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lundi 20 janvier 2020

LA MORT DU DOCTEUR FERDINAND CAMINO À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JANVIER 1932


LA MORT DU DOCTEUR CAMINO EN 1932.


En janvier 1932, un drame affreux se passe à Hendaye et marque la population.

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GRAND HÔTEL IMATZ HENDAYE 1932
PAY BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 22 janvier 1932 :



"Le Drame douloureux d'Hendaye.



L’émotion à Hendaye. L’enquête judiciaire. 




Un drame affreux s'est déroulé avant-hier soir à Hendaye : dans un accès de délire, un médecin de cette ville a étranglé son père, lui-même médecin et qui fut pendant plusieurs années maire d'Hendaye : le docteur Ferdinand Camino. 




Nous avions indiqué hier en quelques lignes ce très douloureux événement. 




Sur une pressante démarche de notre correspondant à Hendaye, et en face de la douleur profonde dans laquelle se trouvait plongée une famille si connue et si justement estimée dans tout le Pays Basque, nous avions pensé devoir ne faire connaître que très sobrement et très discrètement le drame qui venait d'avoir lieu. 



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VUE GENERALE HENDAYE 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN



Mais les autres journaux en ayant publié un récit généralement très détaillé, il nous est impossible de ne pas tenir plus longtemps nos lecteurs au courant des faits qui se sont déroulés. 




Près du bord de la Bidassoa, à l’endroit où s’abrite un petit poste de douanes et à quelques mètres seulement de la maison de Pierre Loti, s’élève une élégante villa. C'est là qu'habite la famille du docteur Ferdinand Camino, famille très connue et très estimée dans tout le Pays Basque, ainsi que nous le disions tout à l’heure. 






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VILLA MAURESQUE HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



M. Ferdinand Camino était unanimement respecté à Hendaye, où il occupa, pendant plusieurs années, le poste de premier magistrat de la cité. Et puisque nous parlions tout à l’heure du chalet voisin où Loti vécut, rêva et écrivit, nous rappellerons en passant que le docteur Camino était très lié avec l’auteur de Ramuntcho



L'un des fils du vieux médecin (il était âgé de soixante-dix-huit ans), lui-même docteur, Romualdo Camino, habitait avec son père et sa mère. Des différends étant survenus entre le père et le fils, ils cessèrent de se parler. D'ailleurs on avait cru constater depuis assez longtemps un changement d'humeur chez Romualdo. Il semblait atteint du délire de la persécution et accusait son père de vouloir lui nuire et, pis encore, de mettre ses jours en danger : "Il a décidé de m'empoisonner", aurait-il été jusqu'à dire. 



C’est sous l'empire de cette idée fixe, certainement, que, mercredi soir, lorsqu’il vint pour se coucher, il crut sentir une odeur suspecte se dégageant des draps. Il les fit changer, mais comme, à son idée, cette odeur persistait, il s'imagina qu’un poison avait été versé dans son lit. 




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HENDAYE VUE SUR FONTARRABIE 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN


Sans autre explication, il se précipita dans la chambre du docteur Ferdinand Camino et eut avec lui une discussion qui devint de plus en plus violente. Bientôt Romualdo bousculait son père et le frappait à la tête. Le vieux médecin fut sérieusement blessé. Mais cela n'arrêta pas le fils, qui le fît tomber et le saisit à la gorge.




A ce moment, attirée par le bruit, Mme Camino arriva dans la chambre et se trouva en présence de l'affreux spectacle : 


"Arrête, Romualdo, arrête, malheureux ! n'est-ce pas ton père ?..." 



Mais l'autre n'entendait plus rien. 



Il serra plus fort ses doigts sur la gorge du docteur Camino qui expira bientôt. 




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HENDAYE PLAGE 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN


Alors, se relevant, Romualdo alla au téléphone et avisa lui-même la gendarmerie d’Hendaye du crime qu'il venait de commettre. 



Le parquet de Bayonne, composé de MM. Rodié-Talbère, procureur de la République, d'Uhalt, juge d’instruction, Cambo, greffier, et le docteur de Luzarey, médecin-légiste, s'est transporté hier matin à Hendaye. Il était accompagné de M. le capitaine de gendarmerie Castaings, et les magistrats ont procédé à la reconstitution du drame. 



L’autopsie, pratiquée aussitôt, a démontré que la mort était survenue par strangulation. 



Le docteur Romualdo Camino qui est âgé de 40 ans, a été incarcéré à la maison d’arrêt de Bayonne


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ENTREE DE LA VILLE HENDAYE 1932
PAYS BASSQUE D'ANTAN


Au parquet de Bayonne.


Le meurtrier, Romualdo Camino, après avoir été gardé pendant la journée d'hier à la gendarmerie d’Hendaye, a été transféré dans la soirée à Bayonne et écroué à la maison d’arrêt.



L’inculpé, très déprimé, a subi un interrogatoire d’identité. Il a renouvelé ses précédentes déclarations qui ont été confirmées par l’autopsie pratiquée par le docteur de Luzarey. 



Le parquet de Bayonne va désigner un médecin aliéniste, de Bordeaux probablement, qui sera chargé d'examiner le meurtrier. D'ores et déjà, il apparaît probable que le docteur Romualdo Camino ne sera pas renvoyé devant la Chambre des mises en accusation et que l’expertise médicale confirmant les présomptions d’aliénation mentale oui pèsent sur l’inculpé, celui-ci sera interné. Aujourd’hui encore, l’émotion provoquée par ce drame à Bayonne, où la vieil me et le meurtrier étaient très connus, reste très grande. 



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CASINO HENDAYE 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN


L’émotion à Hendaye. (De notre envoyé spécial) 


La population hendayaise est encore aujourd'hui sous le coup de la pénible impression qu'a produite le crime qui vient de se commettre dans une ancienne demeure de Hendaye, la villa "Mauresque", qui appartenait autrefois au marquis de Polignac et qui s'érige sous forme d'un castel sur le pittoresque quartier du port, accolée à la maison où Pierre Loti mourut le 10 juin 1923. 



Dans cette maison, si jolie et si accueillante, un homme a tué son père. Les circonstances du drame et la personnalité de la victime et du criminel ont plongé dans une véritable stupeur qui est loin de se calmer non seulement toute la population hendayaise, mais encore celle de tous les environs. 



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CASINO HENDAYE 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN


Les gens ici sont consternés et rappellent avec émotion les souvenirs qui se rattachent à la famille Camino, soudainement plongée dans un deuil épouvantable. 



On se souvient surtout de la vie toute de labeur et de dévouement de M. Ferdinand Camino ; il était né à Briscous en 1853 ; son père était entrepreneur sur route ; jeune homme, il vint à Hendaye où il demeura sept années à la Maison Ithuria, où il prépara avec soins sa thèse de doctorat qu’il passa très brillamment en 1875. Il se maria en 1882, il avait donc près de 30 ans, avec une Espagnole, Mlle Celaya, de Renteria



Il fut élu conseiller municipal sous la municipalité Vic et il le demeura pendant une vingtaine d’année. Il fut élu maire en 1912 et ne se représenta point en 1919. 



On signale d’innombrables actes de dévouement accomplis par le défunt. 



Il fut un des meilleurs médecins de la région ; on l'appelait de très loin : Saint Jean-de-Luz, Biarritz, Bayonne, où il se rendait à cheval. Il se distingua notamment en 1885, l'année où sévit dans la région une grosse épidémie de choléra. Durant la guerre il s’occupa avec une remarquable activité du ravitaillement et des soins à donner aux malheureux. On peut affirmer que toutes les familles hendayaises, riches ou pauvres, n’ont pu que se féliciter de ses interventions de quelque nature qu’elles fussent. 



Partout, tous les actes de sa vie ne furent que des bienfaits et on conçoit ainsi aisément le désespoir qu’est venue apporter dans chaque foyer la fatale nouvelle. 



Sur Romualdo on donne aussi de bons renseignements. Il a accompli toute la campagne 1914-1918 en Orient (corps expéditionnaire de Salonique) où il contracta des fièvres qui ont dû contribuer pour une grosse part à l’acte abominable qu’il vient d’accomplir. 



Il passa sa thèse de doctorat en 1919 et comme son père il fut brillamment reçu. On s'accorde pour dire qu’il n’était plus le même depuis deux ans." 







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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