LA LÉGENDE DU LAC DE BRINDOS.
Comme beaucoup de lieux, le lac de Brindos, à Anglet, fait l'objet d'une légende.
LAC DE BRINDOS ANGLET PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que raconta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans
plusieurs éditions :
- le 12 septembre 1938, sous la signature de Pierre d'Arcangues :
"La Légende du Lac de Brindos.
Il y avait une fois — au temps où les bêtes parlaient (beaucoup parlent encore aujourd’hui) — une très très vielle mendiante, qui habitait une cabane de planches au bord du lac de Brindos.
On ne savait ni qui elle était, ni d'où elle venait. Les uns disaient qu’elle était chiromancienne ; les autres affirmaient qu’elle était sorcière et tout le monde en avait peur.
Elle ne sortait jamais le jour et jamais la nuit quand il n’y avait pas de lune. Mais dès que, déchirant les nuages, celle-ci envoyait sur les eaux tranquilles le moindre rayon argenté, la vieille sortait. Un long bâton noueux à la main, ses cheveux gris tombant autour de sa figure plus ridée qu’une pomme sèche, elle allait s’asseoir près des roseaux.
Là, elle attendait, marmottant d’étranges incantations. Parfois elle allumait un feu de brindilles dont la fumée montait droite, toute droite, même quand il y avait du vent, ce qui n’était pas sans inquiéter les pêcheurs vivant dans le voisinage. L'un d’eux, plus curieux que les autres, résolut, une nuit, de surveiller étroitement la bonne femme. Soigneusement dissimulé derrière un gros arbre, il s’embusqua et attendit.
PISCINE CHAMBRE AMOUR ANGLET 1938 PAYS BASQUE D'ANTAN |
C’était un soir de pleine lune. Le lac étincelait sous une lumière froide ; il semblait qu’il fut en platine. Pas une feuille ne remuait dans les arbres et l’on entendait coasser de plaisir les grenouilles dans les joncs.
La vieille arriva clopin-clopant et s’assit au bord de l’eau. Minuit sonna. Elle se leva et étendant ses doigts décharnés vers les nénuphars, elle prononça quelques phrases dans une langue que le pêcheur ne put définir.
Un prodige alors s’accomplit. De chaque nénuphar s’élança une femme belle comme le jour, vêtue de voiles plus fins et plus clairs que des ailes de papillons. Il y eut deux femmes, trois, quatre, vingt, cent. Le lac fut peuplé de fantômes éblouissants qui se mirent à danser et sur le lac enchanté, devait les yeux émerveillés du pécheur caché derrière son arbre, un ballet incomparable fut dansé sous la lune attentive. Ce furent des glissements, des envols. Tantôt les voiles démesurés s’élançaient rejoignant presque la voûte du ciel ; tantôt ils se penchaient sur l’eau et le lac semblait les absorber.
On affirme que, depuis ce soir-là, une fois par an, le prodige se reproduit le 14 septembre à minuit précis.
Voilà pourquoi il nous a paru intéressant de réunir mercredi prochain tous les hôtes de Biarritz autour du lac de Brindos pour y voir danser des fées dans la lumière sous les étoiles."
BRINDOS ANGLET PAYS BASQUE D'ANTAN |
- le 16 septembre 1938 :
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