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dimanche 13 mai 2018

UN MARIN BASQUE SOUS LOUIS XIV : JEAN DE COURSIC


UN MARIN BASQUE : JEAN DE COURSIC.


Joannis de Suhigaraychipy, dit Coursic, dit Croisic, est né à Hendaye vers 1643. Il meurt au large de Terre-Neuve le 10 septembre 1694.


pays basque autrefois
COURSIC
PAYS BASQUE D'ANTAN


C'est un marin et corsaire Français qui a servi sous Louis XIV.


Voici ce qu'en raconta La Gazette de Bayonne-Biarritz et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 3 novembre 1933, sous la plume de René Cuzacq :

"Un marin Basque sous Louis XIV.

Les exploits de Jean de Coursic.


Les navires de course de Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz.



pays basque avant
CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN



Au temps de Louis XIV, Saint-Malo et Dunkerque étaient deux nids de terribles marins, particulièrement redoutés de l’Angleterre. Un Malouin, Charles de la Touche-Porée, fait construire à Bayonne et Saint-Jean de Luz, en 1692, des navires de course qui iront dans les mers polaires chasser les baleiniers hollandais. Mais déjà son compatriote Beauchesne-Gouin a pris à son service le petit corsaire basque de Joannès de Suhigaraychipi, surnommé Coursic. Le 1er avril 1691, Gramont n'écrivait-il pas : "Le propre du matelot basque est d’estre un peu léger et d’aymer à s’escarter comme des perdreaux." 




pays basque autrefois
CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le 18 février 1692, la Légère de Coursic attaque un gros vaisseau hollandais de 44 canons allant ravitailler en agrès le vaisseau amiral d'Espagne au Pasajes. Le bras cassé, à trois reprises, Coursic commande l'abordage, déblaie le pont ennemi couvert de sang parmi les "coffres à poudre" qui explosent. Et l'action, que célèbre le duc de Gramont, s'est déroulée sous les yeux des gens de Saint-Sébastien. 


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CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN


D'autres fois, Coursic est moins heureux : au cap Ortégal, avec cinq vaisseaux armés par le duc de Gramont, il dissimule si bien sa nationalité qu'il oblige à fuir la petite escadre de son confrère Forbin ! 




Le voici donc qui part pour le Spitzberg lointain avec Beauchesne-Gouin, le capitaine de vaisseau de la Varenne commandant le Prudent et le Pélican; son ami Harismendy dirige le Favori et lui-même commande l'Aigle. Les quatre frégates arrivent donc au Spitzberg durant l’été de 1693 : par des routes inconnues, les Hollandais fuient de toutes parts. Sur leurs traces, Coursic et Harismendy atteignent la baie aux Ours par 81 degrés 30; là, quarante-cinq baleiniers sont rangés en bon ordre avec leurs mille cinq cents hommes d'équipage, amiral, vice-amiral et contre-amiral et trois cents canons contre l'artillerie légère de nos deux Basques. L’enseigne d’Etchebéhère donne l’ordre en hollandais de baisser pavillon. La bataille s’engage; elle dure le 6 août 1693 de 8 heures à 13 heures - les Hollandais halant leurs bateaux avec les chaloupes pour les sortir de la baie. Vingt-huit bâtiments furent pris au total par l’expédition; on brûla les plus atteints; onze prirent le chemin de Saint-Jean-de-Luz. Certains s’étaient faussement grimés en vaisseaux danois. 


Les corsaires ennemis pullulant sur notre côte bayonnaise, Pontchartrain chargeait Coursic de leur donner la chasse avec l'Aigle, le Favori, l’Entreprenant et la Jolie



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CORSAIRES BASQUES
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Mais il était réservé à Coursic de lutter encore dans des régions chères au cœur de ses compatriotes les pêcheurs basques. Dans sa belle histoire de Saint-Jean-de-Luz, Goyetche a recueilli le Mémoire du pays de Labourd protestant à la veille de la paix d’Utrecht contre la cession de Terre-Neuve aux Anglais. Déjà dans la guerre de la Ligue d’Augsbourg, Français et Anglais se battent à qui mieux mieux dans l'île des morues; sur la côte sud, Plaisance était notre grande station et de curieux détails, avec estampes à l'appui, nous sont donnés sur la préparation des morues. Pastour de Costebello, le glorieux et dernier gouverneur français de l'île, est mêlé à cette lutte tragique : le fameux baron béarnais Lahontan, connu par son voyage célèbre au Canada, participe en 16922 à un combat acharné : avec soixante Cantabres, c'est-à dire soixante Basques, débarqués de Terre-Neuve en rade, il fortifie en hâte Plaisance, ramasse les boulets rouges envoyés par les ennemis pour charger à notre tour nos canons. Le commodore Williams dut se retirer (septembre 1692). 


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CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN

Deux ans plus tard, les baleiniers basques n'osent attaquer les redoutables forts anglais de Saint John's Harbour; le 10 septembre 1694, l'Aigle s'échoue dans la baie du Forillon sous le feu ennemi. Tipito d'Aspicouette d'Hendave, et d’Etcheverry de Bidart fuient en chaloupe. Coursic était blessé. Alors, sous les rafales meurtrières, le capitaine Duvignau, les officiers bayonnais Pierre de Vergès, Léon de Lanne, Miquito, les inspecteurs Caussade de Bordeaux et Petit de Libourne, le capitaine des soldats François de Labeyrie luttent durant huit heures dans cette position désespérée. 


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MONUMENT EN L'HONNEUR DES CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN


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SIGNATURE DE COURISC
PAYS BASQUE D'ANTAN

Aujourd'hui, dans le cimetière de Plaisance et sous le pâle soleil de Terre-Neuve anglaise, une humble pierre garde le nom de Joannès de Suhigaraychipi, dit Coursic, mort dans cette bataille acharnée. Et telle est l'histoire d’un grand marin basque que M. de la Roncière vient d'enrichir de notes précieuses et de faire revivre parmi les gloires navales de la France de Louis XIV : avec lui et après lui, saluons le nom épique du Basque Coursic." 


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PLAISANCE TERRE-NEUVE




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