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vendredi 31 janvier 2020

AUGUSTIN CHAHO UN PRÉCURSEUR DU NATIONALISME BASQUE


AUGUSTIN CHAHO.


Joseph Augustin Chaho est un périodiste, indianiste, philologue et homme politique basque français, né le 10 octobre 1811 à Tardets (Soule).




litterature homme politique pays basque autrefois
AUGUSTIN CHAHO
PAYS BASQUE D'ANTAN


C'est un précurseur du nationalisme Basque, un pionnier du laïcisme et du Républicanisme 


au Pays Basque, auteur d'un énorme travail en faveur de la langue et de la culture Basques.




 

Voici ce que rapporta à son sujet le journal La Quotidienne, dans son édition du 24 juin 1836 :



"Revue littéraire.


Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques (1830-1835), par J. Augustin Chaho, auteur des Paroles d’un fuyant



litterature chaho pays basue
VOYAGE EN NAVARRE PENDANT L'INSURRECTION DES BASQUES
PAR AUGUSTIN CHAHO

Les terres australes et les régions arctiques nous sont moins mal connus peut-être par les relations des voyageurs, que les quatre provinces voisines de la France, où un petit peuple, resté libre depuis l’origine des temps, combat si généreusement pour sa liberté contre un libéralisme despotique. L’Histoire des Cantabres, publié en 1825 par M. Bidassouet, éminent philologue ; l’Essai sur la noblesse des Basques, dû à l’évêque Sanadon ; un Recueil de proverbes, diverses notices peu étendues, quelques lignes éparses dans de grands ouvrages, et des mentions succinctes dans les essais de géographie qui se répètent presque toujours : tels sont à peu près les seuls titres écrits de cette héroïque population. Le livre de M. Augustin Chaho a donc le double mérite de remplir une longue lacune et de répondre à l’avide curiosité du moment. 



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L'HISTOIRE DES CANTABRES
DE L'ABBE DIHARCE DE BIDASSOUET



litterature basque
ESSAI SUR LA NOBLESSE DES BASQUES
DE L'EVÊQUE SANADON

Dans notre époque humble et décolorée, où, à force de lois, les institutions manquent, l’on ne saurait trop étudier cette nationalité vive qui a jeté de si profondes racines dans une terre libre, protégée, de l'arbre monarchique. Les vœux de toutes les âmes loyales sont acquis aux descendants des vieux Cantabres qui défendent avec tant de gloire une dépendance conservée à travers les siècles, des mœurs patriarcales et des libertés domestiques. C'est devant des juges très favorablement prévenus, que l’historien de l’insurrection des Basques vient énumérer des titres aux sympathies européennes. 





Enfant de la Navarre française, Ibère Pyrénéen, comme il le dit lui-même, M. Augustin Chaho n’est pas encore soumis à ce régime absolument unitaire dont s’accommodait si bien le génie impérial, et que combat si naïvement le génie républicain, les deux extrêmes du despotisme. Pour lui les décrets de l’assemblée nationale sur la division du royaume sont nuls et non avenus. Que lui importent des délimitations arbitrairement tracées par la loi, si la nature les désavoue ? Il ne tient aucun compte de la ligne de douanes si ingénieusement gardée contre la France et le gouvernement français. Il est, et il veut être le fils d'une race primitive. Sa patrie commence à l’Ebre, elle finit à l’Adour, et c’est un pur sentiment de patriotisme qui lui a inspiré à lui, Français de nos Basses-Pyrénées, une volonté ferme d’assister à l'immortelle lutte de ses compatriotes de l’autre côté des montagnes pour en devenir l’historien. 




"Ce patriotisme, dit lui-même M. Augustin Chaho, ce patriotisme exclusif, auquel le caractère basque doit toute sa poésie, semblera bien étroit aux sublimes génies de la presse actuelle, qui depuis longtemps ont oublié le village natal, et dont la patrie s’étend aussi loin que leurs vastes conceptions et leurs magnifiques théories gouvernementales : ces grands hommes prendront en pitié nos regrets d’indépendance et nos vœux de nationalité à venir." 




Nous avons cité ce passage, parce qu’il exprime en peu de mots le système et l’esprit du jeune écrivain. Il ne faut cependant pas croire M. Augustin Chaho tout à fait aussi indépendant des influences délétères de notre grande Babel politique, qu’il cherche à le paraître et à se le persuader. Il lui reste parfois des précautions oratoires pour ne pas trop heurter dans ses habitudes d’erreurs surannées le fidèle abonné du vieux Constitutionnel. C’est sans beaucoup d’adresse qu’il s’évertue à faire pardonner à ses compatriotes par les niais du libéralisme parisien, l’union si naturelle de leur dévouement à la légitimité et de leur amour de la liberté. 




"Par la force des choses, dit-il, l’initiative révolutionnaire doit échoir à la fédération des Cantabres..."



Nous qui ne sommes pas doués d’une sorte de seconde vue, comme l'Orphelin des Voyans, nous ne savons pas prévoir les calamités de si loin. Quand nous félicitons M. Augustin Chaho d’être né de la race antique des enfants d’Aïtor, les fils du Soleil et de l’Agneau, c’est pour l’initiative qu’ils ont noblement prise dans un siècle dégénéré ; ce ne saurait être pour celle dont leur historien les menace dans l’avenir, uniquement pour ne pas se montrer trop infidèle à ses principes démocratiques du pays latin, à Paris. 




Deux parties qui devraient être entièrement distinctes, et dont l’une pourrait disparaître sans aucun inconvénient, se confondent souvent dans le livre de M. Augustin Chaho. Ce que le lecteur attend surtout de lui, c’est le tableau animé d’une lutte héroïque sur laquelle sont fixés tous les regards de l’Europe ; c’est la peinture des mœurs populaires ; c’est la description pittoresque des sites dont les noms sont chaque jour répétés ; ce sont les détails inédits des événements contemporains, et l’auteur accorde, selon nous, une trop large place à des souvenirs sans intérêt actuel, et à une philosophie théogonique d’une rare obscurité. 




M. Augustin Chaho n’a pas su se tenir en garde contre les amorces d’une école historique sans avenir, qui veut reléguer tous les illustres personnages des anciens jours au rang des mythes et des symboles. Elle ne croit certes pas mais elle a commencé à prouver que Napoléon résume en un seul être idéal tout le libéralisme, non tel que nous le voyons avec ses jalousies mesquines, ses petites passions et ses grands appétits, mais tel que nos écornifleurs politiques s’avisent quelquefois de le poétiser. M. Augustin Chaho, malgré son entrevue avec le héros de la Navarre, sur les hauteurs de Lécumbéry, ne serait pas fort éloigné de démontrer à son tour que Zumala-Carréguy est une personnification héroïque de l’esprit des libertés provinciales et du système de la décentralisation. 




Mais laissons là ce travers d’emprunt ; laissons l’auteur du voyage en Navarre consacrer de longues tirades aux phases et au mouvement humanitaires, à l'homme familier, au mentalisme pur et au fatalisme pantheitique. Il reconnaîtra bientôt lui-même tout ce qu’il y a de vide dans ces grands mots. Ce qui lui appartient en propre, ce qui assure le succès de son livre compromis par un tribut payé aux exigences d’une école, c’est un talent réel de peindre les sites et les mœurs, et de mettre en scène les personnages. Le style quelquefois inégal de M. Augustin Chaho est presque toujours élégant ; son récit est plein de vie ; ses incidents habilement choisis sont mêlés de traits de caractère qui mettent en relief les coutumes de la Navarre ; sans porter loin l’examen des questions politiques, il les éclaircit tantôt par une réflexion vive et spirituelle, tantôt par un simple fait rappelé à propos. On doit se tenir un peu en garde contre la poésie de son imagination ; il faut dans l’appréciation de ses jugements faire la part d’un esprit de nationalité souvent exclusif, mais avec un esprit droit on peut se former d'après lui une opinion saine sur les hommes et les choses, les chances de succès et les obstacles. 




Le jeune historien se complaît surtout à faire ressortir les mœurs honnêtes et les sincères croyances de ses compatriotes. C’est contre des hommes de cette trempe, amis de la vérité et fidèles aux traditions antiques, que doivent échouer les efforts d’un libéralisme qui ne saurait vivre sans passions étroites, sans déceptions et sans oubli de l'expérience des temps passés. Leurs rochers abritent des loups cerviers de pure race, mais l’air de leurs montagnes serait mortel aux loups cerviers de création récente, nés de la fange de nos cités, et dont la classification est due à la verve moqueuse de M. Dupin. "Jamais les basques ne seront les serfs des hommes de finance, qui, plus dangereux que les anciens barbares travaillent sourdement à l’usurpation sociale".




Le voyage en Navarre mérite de nombreux lecteurs. Ce n'est pas comme l’auteur voudrait le faire admettre, le testament politique de Zumala-Carreguy ; mais c’est l’ouvrage instructif et plein d’intérêt d’un homme de talent et de cœur. Il y a un avenir littéraire pour M. Augustin Chaho."



(Source : WIKIPEDIA)



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