HENDAYE EN 1793.
En mai 1793, les habitants d'Andaye (Hendaye) sont massacrés par les troupes espagnoles et la ville est incendiée.
HENDAYE (ANDAYE) VERS 1800 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse dans diverses éditions :
- Les Annales Patriotiques et littéraires de la France, et affaires politiques de l'Europe,
dans son édition du 23 avril 1793 :
"Bayonne , le 11 avril.
Les habitans d’Andaye sont allé planter l'arbre de la liberté à cinquante toises d’un corps-de-garde espagnol, et à la vue de huit cents hommes de l’armée ennemie. La cérémonie a été joyeuse et bruyante ; on a dansé la Carmagnole, et les échos ont retenti des airs chéris de la liberté.
Les prêtres espagnols emploient tous les ressorts de l’hypocrisie et du mensonge pour exciter l’indignation des soldats contre les Français. La France, selon eux, n’est plus habitée que par des démons, l’amour de la liberté est le feu dévorant des enfers, etc. etc. Les satellites du roi d'Espagne sont au contraire des anges de lumière, des chérubins éclatans à qui l’Eternel a confié le soin de ses vengeances. La palme du martyre attend dans le ciel ceux qui périront dans cette sainte et glorieuse expédition ; ceux qui survivront seront comblés de bien sur la terre par les monarques, images vivantes d'un Dieu immortel.
Toutes ces sottises s’accréditent et fournissent à l'Espagne des armées peu redoutables sans doute, mais qui sont propres à garnir les places fortes et les défilés."
- Les Annales Patriotiques et littéraires de la France, et affaires politiques de l'Europe,
dans son édition du 1 mai 1793 :
"Bayonne, le 23 avril.
Il s’est passé plusieurs petites affaires depuis quelques jours : les françois, du côté de Fare-Oleta et d’autres endroits se sont battus avec une intrépidité sans égale ; deux cents hommes en ont mis en fuite sept cents : quoique ces lâches fussent sur des montagnes, ils ne nous ont tué que douze hommes. Aujourd'hui nous apprenons que le général Reigner a placé le siège devant Fontarabie ; nous entendons de Bayonne le bombardement perpétuel, quoique distant de cinq lieues. Il nous arrive à chaque instant des dragons d’ordonnance pour annoncer que Fontarabie est en flammes, et qu'on espère l’avoir avant la fin de la journée. Le bataillon de la Gironde se bat sur-tout supérieurement. Un bataillon allemand, qui servoit en Espagne, a déserté tout entier et s’est rangé contre les espagnols. Nous attendons aujourd’hui les commissaires Isabeau, Mazade et Neveu, qui doivent arriver avec un drapeau pris hier sur les espagnols.
Les agens que les commissaires ont nommés pour l’inspection des vivres, ne réunissent point la confiance des citoyens : puissions-nous nous tromper sur leur compte !
Il arrive dans ce moment un exprès d’Andaye, qui annonce que les espagnols se sont emparés d’une redoute très-forte dans cette ville ; mais on se battoit encore, et l'on croit l’ennemi repoussé.
Fontarabie brûle toujours : la garde nationale et une partie de la garnison partent pour escorter un convoi pour l’armée."
- Le Républicain françois, dans son édition du 13 mai 1793 :
"Département des Basses-Pyrénées.
Extrait d'une lettre particulière de Bayonne, datée du 5 mai.
Le premier de ce mois, les Espagnols sont entrés en grande force sur notre territoire, à quatre lieues de cette ville ; ils ont surpris le camp situé à Sare, où nous avions environ deux mille hommes de troupes. Après un combat de deux heures, ils ont mis tout en déroute, se sont emparés de huit pièces de canons de campagne, et ont été les maîtres du champ de bataille. Tous les effets de campement ont été brûlés par les nôtres. L'alarme a été grande dans notre ville, où nous n’avons que 1 300 hommes de garnison, presque tous gardes nationaux non exercés, et environ deux cents grenadiers et chasseurs gardes nationaux. Nous croyons à nos généraux de bonnes intentions ; mais il nous paroit que Bayonne n'est pas gardée avec si peu de monde, et que si l'ennemi venoit à avoir un avantage sur les troupes qui sont à l’extrême frontière , cette ville, une des principales clefs de la république, courroit de grands dangers. Trois cents jeunes gens de notre garde nationale ont été renforcer le camp qui est à Andaye : avant de partir, ils ont demandé à rester dans la ville, en représentant que cette place ne pouvoit pas être démunie de la fleur de la jeunesse. On a refusé d'accéder à cette demande, en jetant de faux soupçons sur le courage et les intentions des Bayonnais, qui cependant veulent tous maintenir la république, ou mourir en la défendant. Notre citadelle n’est gardée que par une compagnie de canoniers du Lot et Garonne, fort peu expérimentée, pour défendre un poste si important. Voilà des vérités qu’il faut que l’on sache dans toute l’étendue de la république, afin qu’on nous pourvoie de tous les moyens capables de repousser de ces contrées un ennemi plus formidable qu'on ne croit.
HENDAYE (ANDAYE) 1793 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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