LA CHASSE AUX PALOMBES AUTREFOIS.
La chasse aux palombes existe au Pays Basque, des deux côtés de la frontière depuis des centaines d'années.
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| REPARTITION DES PALOMBES SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les Romains qui firent un long séjour dans les Pyrénées s'adonnaient déjà à cette chasse et se
servaient de filets pour capturer le gibier, mais ce mode de chasse fut vraisemblablement
pratiqué par les peuplades les plus primitives.
Les palombières de Sare (Labourd) et d'Etxalar (Navarre) sont situées dans une échancrure
qui sépare le bassin de Sare de la vallée d'Etxalar, véritable entonnoir pour ce gibier migrateur
qu'est la palombe.
La première palombière, dite d'en-bas, se trouve sur le mont Narbalatz à l'Ouest-Nord-Ouest
du pic Saiberri (alt 509 m), au lieu-dit Sarako usotegia.
Entre ce dernier et le pic d'Ibantelli (alt 698 m) est située une belle tour de pierre dont l'origine
nous est inconnue.
La seconde, dite d'en-haut , est située à 1 km au Sud-Ouest de la précédente à la lisière de la
frontière (borne R 46), au lieu dit Etxalarko usotegia, sur le chemin conduisant de Sare à
Etxalar ( D 306).
Voici ce que rapporta la presse :
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 11 octobre
1930, sous la plume de Pierre Plessis :
"La plainte des palombes.
Biarritz et Tardets, octobre...
...Le soleil couchant décore ce qui reste d'azur de longs pétales jaunes et roux : chrysanthèmes de nuages et dahlias de brume. La rue est morte. Un cheval de fiacre fait des galipettes. Devant ces horizons nouveaux qui lui donnent quelque liberté, il reprend du poil de la bête... Nous aussi. La saison est morte et la comédie terminée. Nous partons peur la montagne chez le seigneur d'Arhampé et nous chasserons les palombes chez Jean Ybarnégaray. Pluie de lune sur la route bleue ; tendresses nocturnes. Dans Cambo, les rayons d'argent semblent étouffés par les arbres. A Sauveterre, ils roulent en paillettes sur l'eau bondissante du gave, nouent des rubans liquides aux arches du pont et rajeunissent la légende.
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| CAPTURE D'UN VOL DE PALOMBES SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
L'envie nous prend d'aller tirer la cloche chez Léon Bérard. Il dort. Un chien, timidement, aboie et nos phares éveillent les halliers tandis que d’Arhampé chante...
Claude Farrère et Pierre Benoit nous rejoindront demain soir. Peut-être aurons-nous entendu déjà la plainte des premières palombes.
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| PALOMBIERES LA TOUR SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Tandis que du chemin de Larrau et d'ailleurs, les troupeaux et les bergers descendent des cîmes, tout le Pays Basque s'apprête à tendre le piège des hommes !...
Ils seront, partout, fusil en main, tapis dans l’or des fougères, ou à l’affût, dans les chênes, sur les cols pyrénéens.
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| PREMIER RABATTEUR PALOMBIERES SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Ybar a sa palombière à mille mètres d'altitude ; son immense filet ressemble à ceux des pêcheurs d’Audierne. Malheur aux ailes trop confiantes qui, dans l'aube, font un bruit de soie... L’appeau rivé par un fil à la terre pleine de rosée les appellera et les livrera à la mort... Il restera des plumes aux branches, dans les sentiers, sur nos mains. Des gars en béret les feront rôtir au feu de bois et les fumées barbares des camps dressés par nous dans l'aurore se mêleront pendant deux semaines, chaque jour, à l’apothéose de lumière, au murmure lointain des cloches..."
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 18
octobre 1930 :
"Les palombes arrivent par milliers à Biarritz. Une auto chargée de ces oiseaux arrivait il y a deux jours de Mauléon. Le cours des palombes baissa immédiatement à la grande joie de ceux qui hésitaient encore à les payer dix francs aux halles."
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| REPARTITION DES PALOMBES SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 21
octobre 1930 :
"Nous lisons dans la Petite Gironde :
Le moment est venu où les plus gracieuses touristes ailées traversent le Pays Basque. Les palombes sont exactes au rendez-vous annuel : nous pouvons les saluer, car beaucoup paient de leur vie le droit de traverser.
Quand le temps est mauvais, et c’est le cas cette année, elles font comme les touristes qui voyagent en automobiles : elles ne musent point dans les hautes futaies, elles font comme ceux-là, qui dédaignent les plus aguichants hôtels. Elles n’accordent même pas un regard à celles de leurs compagnes qui, les paupières cousues, leur font, par ordre, des appels désespérés autour des palombières. On sent qu’elles ont hâte de fuir les bourrasques prochaines et de gagner un ciel plus hospitalier.
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| PALOMBIERES TOUR DE DORRIA SECOND RABATTEUR SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Elles fuient par petits groupes disséminés. Elles savent que les glands sont rares. Rien ne peut les arrêter. On les voit arriver de loin, des derniers coteaux landais qui dominent l'Adour. Le fleuve est franchi et, en droite ligne, elles filent à grands coups d’ailes, ayant certainement le dôme de la Rhune pour point de repère. Les meilleurs avions n’ont ni cette sûreté de direction ni cette rapidité. Tout le pays du Labourd basque est franchi en un quart d’heure à peine. Si le ciel est clair, on peut les voir gravir les pentes de l'Ibantelly, où tout est machiné pour leur perte.
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| CHASSE AUX PALOMBES LANCEUR D'EPERVIERS SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Heureusement qu’elles ont souvent le vent pour elles. Dans les forts tourbillons, les filets ne sauraient jouer. Dressés verticalement au fond d’une vallée, ils seraient vite emportés ou déchirés. Les chasseurs prudents et avisés les déposent sur le sol et les assujettissent avec de gros pavés.
Ce danger évité, un autre attend les voyageuses. Les chasseurs ont pris leur fusil et sont postés sur les crêtes. Les palombes fatiguées rasent presque le sol et présentent une cible facile aux feux de salves qui les prennent de face, en arrière, de tous les côtés. Les compagnies laisseront dans ce massacre beaucoup des leurs. Mais ce n’est rien en comparaison du filet, qui peut envelopper dans les mailles meurtrières des centaines de douzaines dans un seul coup bien machiné. La liberté a toujours réclamé des victimes.
La palomberie, le filet, la crête des montagnes, autant d’épreuves à surmonter. Le sommet atteint et dépassé, les rapides voyageuses n’ont plus qu’à se laisser glisser sur l’Espagne pour atteindre, dans l’extrême sud algérien, lesquels à demi desséchés. L’Arabe n’a pas de poudre pour ce gibier. Il la réserve pour les perdreaux, pour les outardes.
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| PALOMBIERES FILET SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il y a de vieux chasseurs basques qui assurent que les palombes ont acquis de l’expérience et que leur guide de voyage s’est adapté aux dangers. Ils assurent qu’elles traversent de nuit nos frontières et que, de ce chef, comme les contrebandiers, elles s’arrangent pour n’avoir rien à payer.
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| RABATTEUR DE PALOMBES SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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