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vendredi 17 janvier 2020

A LA FRONTIÈRE FRANCO-ESPAGNOLE AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1918 (deuxième partie)


LA FRONTIÈRE EN 1918.


Pendant la Première Guerre mondiale, la frontière franco-espagnole au Pays Basque a été très souvent fermée, l'Espagne s'étant déclarée neutre durant le conflit.


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MONT ULIA ST SEBASTIEN GUIPUSCOA 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que relata à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 16 septembre 1918 :



"Voyage en France.

...Quand, après plus de deux heures d’encagement dans les voitures du train, l’ordre fut donné, en gare d’Irun, de laisser enfin descendre les voyageurs l’opération se fit avec une fantaisie invraisemblable ; naturellement hommes et femmes s’empressaient de quitter leur prison ; mais, sur le quai, grouillait une nuée de fonctionnaires espagnols de tous uniformes, les uns canalisant le monde vers le local sanitaire, d’autres pressant la descente de voiture, d’autres interdisant cette descente et obligeant les gens à remonter en wagon. Cacophonie fantastique au milieu des protestations générales. Enfin, tout le monde finit par se trouver à quai. 




Et voilà la longue, l’interminable théorie de voyageurs se bousculant dans la direction du petit local où il faut passer un à un pour une opération qui, au début, dure de 5 à 10 minutes par personne. On s’énerve. On crie. On se bouscule. Des miqueletes poussent en arrière et l’un deux avec une brutalité révoltante. 



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MIQUELETES DU GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il y a là une quantité considérable de personnes qui veulent rentrer en France le soir même et qui, ayant déjà perdu 4 ou 5 heures heures précieuses protestent contre une nouvelle et interminable attente, demandent à rentrer en France et prétendent avec juste raison qu'il est bien inutile pour ce retour en arrière d'exiger d'eux les mêmes formalités que pour l’entrée en Espagne. Il parait que ce raisonnement était très difficile à comprendre car c’est vers 8 heures du soir seulement que les autorités espagnoles firent connaître que les personnes retournant à Hendaye étaient dispensées de visite et pouvaient s’en aller. Grâce au départ, dans ces conditions, d’un très grand nombre de gens, ceux qui restaient purent être un peu plus promptement libérés. 




On avait commencé par délivrer après visite médicale, des feuilles de patente sanitaire grâce auxquelles on pouvait passer et continuer sa route ; j’ai vu pas mal de ces feuilles entre les mains de voyageurs qui me précédaient. Quand vint notre tour de subir l’examen, on se contenta de nous tâter le pouls et de nous dire que nous pouvions passer. Et alors, nous pûmes constater que les uns allaient au "tâte-pouls", que d’autres filaient à l'anglaise sans contrôle, que visités ou non visités pouvaient se mélanger et partir ensemble, qu’en somme la formalité du cordon sanitaire avait été une longue et cruelle brimade tout à fait inopérante et par conséquent inutile et inamicale. 




Qu’il nous soit permis de nous étonner que, dans un pays ami comme l'Espagne, pour une formalité de contrôle sanitaire, on en arrive à exercer de si cruelles et de si inutiles vexations contre des voyageurs paisibles, dont les relations avec l’Espagne entretiennent les bons rapports communs et contribuent à la prospérité de la péninsule. 



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PALAIS DE LA DEPUTATION ST SEBASTIEN GUIPUSCOA 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN

Imposer, sous la chaleur accablante, à des milliers de personnes, une brimade d’une durée de 3 à 6 heures dans la gare d’Irun est vraiment excessif. On aurait pu, tout en décrétant la visite obligatoire, — à supposer qu’elle fut justifiée — envoyer à Irun un nombre suffisant de médecins inspecteurs et organiser un service plus expéditif. On aurait pu faire une différenciation entre les voyageurs manifestement sains et biens portants, qui étaient et qui sont toujours dans la proportion de 98 ou 99 pour 100 et les suspects, dont la mine et l’attitude comporte un prudent examen ; en fait, officiellement, il s’agissait d’empêcher quelques pauvres diables d’ouvriers espagnols et portugais, d’apporter en Guipuzcoa les germes d’un mal contagieux. C’est sur eux qu’a porté l’attention la plus sévère et peut-être la plus justifiée. Quant aux autres passagers, le temps qu’on leur a fait perdre et qu’on a perdu avec eux est autant de pris sur le temps qu’il fallait accorder à un examen très minutieux des vrais suspects."



A suivre...



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