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mardi 29 mai 2018

LES DANSES BASQUES EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN 1841


DANSES BASQUES EN GUIPUSCOA EN 1841.


Les danses Basques constituent une partie très importante de la culture Basque et la base de son folklore.

pais vasco antes
DANSE POPULAIRE BASQUE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Chacune des 7 provinces a ses particularités en matière de danse et la plupart des 

villages possèdent leur danse qu'il ont coutume d'interpréter au cours de ses fêtes locales ou 

lors de festivités telles que les carnavals, par exemple.



Voici ce que raconta le journal La Quotidienne, dans son édition du 22 décembre 1841 :


"Les danses nationales du Guipuzcoa. 


Ceci avait été écrit sur les lieux en 1831 ; depuis cette époque six ans de guerre civile, de pillage, d’incendie, de carnage ont pesé sur les provinces basques, les chants ont cessé ; les danses sont interrompues...



En France, Beaumarchais du moins l’a dit, tout finit par des chansons ; dans le Guipuzcoa, tout finit par des danses et tout commence de même; un nouveau né vient au monde, l’on danse ; un jeune couple se marie, l’on danse ; un vieillard rend le dernier soupir, l’on danse encore. Un prince arrive, une procession se met en marche ; une fête se chôme, l’on danse toujours. Les figures de ces danses sont immuables ; la tradition les conserve ; leur origine se perd dans l’obscurité des temps. A coup sûr, elles remontent à une antiquité des plus solennelles, mais nous ne partageons pas de tout point l’opinion de certains auteurs basques, fort estimables d’ailleurs ; selon eux, c’est Noë qui, le pied encore sur le seuil de l’arche, aurait enseigné à ses enfants ces danses, et durant quarante siècles, elles n’auraient éprouvé aucun changement. 




Quoiqu’il en soit, elles ont chacune une expression toute particulière et leurs noms, pittoresquement caractéristiques, rappellent fréquemment les labeurs des habitants de la campagne; il existe la danse des bêches (jorrai dantza), celle de la plantation des choux (azalandare), celle des cuves du cellier (apelategui), des renards (acerri). On se rappelle déjà que plusieurs de ces noms étaient familiers aux compatriotes de Sophocle et d’Anacréon. L’auteur du charmant récit des Amours de Daphnis et de la naïve Chloë, Longus, a minutieusement décrit la danse du pressoir; Hisychius consacre un article de son lexique à la danse du renard (alopex). 



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JORRAI DANTZA
PAYS BASQUE D'ANTAN


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JORRAI DANTZA
PAYS BASQUE D'ANTAN

De toutes les danses basques, la plus remarquable c'est celle des épées. En 1660, Philippe IV se trouva à Saint Sébastien le jour de la Fête-Dieu ; cent danseurs eurent l’honneur de lui offrir un spectacle de ce genre ; en 1818, une reine d’Espagne s’arrêta à Villa Franca, avant de continuer sa route pour Madrid ; un tombeau ne devait pas tarder à s’ouvrir pour elle à l'Escurial ; la ville voulut gratifier S. M. d’une représentation qui piquât sa curiosité ; l’ayuntamiento ordonna la fabrication de 50 épées destinées à cette fête. Le costume des danseurs était uniforme, et tel que le consacrait un antique usage : bas et souliers blancs, culottes noires, ceinture rouge, mouchoir blanc à coins rouges autour de la tête. C’est dans pareil exercice que l’agilité, l’adresse et la vigueur des basques paraissent avec éclat. Au milieu de ces glaives longs, lourds et massifs qu’en tous sens ils font voltiger autour d’eux, ils demeurent parfaitement tranquilles, sûrs de n’occasionner aucun accident, de n'être en butte à aucune atteinte. El cependant le fer tournoie eu mille directions, il se dirige en plein sur une poitrine qui va au-devant de lui  mais au moment où l’épaisseur d’une feuille de papier aurait comblé l’intervalle qui les sépare, il s’arrête de lui-même. Avec une feinte fureur qui est le sublime du calcul, le Basque frappe d'estoc et de taille ; il pare, il pointe, il se courbe, il se redresse, il s’incline presque jusqu’au sol, il ne bondit pas, il jaillit du sein de la terre; dans ce cercle de lames qui effleurent sa tête ou son buste, dans ce réseau d’éclairs que multiplient des coups répétés, il garde tout son sang-froid ; la plus légère déviation dans l’infaillible justesse de son coup d’œil, le plus imperceptible tremblement dans les nerfs de son poignet le perdrait; vous n’avez rien à craindre pour lui. L'étranger assiste à cet étrange ballet tout ému, tout tremblant, il a le vertige, il voit du feu au bout des épées, il voit du sang ; il veut détourner ses regards, il entend déjà ces jeunes gens si lestes, si vifs, si intrépides, tomber un grand trou dans le cœur : ses yeux éblouis, fascinés, ne peuvent se détacher de ces amies si intelligentes dont il voudrait en vain suivre les évolutions. Son anxiété contraste avec l’insouciante sécurité des spectateurs indigènes. 



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EZPATA DANTZA
PAYS BASQUE D'ANTAN


La danse des Rondaches (Broquel dantza) est aussi animée que singulière. Nul doute que les exécutants n’eussent autrefois les bras munis de boucliers; maintenant cette arme défensive a été déposée, mais les danseurs font des gestes qui indiquent qu’ils parent ainsi les coups qu’on leur porte ; à leur tour, ils cherchent à frapper leurs antagonistes que protègent d’invisibles égides. 



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BROKEL DANTZA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le bâton est dans les mains du Guipuzcoan une arme terrible ; avec elle, il ne craint rien, il attendra son ennemi, la tête immobile, le regard fixe ; sa main si ferme et si prompte sera son gardien ; il tourne, il fend l’air, il tombe comme la foudre, il a frappé, rompu, écrasé ce que le Basque a voulu atteindre. On cite en ce genre la prouesse d’un habitant d’Azpeitia ; c’était lors du séjour d’une division étrangère ; une rixe s’élève ; prompts à dégainer en pays très peu soumis, trois soldats se jettent sur un jeune Guipuzcoan ; celui-ci était muni de son fidèle bâton, il l’étreint de ses dix doigts, il le présente devant lui ; les sabres, le bâton se croisent, retentissent ; l’air siffle, on ne distingue plus rien : le fer se rompt sur le bois ; des hurlements se font entendre ; un des soldats roule dans la poussière, le bras droit fracassé ; un autre n’a plus figure humaine, son nez, ses joues sont broyés, sa mâchoire n’est qu’un débris ; le troisième expire, son crâne est en morceaux, sa cervelle a volé au loin. Tout cela n’a pas duré dix secondes ; le Guipuzcoan a cassé deux des sabres qui se dirigeaient sur lui, il n’a pas une égratignure, il s’élance, prend sa course, les groupes s’ouvrent au plus vile devant le moulinet de son arme ensanglantée ; il gravit d’un trait la côte à pic d’Abithia ; il avait déjà disparu, lorsque l’on eut l’idée de se mettre à sa poursuite, et de lui envoyer de loin par derrière quelques coups de fusil qui atteignirent le tronc de quelques chênes. 



Pendant bien longtemps, la danse des Bâtons (pordon dantza), non moins remarquable que celle des Epées, se célébrait à Tolosa le jour de la Saint-Jean d'été ; c’était la fête patronale de cette ville. On y rattachait la commémoration de la bataille de Bentibar, où les Guipuzcoans mirent, en 1321, les Navarrais en pleine déroute. 




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DANSE DES BÂTONS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Tout comme les Hellènes, les Guipuzcoans ont leurs danses sacrées ; lors de certaines solennités, on voit un groupe de danseurs, aux mouvements graves et mesurés, s’approcher d’une église ; ils y entrent, ils traversent la nef sans ralentir la mesure ; ils s’arrêtent devant trois autels différents ; chacune de leurs pirouettes est un acte d’hommage, de supplication ; chaque pas est une prière.


 

La musique qui accompagne ces danses a conservé une simplicité des plus primitives ; ce n’est qu’un tambourin dont le son ne charme nullement une oreille étrangère. Jouer de cet instrument n’est pas chose très facile ; il faut une grande habitude pour parvenir à marquer, presser, ralentir, interrompre la mesure sur laquelle se règlent les danseurs; dans le pas des Epées, dans celui des Bâtons, une fausse note jetterait le trouble parmi les exécutants et les conséquences de cette distraction seraient funestes. Un des airs de prédilection, c’est celui des Taureaux (cecenan sonna) ; nous le recommandons aux musiciens qui franchiront les Pyrénées.

  


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TAMBOURINEURS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Un habile tambourineur (dambolina) est un homme des plus précieux ; il est de toutes les fêtes, de toutes les réjouissances, de toutes les noces ; il ne manque à aucun baptême, à aucun enterrement ; sans cesse il court de village en village ; il devient la gazette vivante du pays. 




Si vous parcourez le Guipuzcoa, tâchez de faire route avec un dambolina ; il vous mettra au fait de tout et de bien d’autres choses ; il sait par cœur chaque feuillet de la chronique scandaleuse du Segnorio de Viscaya tout entier ; il parlera sans doute un espagnol fort incorrect, mais qui a son prix dans des bourgades où l’on ne trouve à converser qu’en escualdunac (nom que les Basques donnent à leur idiome). Ces artistes insouciants, vagabonds, déguenillés, sont toujours joyeux, frais, bien portants ; la misère les engraisse ; une forte dose de philosophie pratique pétrit leur embonpoint et colore les riches teintes de leur face. 



Je n’ai jamais vu la danse de l’ormachulo (du trou du mur) ni celle du mizpirotz (de la nèfle) ; en revanche, j’ai, à diverses reprises, assisté à la nescachen escu dont le nom donne une idée exacte ; de jeunes Guipuzcoanes entrelacent leurs mains ; le cercle se forme, tourbillonne, se rompt, se renoue avec une vivacité que le regard a peine à suivre ; les danseuses se croisent en tout sens, déroulent en longs anneaux sinueux une chaîne vivante qui semble toujours prête à se brouiller, gracieux et coquet labyrinthe inextricable, changeant à chaque seconde. J’ai encore sous les yeux Pépita lturralde, une des plus jolies filles qu’il y ait entre Irun et Mondragon, que je vis un jour conduire une ronde de ce genre ; ses pieds, grands comme le petit doigt, effleuraient à peine la terre, et elle tenait à la bouche un long cigaretto qui entourait d’une gaze et ondoyante fumée son charmant minois.



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ORMACHULO
PAYS BASQUE D'ANTAN



La danse des amours de la petite Marguerite (Amorea Margaritacho) mérite bien deux mots de mention ; une jeune fille en est l’héroïne ; c’est un drame passionné qu’elle joue : ses traits sont agités ; une noble langueur vient s’y peindre, un profond chagrin l’efface bientôt. Elle adresse tour à tour des paroles de tendresse, des imprécations à cet amant qu’on ne voit pas et qui lui sert d’interlocuteur. Il est volage, elle est jalouse, elle se lamente, elle supplie, il se justifie, elle boude, elle sourit, elle pardonne.



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AMOREA MARGARITACHO
PAYS BASQUE D'ANTAN


En fait de contorsions bizarres, de gestes effrénés, de grimaces ridicules, on ne peut rien voir de plus étrange que la chanchacue dantza, (la danse des farces) ; c’est un assemblage de folles gambades, de tortillements innomés dans quelque langue que ce soit ; ils ont du moins le mérite d’inspirer la plus vive gaieté an public qui en est le témoin ; avant que la première mesure ne se soit fait entendre, le cercle nombreux qui se serre autour des danseurs, rit de toutes ses forces ; on étouffe, on se pâme, on se roule par terre tant que dure la chanchacue, et, longtemps après qu’elle a fini, des éclats de rire homériques retentissent de toute part. Dans la danse de la boisson (edate dantza) les mouvements désordonnés de l’ivresse sont contrefaits ; l’artiste chancelle sur ses jambes avinées, tombe, se relève, retombe, se vautre dans la poussière avec plus de vérité que de grâce.




Tout dégénère ; il n’est que trop souvent arrivé que l'on ait introduit de fâcheuses innovations dans les vieilles danses du pays. Plus d'une fois l’on a vu des jeunes gens, tout fiers d’avoir appris les belles maniérés dans les sociétés des chulos des faubourgs de Madrid, déployer sur la place publique d’Hernani, d’Irun et d’Astigaraga des grâces excentriques très bien faites pour choquer un grave alcade. Dans le Guipuzcoa, lorsque les plaisirs de la saltation réunissent la population d'un village, l'alcade préside aux doux loisirs de ses administrés. Il est en grand costume d'alcade noir de la tête aux pieds et une blanche fraise autour du cou. Un voyageur allemand prétend que cette fraise est un mythe ; ce qu'il y a de sûr, c’est que sans elle l'alcade perdrait toute considération ; il n'inspirerait plus le moindre respect ; les petits enfants au lieu d'ouvrir, dans un craintif silence, leurs grands yeux tout ronds, du plus loin qu'ils le voient, ne feraient que rire à son aspect. Le pinceau de Rembrandt pourrait seul rendre  la pose d’un alcade vêtu comme on l'était aux temps de Charles-Quint et de Philippe II, et la figure de l'homme en place, sortant grave, sombre et brune de cette fraise comme d'un lit de neige. Dans deux ou trois occasions, il m’a été donné de voir des amateurs téméraires scandaliser, par l’abandon de leurs poses, la fraise de l’alcade. Ce digne administrateur envoyait aux délinquants le paternel avis de se souvenir en présence de qui ils étaient. S'ils ne tenaient point compte de cette admonestation, il les faisaient happer par un alguazil ; ils étaient menés en prison, et telle est la déférence que l'on a pour la baguette (vara) de cet agent de la force publique, non moins que pour la fraise de l’alcade, que le coupable se soumettant sans résistance, marchait de lui-même à la geôle, dont le bon magistrat venait en personne, une heure après, ouvrir les portes.




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MAIRIE HERNANI GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

 
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MAIRIE IRUN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


De tous les danseurs du Guipuzcoa, les plus infatigables, les plus lestes sont les contrebandistas. Leur fatiguant et pénible métier n’inspire que sympathie le long de la frontière. Sur les deux versants des Pyrénées veille en vain le génie de la prohibition; l'adresse ou l’énergie d’une foule de montagnards lutte contre lui ; le Guipuzcoan conspire avec la nuit contre le fisc, il perce les buissons, il court le long de ces étroites corniches que le hasard a jetées sur le parvis d’un précipice effroyable au fond duquel rugit le Gave aussi blanc que ses neiges natales ; les épaules chargées d’un sac de salpêtre, d’une balle de tabac, d’un lourd paquet de toiles, de vingt-cinq pains de sucre, il escalade ces pics acérés qui frappent la nue ; il entre dans l’eau bouillonnante des torrents comme s’il ne s’agissait que de gravir, et toujours au milieu des plus épaisses ténèbres, les anfractuosités d’un sentier où un isard ne se risquerait pas ; la bruine qui se congèle en couvrant de verglas les bords de l’abîme, la pluie qui descend par trombes, tout cela l’arrête aussi peu que la chance d’un coup de fusil ; il arrive, il est reparti; la danse le délassera de ses rudes excursions de douze lieues qu'il faut faire d’un trait sur les cimes de la montagne Noire ou de la montagne de la Rhune





Rien de plus commun, chez les Guipuzcoans, que la faculté de l’improvisation; j’en ai rencontré qui, sur le premier objet venu, dégoisaient des vers avec autant de facilité qu'un avocat en met à faire de la prose ; en ma présence, ils en composaient sur un orage, sur une meunière, sur les exploits d’un voleur célèbre, sur un taureau, sur la chute d’un pont, sur moi-même, moi qui écris ces lignes. On pense bien qu’il ne faut pas chercher dans ces chants, de l’art, de la grâce mignarde, des vues générales ; mais il y a presque toujours de la verve, du mouvement, de la gaieté, et ils sont bien supérieurs aux vers flasques et froids que débite, dans un cercle de bas-bleu, le poète à la mode que l’inspiration a trahi. Les bardes euskariens sont assujettis à un système rythmique des plus compliqués que nous nous garderons bien d’exposer aujourd’hui. Parfois il se livre entre eux des combats qui rappellent de point en point les luttes des bergers de Théocrite et de Virgile. On n’a point dans le pays perdu la mémoire d’une rencontre qu’amena un défi entre Zabala d’Amezquita et Aizarna Zabal. L’affaire, une fois engagée, chacun des athlètes ripostait à son adversaire par un couplet de six vers ; plus de 4 000 vers furent lancés de part et d’autre, et les deux rivaux enflammés, hors d’eux mêmes, n’étaient pas disposés à s'arrêter ; leur face tournait cependant à l’apoplexie ; les juges du camp firent cesser la bataille ; nul vainqueur ne fut proclamé. 




Je conserve plusieurs de ces chants improvisés; je voudrais pouvoir en citer un que j’ai écrit, pour ainsi dire, sous la dictée du poète, à Villaréal ; il offre une analogie frappante avec un des meilleurs vaux-de-vire, et cependant José Martineco ignorait, à coup sûr, l’existence d’Olivier Basselin. Voici comment il célèbre le jus de la treille :


Ni naiz chit gauza gozoa 

Eta pozquida osoa 

Beltza naiz ta zuria, etc. 



Ô que Noë fut bien inspiré de planter la vigne ! Bénissons ce digne patriarche, la liqueur que nous lui devons fait danser les boiteux et danser les morts, etc. 


 

Jusqu’à 1808, les Guipuzcoans n’avaient fait que chanter, danser, se moquer de la douane ; c’était à coup sûr le pays le plus heureux de l’Europe ; des miracles de culture patiente avaient fécondé un sol naturellement ingrat ; point de conscription, presque point d'impôts, une liberté protectrice sous la garantie des fueros ; lorsqu'il émanait de Madrid un arrêt qui déplaisait à la province, on le recevait avec tout le respect dû à la signature royale, mais on n’en tenait nul compte ; on l’enregistrait avec cette bizarre formule : Se obedeze pero no se cumple ("obéissez à cette loi, mais ne vous y conformez", et tout était fini. Sur le port de Saint-Sébastien se pressait alors une population bruyante ; la compagnie de Caracas, la compagnie des Philippines y possédaient des comptoirs; à chaque instant un bâtiment entrait, un autre sortait, dix s’amarraient au môle ; l’odeur du cacao, celle de la morue remplissaient l’air; le sucre, le fer, le campêche, la laine encombraient les rues ; les barils de piastres, les caisses de gourdes, les sacs de doublons passaient de main en main et se multipliaient. Ce n'était que fêtes, bombances, folles joies, tumultueuses prodigalités de marins ; Mais tenant plus de galion arrivant lesté d’or, d’Acapulco, revenant de Lima et coulant bas de plata pigna ; que la marée vienne ou se retire, c'est tout au plus un méchant, un honteux caboteur dont toute la cargaison peut bien valoir 400 pesetas, qui sillonnera l’eau de la rade de Donostia.  Montez au fort de Santa Catalina ; du haut de cette esplanade semée de boulets et de canons, vous avez au loin, sous vos pieds, la mer et vous ne voyez que le vide, la ville et vous n’entendez qu’un silence lugubre.



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PORT DE SAINT SEBASTIEN - DONOSTIA
PAYS BASQUE D'ANTAN




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PORT DE SAINT SEBASTIEN - DONOSTIA
PAYS BASQUE D'ANTAN


En 1813, une poignée de Français défendit avec gloire Saint-Sébastien contre les attaques d’une armée entière; Wellington lança contre eux l’élite de ses troupes ; 80 bouches à feu ouvrirent de larges brèches dans les remparts ; des flots de sang anglais et portugais coulèrent sur ces ruines; après de nombreux assauts réitérés, la ville succomba. Il n'y restait pas trois maisons qui eussent échappé aux flammes. Elle a été rebâtie, mais une épidémie, suite de tant de calamités, continua longtemps de ravager la province. Pour remonter le moral des habitants, pour les rendre à la vie, à la joie, la junte fit, à partir de 1817, tout ce qui dépendait d’elle pour ressusciter les anciennes danses nationales; elle y parvint, mais seulement en partie. Le fléau des usurpations, des révolutions, des dissensions, est venu plonger derechef ce malheureux coin de terre dans un abîme de maux. Le dimanche, ce jour jadis d'élans, d’ébats, de bal universel prolongé la nuit entière, le dimanche aujourd’hui est, à Saint Sébastien, tout aussi gai qu’à Londres."


(Source : WIKIPEDIA)


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