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samedi 19 mai 2018

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE EN LABOURD AU PAYS BASQUE DEPUIS HENRI IV


L'HISTOIRE DU FANAL DE BIARRITZ.


Le fanal était un feu qu'on allumait autrefois durant la nuit sur des tours, à l'entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route qu'ils devaient tenir afin d'être en sécurité.

biarritz autrefois
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Je vous ai déjà parlé du phare de Biarritz dans un article précédent, mais je ne résiste pas au 

plaisir de vous parler de l'origine très ancienne de ce phare.



Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 9 mars 1940 :


"Après l'émigration en masse des marins biarrots et de leurs familles à Pasajes, que va devenir le Fanal du Phare de Biarritz ? 


Va-t-il disparaître ? Devenu sensément inutile, ne le réparera-t-on plus, le laissera-t-on tomber en ruines, suivant l’opinion de James Campbell dans l'Album Pyrénéen de 1841, Souvenir d'une journée à Biarritz, rapportée dans Le Vieux Biarritz, p. 114 ?


D'après un "Recueil de notes inédites sur Biarritz" de Pierre Thomas Ducoureau (Ibid. pp. 112-114), voici d'intéressants détails sur le château Ferragus, le Fanal ou Phare provisoire, etc.. 


La tour de la Haille — servant de phare - fut bâtie sur une ancienne tour d’un château du X1Ve siècle construit sous les Anglais, appelé Ferragus. 



biarritz avant
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

La garde des tours du château de Biarritz était confiée aux miliciens du bourg de Biarritz et à ceux d’Anglet, qui se montrèrent toujours très fiers de ce privilège. 



Mais, lorsque tout péril eut cessé du côté des Anglais, on renonça, sous Louis XIII, à la conservation d'une place inutile. Les éboulements de la falaise sapèrent les fondements du château, les murs s’écroulèrent, et l'on peut voir encore les nombreux fragments du mur, de deux mètres d’épaisseur, qui couvrent les bords escarpés du Port-Vieux. Un de ces fragments se voyait vers 1828-1830, sur le bord de la falaise, prêt à rouler à l’entrée du Port-Vieux. 



Dès lors, le château de Biarritz ne conserva de ses premières destinations que celle de répéter le feu de signaux, comme le prouve son nom d'Atalaye (gardien ou sentinelle, en basque). Il fallait diriger les pêcheurs, qui se livraient avec tant de succès à la pêche de la baleine, dans le golfe de Gascogne, et l’on construisit deux tourelles rondes, de huit pieds de diamètre et de dix de hauteur, l'une au Nord, l'autre au Sud du Port-Vieux pour l'éclairage directeur des barques, au XVIe et au XVIIe siècles. 



biarritz autrefois
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le château de Ferragus avait été, dit-on, bâti par le Prince Noir, fils d'Edouard III : ce fort fut destiné à protéger la côte dévastée par les corsaires d'Alger et de Tunis. Mais la mer ayant ruiné, et plus tard englouti l’isthme qui unissait la grande roche (le Boucalot) à la terre ferme et protégeait la mer de ce côté, Biarritz tomba en décadence. 


Plus tard encore, les baleines cessèrent de fréquenter la baie de Biscaye, et ôtant aux Basques leurs dernières ressources. laissèrent leurs vaisseaux inutiles et leurs marins oisifs. Ce fut le coup mortel qui anéantit l'existence commerciale de Biarritz et de Saint-Jean-de-Luz. 


Campbell et Ducoureau ont ignoré les textes suivants, provenant des Archives communales de Bayonne relatifs au Fanal de Biarritz, qui a éclairé le Golfe pendant tout le XVIIIe siècle. 



pays basque 1900
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

En 1733, les maire, lieutenants de maire, échevins, jurats et Conseils de la ville de Bayonne décident l'établissement d'un feu à Biarritz, pour éclairer l’entrée du port de Bayonne. 


M. de Maurepas, ministre de la Marine, approuve l'établissement à Biarritz d’un feu, aux frais de la Ville de Bayonne, qui prend à sa charge, les réparations et l’entretien de la tour de Biarritz, servant de Phare, comme aussi les approvisionnements et achats de charbon de terre nécessaire à l’entretien du feu. AA. 21. — De l'établissement d'un feu à Biarritz, pour éclairer l'entrée du port de Bayonne. BB 52 (1738-1739). - Lettre aux baile et jurats de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure, sur un approvisionnement de charbon de terre nécessaire au phare qui doit être établi à Biarritz. BB. 79 (1735-1739. - Lettre à M de Maurepas, ministre de la marine, pour lui annoncer que le phare de Biarritz a été allumé pour la première fois la nuit du 1er octobre 1739 BB. 80. - Réparations à la tour de Biarritz, servant de phare. CC. 626. 1739.



pays basque avant
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
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La tour de Biarritz, servant de phare, s'appelait la tour de la Haille, du nom même des fagots de menues branches, appelées hailles et du soustrage, qu’on brûlait pour servir de signaux. Les hailles , se vendaient 15 sols pièce et la charrette de baste ou soustrage coûtait 50 sols. 


Le gardien préposé à l'allumage des feux s'appelait haillier. Martin Dalbarade fut nommé gardien du feu de Biarritz, ou haillier le 31 décembre 1739 : il reçut 60 livres (trimestre) de ses gages. (Arch. com. de Bayonne, CC. 627) . En 1753, le haillé s'appelait Dominique Larralde.



pays basque autrefois
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
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Des les débuts du XIXe siècle, les navigateurs du Golfe réclamaient un feu convenable à la reconnaissance du port de Bayonne. Le capitaine Boulanger, faisait remarquer à la Chambre de Commerce en 1819 que "le phare de Biarritz, très bien placé, n’est presque utile (vu le petit volume de son feu) qu’aux pêcheurs et ne paraît en mer qu'à la distance de 1 lieue 1/2 ou 2 lieues par beau temps, ce qui ne suffit pas pour les bâtiments venant de la mer et qui n'approchent toujours le fond du golfe qu'avec des craintes renouvelées, et justifiées tous les ans par de trop nombreux accidents.


"En conséquence, il serait fortement à désirer qu'au nom du bien général et de l'humanité on réclamât auprès de S.M. Louis XVIII pour que le feu de Biarritz soit mis à l'instar des autres feux de France, comme Chassiron, les Baleines, etc..."




biarritz autrefois
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
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Ce rétablissement du Phare de Biarritz sur le pied des autres feux de l'Océan avait été d'ailleurs prévu en 1808 et 1818 dans les marchés passés avec les entrepreneurs généraux de tous les phares. Les ingénieurs réclamèrent souvent eux aussi des améliorations; elles consistaient à exhausser la tour de 3 ou 4 mètres, à augmenter le volume du feu, à le protéger d'un vitrage de verre double, à l'exclusion du grillage ancien.


Les approvisionnements de matériaux pour la construction du nouveau Phare de Biarritz, à la Pointe Saint-Martin, étaient assez avancés en décembre 1829, pour qu'on songeât sérieusement à la pose de la première pierre. Cette opération fut prévue, avec quelque solennité, pour les derniers jours de l'année.


L'ancien phare, le fanal avait été constamment allumé jusque-là, depuis le 1er octobre 1739.




biarritz avant
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Ce petit fanal à feu fixe fut remplacé par un feu à éclipses, à la date officielle du 1er février 1834. Le nouveau feu fut allumé au sommet de la Tour récemment construite sur la pointe de Saint-Martin de Biarritz.



Voici l'Avis publié par la Direction Générale des Ponts et Chaussées sur le Nouveau Phare de Biarritz, à la date du 11 décembre 1833 :


"Les navigateurs sont prévenus qu'à partir du 1er février 1834, le petit fanal à feu fixe de Biarritz sera supprimé et remplacé par un feu à éclipses qui sera allumé au sommet de la Tour récemment construite sur la pointe de Saint-Martin de Biarritz, à un mille marin au N.E. du fanal actuel, et à deux milles et demi au S. 33° O. de l'embouchure de l'Adour.




biarritz autrefois
PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE
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Les éclats du nouveau Phare se succéderont de demi-minute en demi-minute pendant toute la durée des nuits. Dans un beau temps, ils pourront être aperçus jusqu'à la distance de huit lieues marines par un observateur placé à dix mètres au-dessus de la surface de la mer, et les éclipses ne paraîtront totales qu'au-delà d'une distance de quatre lieues marines."



Grâce au bienveillant concours de M. le commandant Antoine-Henri Goalard, ancien chef du pilotage de l'Adour, de MM. Martin Larretche et Vincent Hargous, ingénieurs T.P.E., ce dernier ancien ingénieur de la Chambre de Commerce, nous sommes à mêmes de donner ci-après sur le Phare actuel de Biarritz, les renseignements les plus précis puisés aux Archives de la Chambre de Commerce de Bayonne et à la Direction générale des Ponts et Chaussées."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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