LES COOPÉRATIVES INDUSTRIELLES DE MONDRAGON-ARRASATE EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN 1967

LES COOPÉRATIVES INDUSTRIELLES DE MONDRAGON-ARRASATE.

Dès 1941, un prêtre Basque José Maria Arizmendiarrieta, qui vient d'être nommé vicaire de la paroisse, décide de s'occuper du développement économique de la ville de Mondragon (Arrasate), en Guipuscoa, sur les des idées mutualistes.

MONDRAGON-ARRASATE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Elgar, le journal mensuel des Basques de Paris, en 

juin 1967, sous la plume de Pantxika Beraza :

"Les coopératives industrielles de Mondragon.

Mondragon ! qui ne connaît cette petite ville du Guipuzkoa ! Mais savez-vous Basques de Paris et d'ailleurs, qu'elle est actuellement le théâtre d'une expérience industrielle extraordinaire ?

Vendredi 19 mai, une assistance nombreuse et de qualité était venue écouter notre jeune compatriote, Ramuntxo Camblong, qui esquissait pour nous les grandes lignes de cette entreprise.

Mondragon, au coeur des quatre provinces du Pays Basque sud, ancienne place forte, est le siège d'une tradition industrielle fort ancienne.

Au début du siècle, l'industrialisation a stoppé l'émigration des jeunes, mais il s'agissait, avant tout d'entreprises capitalistes, donc les capitaux quittaient le pays.

1936, Mondragon et toute la région ont terriblement souffert. Les années 1940 virent arriver dans cette ville un sociologue, un prêtre, le père José-Maria Arizmendi Arrieta qui monta une petite école professionnelle pour les jeunes.

DON JOSE MARIA ARIZMENDI ARRIETA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Puis, en 1956, il décida de fonder un nouvel atelier, grâce à l'aide financière apportée à l'équipe par une centaine d'ouvriers.

Cet atelier initial est devenu la coopérative industrielle active, que nous allons tenter d'analyser.

Ulgor est le premier nom de cette entreprise.

ULGOR MONDRAGON-ARRASATE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Elle se décompose en plusieurs rouages :

Fagor pour l'électronique.

Arrasate pour les machines-outils.

Ederlan, fonderie.

Copreci et Outilpreci pour l'électro-ménager.

FAGOR MONDRAGON-ARRASATE GUIPUSCOA 1966
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le complexe porte le nom de Ularco et offre 2 300 postes de travail.

La Caja Laboral, permet l'apport de capitaux, l'Ecole Professionnelle Polytechnique, 1 200 élèves, forme les techniciens du C. A. P. au diplôme d'ingénieur.

Ulgor a investi en 1956, 8 millions d'A. F. et en 1964, deux milliards d'A.F. , le nombre d'ouvriers est passé de 10 à 800 et la superficie de 1 200 m2 à 20 000 m2.

Comment fonctionne cette coopérative ?

Il n'existe aucune littérature sur l'entreprise de Mondragon, mais trois principes essentiels, ont permis cette réalisation :

- la solidarité, pour un essai de dépassement des classes sociales,

- la confiance dans l'homme, gestion démocratique, responsabilité dans le travail, promotion sociale.

- dépassement de l'homme, par le travail en équipe.

Structure de l'entreprise.

- Une assemblée générale des travailleurs -assemblée souveraine - décide de l'orientation de l'année, se réunit une fois par an, élit le Comité Directeur et le Comité de Vigilance ; ses membres sont élus par tous les travailleurs selon leur classement professionnel, coté de 1 à 3.

- Le Comité Directeur, comprend 9 membres élus pour ans, dirige la société, se réunit une fois par mois. Il choisit un gérant, responsable devant le comité. Ce gérant est l'exécutif de la coopérative.

- Le Conseil de direction groupe les directeurs des divers ateliers, conseils technique et administratif.

- Le Conseil de Vigilance, 3 membres, contrôle l'action du Comité Directeur, surtout pour la comptabilité.

- Le Conseil social veille à la Sécurité du Travail, à la Sécurité sociale, à l'emploi de fonds sociaux.

Financement.

Il faut, pour entrer à la coopérative, apporter 500 000 A. F., toute personne engagée fait un stage de 6 mois et peut au bout d'un an d'emploi, verser son capital.

Elle compte sur les apports d'entrée, la retenue sur les bénéfices, la banque (Caja Laboral) reçoit de toutes parts, mais ne prête qu'aux coopératives. Si l'on quitte l'entreprise sans motif valable, on laisse 30% ; à la fin de chaque exercice 15% est versé au fonds de réserve et 15% aux oeuvres sociales.

Le système de Sécurité sociale et la Mutuelle Lagun-Aro sont remarquablement bien organisés et tiennent compte des besoins des associés.

Mais peut-être plus que cette organisation, l'état d'esprit qui règne dans cette coopérative, est à retenir. Il s'agit d'une véritable mystique basque, que les Basques du Nord devraient bien méditer.

Encore une fois, il n'y eut pas de théories préalables, mais un dynamisme basque et une confiance qui ont permis de résoudre les problèmes qui se sont présentés.

Les nombreuses et pertinentes questions à la fin de cet exposé, démontrèrent l'intérêt des auditeurs.

Mondragon est un message pour la solution aux problèmes économiques et sociaux du Pays Basque.

Merci Ramuntxo de nous avoir ouvert les yeux sur les réalisations de notre pays, mais à quand des essais semblables en Pays Basque Nord ?"

(Source : WIKIPEDIA et http://www.euskomedia.org/PDFFondo/irujo/14313.pdf)

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