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dimanche 26 janvier 2020

"UNE FILLE D'EUSKADI" PAR EUGÈNE POUEYDEBAT EN 1925


"UNE FILLE D'EUSKADI".


En 1925, paraît  le livre "Une fille d'Euskadi" écrit par Eugène Poueydebat.


UNE FILLE D'EUSKADI 
EUGENE POUEYDEBAT


Ce livre servira de base pour l'opéra Yuana, qui fut représenté aux Fêtes de la Tradition  de St-

Jean-Pied-de-Port en 1934.




Voici ce que rapporta au sujet de ce livre, le journal La Femme de France, dans son édition du 

17 janvier 1926, sous la plume d'Henriette Charasson :



"...Certes, il y a des canailles et des coeurs durs au pays d'Eugène Pouyedebat, et il nous le montre dans Une Fille d'Euskadi, mais on y voit pourtant quelle grande race fière, sûre et forte ont été ces Basques que va entamer aussi, peu à peu, la civilisation moderne avec ce qu'elle comporte trop souvent d'avilissant, d'amoindrissant, d'affaiblissant. C'est un très joli roman qu'Une Fille d'Euskadi que Gaston Chérau a préfacé avec cette lucidité et cette éloquence concise et martelée qui lui sont personnelles. Une histoire simple, mais de race, et contée par quelqu'un qui est du pays, qui ne l'a pas traversé en reporter, en curieux de pittoresque, mais a vécu de cette vie rustique et profonde, et par cela peut en parler, peut l'évoquer et la peindre.




Un roman basque qui ne débuterait pas par une partie de pelote ne serait pas un roman basque, n'est-ce pas ? Mais prenez garde qu'auprès de Ramuntcho, et sans vouloir comparer M. Pouyedebat à Loti, Une Fille d'Euskadi tient sa place.


ecrivain pays basque autrefois
RAMUNTCHO DE PIERRE LOTI
PAYS BASQUE D'ANTAN


Vous savez ce que le jeu de pelote représente pour tout Basque de race et vous ne vous étonnerez pas qu'après avoir vaincu le champion, Antoni, sans argent, mais de famille honorable et laborieuse, ose demander à Piarrès Bordochuri la main de sa fille Juana.




Ce Piarrès est un très important propriétaire de la région d'Espelette, rusé, madré, méfiant, et qui, certes, pouvait prétendre à marier sa fille, sortie de la pension des Filles de la Croix à Fontarabie, mieux qu'à un simple courrier. Mais Juana était passionnée de son pays basque, de sa langue, de ses traditions, de son idéal, et depuis l'enfance, elle aimait Antoni ; aussi, quand son père comprend qu'elle a refusé le mariage qu'il lui avait préparé, — avec le riche notaire, étranger au pays, Me Guérin, — parce qu'elle se réserve pour ce sans-le-sou, il entre dans une grande colère intérieure et n'a de cesse que toute son attitude accueillante ait persuadé au pauvre Antoni qu'il ne demande pas mieux que de l'avoir pour gendre. C'est pour mieux se ménager une revanche. A peine l'aveu murmuré par Antoni, il le tutoie avec mépris, le traite de gueux, l'insulte autant qu'il le peut. Les deux hommes se collettent. Mais Antoni se ressaisit : puisque le vieux veut un gendre riche, il partira pour les Amériques, il y fera fortune et quand il reviendra, il épousera Juana. Et il part, comme tant d'autres Basques.




Et Juana veut l'attendre fidèlement. Mais, de cette attente trop dure et trop longue, du dégoût que lui a inspiré l'attitude de son père, Juana mourra. Quand, au bout de cinq ans, Piarrès apprend qu'Antoni a fait acheter une belle propriété que lui-même convoitait, il a trop d'amour-propre pour revenir sur ses injures. Associé par son patron à son commerce, Antoni s'est prouvé si sérieux, si intelligent qu'il n'est pas de réussite qu'on ne lui prédise. Et Juana dépérit de plus en plus, sans que son père accepte de dire le mot qui peut-être la sauverait.




Mais quand Juana morte, les années passées, Antoni fort riche reviendra au pays, Piarrès, n'écoutant plus que sa convoitise, ne songe plus qu'à une chose : se remettre en bons termes avec lui afin de pouvoir marier son fils qui a vingt-cinq ans, à la petite soeur d'Antoni qui en a maintenant dix-huit et qui, du fait de son frère, est devenue souhaitable héritière. Le rancunier Basque le laisse s'enferrer afin de pouvoir, lui aussi, le repousser avec mépris, en lui rappelant son dur refus cet sa fille morte d'amour. Vous le voyez, c'est une histoire sans complications, qui vaut surtout par les détails et par l'atmosphère. Là, on retrouve l'éternelle avidité, l'éternelle âpreté du paysan, mais non pas, comme dans Maria, étendues à tous les jeunes. Et dans Une Fille d'Euskadi, comme dans tous ces romans, nous voyons qu'une seule chose peut sauver l'homme rivé à sa terre : des traditions, un idéal commun, un effort d'âme qui le détache parfois de ses intérêts particuliers. C'est malheureusement en sens contraire qu'aura travaillé tout le XIXe siècle."



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