LA FAYETTE À PASAJES LE 26 AVRIL 1777.
C'est du Guipuscoa que le Marquis de La Fayette partit, en avril 1777, pour aider l'indépendance américaine.
LA FAYETTE AU DEPART DE PASAJES PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Gaulois, dans son édition du 17 septembre 1927,
sous la plume d'Ange Galdemar :
"Les origines de la sympathie américaine.
Le cent cinquantième anniversaire du départ de La Fayette.
Quelque vive que soit la bienveillance qu'aient éprouvée, dans la dernière moitié du dix-huitième siècle, les Français à l'égard de ce peuple de race saxonne qui luttait pour son indépendance à travers de graves difficultés et de quelque façon qu'ils l'aient montrée, c'est La Fayette qui, le premier, l'a manifestée vraiment avec éclat. C'est le coup d'audace de ce jeune homme de vingt ans parti de tout élan avec une poignée de camarades et malgré les obstacles vers la terre en mal de libération, c'est cette résolution hardie si grosse de conséquences qui a fini par rayonner comme de juste et, en amenant des résultats de la plus haute importance, a uni les Etats-Unis à la France par des liens historiques et, espérons-le, indissolubles.
La grande sympathie américaine date de là.
Et quand, il y a dix ans, le général Pershing, arrivant à Paris en sa qualité de commandant en chef des forces expéditionnaires, se rendit, avant de prendre part à la guerre mondiale, à la tombe de La Fayette pour la saluer au nom de ses camarades, il accomplissait un acte symbolique.
PERSHING SUR LA TOMBE DE LAFAYETTE 4 JUILLET 1917 |
"Nous voici !", se contenta-t-il de dire.
Ce simple mot, tout en rappelant que l'Amérique était toujours prête à se joindre aux soldats du droit et de la liberté, évoquait en même temps le passé et marquait la dette de reconnaissance. Cent quarante ans s'étaient écoulés depuis le jour où le jeune La Fayette avait quitté les côtes de la vieille Europe pour celles de ce nouveau continent où il allait aider à accomplir, sur un de ses territoires les plus importants, un acte d'une signification considérable. Les Américains se souvenaient et le témoignaient.
Or, ils reviennent aujourd'hui, dix ans après la grande guerre heureusement terminée, cette guerre où ils prirent une part si active et si brillante. Ils reviennent pour revoir la terre où reposent leurs morts et ces champs de bataille, arrosés de leur sang, où fleurit la victoire. Et il arrive que La Fayette est associé à cette date de leur retour parmi nous, car cette année est le cent cinquantième anniversaire du départ du jeune héros français pour ces parages où la gloire l'attendait.
Le souvenir prête une sorte d'auréole aux manifestations appelées à se produire pendant la visite de la Légion américaine et semble fait pour resserrer une fois de plus les liens qui unissent les deux peuples.
J'ai eu l'occasion de voir l'endroit précis d'où la Victoire, le navire qui emportait La Fayette et sa fortune, partit au printemps de 1777. C'est à la sortie du goulet de Los Pasajes, sur la côte d'Espagne, le petit port pittoresque situé tout près de Saint-Sébastien, où Victor Hugo fit, dans la suite, un assez long séjour, qu'il a raconté de façon charmante. La petite population basque, qui vit sur ses bords, occupée aux travaux de la terre et de la mer, ne se doute pas que dans ce décor grandiose et coloré se déroula, il y a cent cinquante ans, un acte aventureux et en même temps réfléchi, qui allait aider à l'indépendance américaine. Elle poursuit sa vie insouciante et facile, sous le plus beau ciel et dans le plus magnifique paysage, indifférente au passé, à la gloire, ne voyant que le présent, songeant peut être, quand elle en a le temps, à l'avenir, mais goûtant surtout l'heure qui fuit et qui s'offre d'ailleurs d'autant plus douce sur ce rivage qu'elle s'écoule devant la nappe d'eau la plus bleue du monde. Et elle a raison, sans doute. Mais il n'est pas moins certain que ce petit port tient aujourd'hui à l'histoire.
NAVIRE LA VICTOIRE DE LA FAYETTE |
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