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jeudi 16 juillet 2020

DÉCÈS D'ALBERT LE BARILLIER SÉNATEUR MAIRE D'ANGLET EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MARS 1940


DÉCÈS D'ALBERT LE BARILLIER EN MARS 1940.


Albert Le Barillier était un homme politique français, né le 6 octobre 1855 à Bordeaux (Gironde) et décédé le 11 mars 1940 à Anglet (Basses-Pyrénées).



maire homme politique pays basque
ALBERT LE BARILLIER SENATEUR MAIRE D'ANGLET
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans 

plusieurs éditions :



  • le 12 mars 1940 :

"La mort de M. Le Barillier.




Les obsèques auront lieu demain.




On a appris avec émotion la mort de M. Albert Le Barillier, ancien maire d'Anglet, ancien sénateur des Basses-Pyrénées, que nous avons annoncée dès hier. 




Originaire de Bordeaux, il devint notre concitoyen par son mariage avec Mlle Bernain. 




Il conquit très vite la sympathie de la population angloye qui l'élit à la mairie, et il devait, administrer cette commune avec beaucoup de dévouement pendant, près de quarante ans. Quand il quitta l’Hôtel de Ville, il fut nommé maire honoraire par le Conseil municipal, soucieux de sanctionner ses éminents services. 




Il devint, ensuite, conseiller général du canton nord-ouest de Bayonne et siégea de nombreuses années à l'Assemblée départementale. En 1926, il ne demanda pas le renouvellement de son mandat. 




Candidat aux élections législatives en 1914 dans la première circonscription de Bayonne, il recueillit un nombre imposant de suffrages. 




Chef de bataillon de réserve, il reprit volontairement du service au cours de la guerre 1914-1918 et se distingua brillamment. Il fut promu officier de la Légion d’honneur et décoré de la Croix de guerre. Il eut la douleur de perdre son fils glorieusement tombé au champ d’honneur, le 5 mai 1917, à Craonne ; Roger Le Barillier fit l’objet d’une citation que l’on peut lire sur sa tombe au cimetière d’Anglet




Au lendemain de la guerre, M. Albert Le Barillier, à qui ses électeurs angloys et bayonnnais maintenaient leur confiance, était élu sénateur des Basses-Pyrénées en môme temps que MM. Faisans et Catalogne. 




Il intervint en faveur du port de Bayonne et du maintien de notre garnison. Il siégea au Sénat jusqu’en 1927. Peu après, il renonçait à la vie publique. 




M. Albert Le Barillier présida pendant de très nombreuses années la Société de tir et de préparation militaire, ainsi que la Société horticole. 




Les obsèques de M. Le Barillier auront lieu demain, à 10 heures 30."



  • le 13 mars 1940 :

"Anglet. Les obsèques de M. Le Barillier ont été célébrées ce matin au milieu d’une grande affluence.




Ce matin à 10 heures 30 ont eu lieu en l'église Saint-Léon d'Anglet les obsèques de M. Albert Le Barillier, ancien sénateur, ancien conseiller général et maire de cette importante cité. 




Dès 10 heures une foule d'amis du regretté défunt, venus de tous les points de la région, afflue aux abords de l'église ainsi qu'autour de la Mairie, où le conseil municipal est rassemblé. On remarque la présence de groupes formés par des délégations d'enfants des Ecoles de la commune, par des congrégations religieuses ainsi que par des sociétés d'anciens combattants, précédées de leur drapeaux et dirigées par MM. Labaste-Larrieu et Libourne, présidents des Mutilés et victimes authentiques de la guerre de 1914-1918. 




Ceux-là se souviennent de l’héroïque conduite de leur camarade Le Barillier, conduite qui lui valut au front la croix de guerre et la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Ils ont tenu à raccompagner à sa dernière demeure au cimetière où repose déjà son fils Roger, mort au Champ d'Honneur, le 5 mai 1917 à Craonne. Les anciens combattants n’oublient pas. 




De nombreuses autant que magnifiques gerbes de fleurs décorent la chapelle de l'église Saint-Léon où le corps est exposé sous la garde des religieuses : Les Servantes de Marie, d'Anglet




Sur le cercueil d'acajou massif on remarque l'écharpe tricolore de l'ancien sénateur et la croix d'officier de la Légion d'honneur. 




Remarqués dans l'assistance, MM. Pierre Daguerre, sous-préfet de Bayonne, représentant M. Angelo Chiappe, préfet des Basses-Pyrénées, qui s'est fait excuser ; Pierre Simonet, maire de Bayonne ; docteur Emile Dotézac, conseiller général, maire de Cambo ; docteur Jules Lafourcade, ancien maire de Bayonne ; Joseph Petit, ancien maire de Biarritz ; Albert Dufourg, ancien adjoint au maire d’Anglet ; Amédée Dufourg, ingénieur ; Théophile Russac, ancien adjoint au maire d'Anglet ; Darroze, président du Tribunal civil de Bayonne ; Constantin, président du Tribunal de Commerce ; Béhotéguy, président du Conseil d'Arrondissement ; de la Peña ; Poydenot, ancien président du Tribunal de Commerce ; docteur Labourdette ; MM. les abbés Saint-Laurent, curé de Blancpignon ; Carresson et Bossières, aumôniers du Refuge d’Anglet ; MM. Etchinart, ingénieur-directeur de la Compagnie du Bourbonnais ; Albert Lévi, banquier ; Capitaine Dubroca ; Taburet ; Danjou de La Garenne : Gabriel Castagnet, ancien député et ancien maire de Bayonne ; Le Roy, président de la Chambre de Commerce ; Armand Gommés, banquier ; Amédée Larrieu ; Commandant Feuillet ; Lèbre, ingénieur des Ponts et Chaussées ; Dordoïgosqui ; Commandant Ohl ; Bidart, ancien adjoint au maire d’Anglet ; Commandant Mihura ; Emmanuel de Saint-Louvent ; Durruty, architecte ; Me Personnaz ; Me Dupuis ; Me Clérisse ; Colonel Fornet de Violet ; Fourcade ; Lartigue, juge au Tribunal de Commerce ; Duverdier, courtier maritime ; Cazalis, architecte ; Tajan ; Garrot, directeur honoraire d'Ecole, etc., etc... 




M. Domain, maire d'Anglet, entouré de tout le Conseil Municipal. M. Corret, secrétaire général de la Mairie d'Anglet, entouré du personnel de la Mairie. La Brigade de Gendarmerie d’Anglet




Le deuil était conduit par M. et Mme Fernand Diolé, fille et gendre du regretté défunt, qui avaient à leurs côtés MM. Albert Dufourg et Théophile Russac, amis de M. Le Barillier. 




La levée du corps a été faite par M. l’abbé Cazaubielh, curé de Saint-Léon d’Anglet




La cérémonie religieuse terminée l'inhumation a eu lieu à l’entrée du cimetière tout proche de l'église où se trouve le caveau de la famille Le Barillier. 




Se faisant l'interprète de toute la population de la commune, M. Domain, maire d'Anglet a prononcé sur la tombe, le beau discours que nous nous faisons un devoir de reproduire ici :



Discours de M. Dommain, maire d’Anglet.




Au nom de la Municipalité d'Anglet, et de la population tout entière qu’elle représente, j'ai le devoir d'adresser un dernier et respectueux salut à Albert Le Barillier. Son nom est inséparable de celui de la commune qu’il a administrée pendant 38 ans, entouré du respect et de l’affection de tous. 


C’est sous son administration que se constitua ce joyau qu'est pour notre ville, Chiberta ; que se construisit le casino de la Chambre d’Amour dont les destinées étaient pleines de promesses au moment où la guerre s’est déclarée ; que se bâtirent la plupart des villas qui sont la parure de notre côte ; que s'établit le réseau de routes et de chemins dont la longueur dépasse 130 kilomètres, et dont aucune autre commune de France ne présente l'équivalent ; que se construisirent enfin nos belles écoles de Saint Jean et des Cinq-Cantons.


Aussi l'estime de ses concitoyens fit-elle de lui un conseiller d'arrondissement d’abord, un conseiller général ensuite, enfin un sénateur des Basses-Pyrénées de 1919 à 1927. 


Et ce n'est pas amoindrir sa mémoire — au contraire que de dire que les suffrages des électeurs allèrent plus à l'homme qu'aux idées politiques qu'il représentait. Car tous appréciaient en lui la loyauté, la tolérance, le respect des idées opposées aux siennes. 


Au cours des campagnes politiques, parfois très vives, qui présidèrent aux élections où il était candidat, nul ne fut jamais tenté d'attaquer la personne d'Albert Le Barillier, car il donna lui-même l’exemple de n'attaquer jamais personne. El ceux-là même qui combattaient le plus ardemment la politique dont il se faisait le champion, ne cessèrent jamais d'avoir pour lui une sympathie, et parfois une amitié véritable. 


Il aimait nos écoles communales et s'intéressait au travail de nos élèves. Il ne se passait guère de semaine quand il était ici, où il n'allât les voir, s'enquérir de leurs progrès et de leurs besoins ; leurs maîtres avaient en lui un ami. Il souhaitait une jeunesse unie, élevée aux mêmes sources du bien, et du beau, tenue à l'écart des luttes qui ne conviennent pas à son âge. 


Par dessus tout, Albert Le Barillier était un homme bon ; l'affabilité de son accueil était bien connue, sa politesse exquise et qui venait du coeur, ne faisait pas de différences entre pauvres et riches, aucune misère ne s'adressait à lui en vain et il n'avait de mépris que pour la laideur de l'esprit et la méchanceté. Il admirait tout ce qui était source de beauté, de joie et de bien. 


Il a joui de cette vie qu'il aimait en épicurien délicat, mais quand l'âge et la maladie l'ont frappé, il les a supportés avec stoïcisme unissant en lui ce que la sagesse antique a eu de plus beau et de plus noble et l'amalgamant sans peine à ses croyances religieuses. 


Enfin Albert Le Barillier a donné un magnifique exemple. Lorsque en  1914 notre pays a dû comme aujourd'hui, faire appel au dévouement de tous ses enfants, il s'engagea malgré ses 62 ans, et rejoignit au front, son fils le lieutenant Roger Le Barillier. 


Commandant d'un bataillon d'infanterie, il combattit vaillamment et mérita par sa conduite au feu, la croix de guerre et la rosette d’officier de la Légion d'honneur. Il supporta avec courage la dure épreuve que fût pour lui la mort de son fils tué à Craonne. 


Il laisse auprès de ses anciens compagnons d'armes, de ses concitoyens qui tous l’apprécièrent, le souvenir d'un homme brave et d’un brave homme. 


Nous souhaitons que les unanimes regrets qu'il laisse parmi nous, tempèrent la douleur de sa famille. 


On peut dire que toute la population d'Anglet sans distinction d'opinions, a pris part à cette douloureuse cérémonie qui a revêtu le caractère d'une véritable manifestation de reconnaissance envers celui qui fut durant toute sa vie le conseiller et l'ami de tous ses concitoyens. 


Le parfait gentilhomme que fut Albert Le Barillier méritait bien cet ultime et suprême hommage. 


En terminant ce rapide compte rendu des obsèques du très regretté défunt, La Gazette tient à renouveler à tous ceux qui le pleurent l'expression respectueuse de ses bien sincères condoléances."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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