foyer d’incendie. Les dégâts sont considérables et s’élèvent à près de trois millions. Environ cinq cent mille traverses, deux cent mille planches, cinq mille fûts de créosote, trois mille cinq cents tonnes d’engrais, mille tonnes de poteaux de mine et tout un important matériel ont été la proie des flammes. 




Le magasin de fournitures pour la marine de M. Getten n'est plus qu'un monceau de ruines. 




On ne sait à quoi attribuer ce sinistre ; la malveillance y est tout à fait étrangère. On croit cependant qu’une flammèche échappée soit de l'usine Léglise, soit de la locomotive faisant le service des quais, sera tombée sur cet amas de traverses, encore enduites de créosote, et aura provoqué l’incendie. 




Ce sinistre va priver de ressources, et cela pendant plusieurs mois, environ deux cents ouvriers et leurs familles. La commune est dans une profonde consternation. 



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FORGES DE L'ADOUR BOUCAU
PAYS BASQUE D'ANTAN

L'incendie a duré plus de vingt-quatre heures. Tout a été détruit sur une étendue d'un hectare. Les pertes sont supérieures à la première estimation et dépassent 1 million 800 000 francs. Ce matin, la circulation de la voie ferrée a été rétablie."



A suivre...







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