LE MYSTÈRE DE LA JEUNE FILLE DE BIRIATOU EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JANVIER 1892

LE MYSTÈRE DE BIRIATOU EN 1892.

Le village de Biriatou, à la frontière, connaît un événement mystérieux en 1892.

BIRIATOU PAR RAMIRO ARRUE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet la presse nationale et la presse régionale, en 1892 :

• Le Gaulois, dans son édition du 8 janvier 1892 :

"Bayonne. 

Une émule de Succi. 

L'autre soir, à Biriatou, petite commune de la frontière française, un pâtre a découvert dans une grotte, une jeune fille de dix-huit ans, privée de sentiments. Transportée dans une maison voisine, elle fut ramenée à la vie par les soins du docteur Camino. La malade dit se nommer Marie Puyo, avoir quitté Bayonne le 10 novembre, après la mort de ses parents adoptifs. Depuis le 16 novembre, elle vivait dans la montagne, buvant de l'eau de la source voisine avant de quitter Bayonne, elle avait remis à un prêtre, 50 francs, pour dire des messes à son intention."

• La Lanterne, dans son édition du 23 janvier 1892 :

"Un mystère;

Jeune fille trouvée mourante dans une grotte.

Bayonne, 21 janvier. — Nous avons raconté, il y a quelques jours, la mystérieuse histoire de cette jeune fille de 18 ans, trouvée mourante dans une grotte de Biriatou, près de la frontière. Le bruit de sa mort avait même couru, mais il était inexact.

L'enquête semble démontrer qu'elle a dû rester une quarantaine de jours sans prendre de nourriture. La grotte où elle avait cherché un refuge est à quatre kilomètres de toute habitation.

Les deux inspecteurs qui ont été envoyés pour vérifier les allégations de la jeune fille ont eu grand'peine à retrouver leur route. De la grotte à la source où elle allait puiser de l'eau qui lui a seule permis de vivre dans la détresse de sa solitude, ses pas, à force de marquer le sol, y ont tracé un sentier. Personne, à Biriatou, ne soupçonnait l'existence de cette source. Chose plus bizarre encore : à Bayonne, dans le quartier de Marrac, où elle assure qu'elle habitait chez les époux Puyo, nul n'a souvenance ni d'elle-même, ni d'un ménage de ce nom. Et cependant, elle a donné sur plusieurs familles de ce quartier des détails d'une précision et d'une vérité surprenantes. Le bruit court également que d'après quelques paroles qui lui seraient échappées, on aurait découvert que cette infortunée venait d'un couvent d'Anglet.

La pauvre fille a mis au monde ces jours-ci un enfant qui n'a pas vécu.

Elle est toujours dans un état de prostration extrême. Mais le docteur Camino qui la soigne ne désespère pas de la sauver. Peut-être, quand il l'aura ramenée à la santé, pourra-t-on connaître la vérité sur cette mystérieuse affaire."

• L'Avenir des Hautes Pyrénées, dans son édition du 20 mars 1892 :

"Le mystère de Biriatou. 

On n’a pas oublié le cas étrange de cette jeune fille trouvée dans la montagne, à Biriatou, en janvier dernier. 

Son identité n’avait été connue qu’à la suite de longues recherches dans le département des Hautes-Pyrénées, d’où le capulet qu’elle portait semblait indiquer qu’elle fût originaire. 

M. le maire de Campan était parvenu à établir qu’elle était une jeune fille de sa commune, du nom de Thérèse Vidalet, disparue depuis deux mois du domicile de son oncle, cultivateur aisé chez lequel elle vivait, étant orpheline de père et de mère. 

Grâce aux soins assidus qui lui ont été donnés chez l’adjoint de Biriatou, M. Daguerre, Thérèse Vidalet après avoir donné de vives inquiétudes, est actuellement en bonne voie de guérison. Son estomac, resserré par un très long jeûne, a, peu à peu, repris son fonctionnement normal. 

Elle ne se lève pas encore ; elle est d'ailleurs paralysée du côté gauche, ayant dû rester plusieurs semaines couchée sur le sol de ce côté et dans l’état cataleptique. On espère cependant que, dans une quinzaine de jours, elle pourra être ramenée à sa famille."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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