LES VITRAUX DE L'ÉGLISE SAINTE-EUGÉNIE À BIARRITZ EN 1923.
L'église Sainte-Eugénie de Biarritz est placée sous le vocable de sainte Eugénie, patronne de l'épouse de Napoléon III, l'impératrice Eugénie de Montijo.
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| EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ 1898 PAYS BASQUE D'ANTAN |
C'est une église néogothique en pierres grises qui domine le Port Vieux.
Sa construction a duré de 1898 à 1903.
Auparavant s'élevait à cet endroit la chapelle Notre-Dame-de-Pitié.
La construction du clocher a commencé en 1927 et les cloches y furent installées en 1931.
L'édifice possède des vitraux exceptionnels de Luc-Olivier Merson.
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| EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son
édition du 10 août 1923 :
"Un temple de la piété et du goût.
Les vitraux de Sainte-Eugénie de Biarritz.
Une nouvelle œuvre de Luc-Olivier Merson et de Félix Gaudin.
Notre époque — mais je crois bien que c’est la tendance de toutes les époques — a la fâcheuse manie de n’accorder son admiration qu'aux œuvres d’art que les siècles ont chargées d’ans et de poussière (à moins qu'elle ne s'éprenne des productions ahurissantes ultra-modernes). En peinture, un minimum de 100 à 150 ans assure dans les grandes ventes des prix fabuleux à des toiles dont les auteurs ne mangèrent pas toujours à leur faim et qui furent, de leur vivant, de pauvres incompris.
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| EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
En sculpture et surtout en architecture, nos snobs réclament au moins trois ou quatre siècles de patine ; et ceux-là même qui passeront indifférents devant une belle œuvre moderne s’extasieront devant un gros pilier d’église lourd et mastoc, mais dont les pierres vénérables ont été scellées pendant la guerre de Cent Ans. Nos yeux regardent, mais notre imagination voit bien davantage. Les admirateurs des fameux bergers de Parthenay prêtaient aux images de pierre une grâce, une expression exquises ; maintenant que la supercherie est découverte, ils ne leur trouvent plus aucun charme.
Il est bien entendu qu’un monument (et plus spécialement une église) n’est intéressant que s’il est ancien. Les églises dont les pierres ne sont pas noircies par le temps n’ont aucune valeur. Nos belles cathédrales ont cependant bien dû être éclatantes de blancheur, jadis, quand elles furent construites, et ce n'est qu’à la longue qu’elles se sont parées d’ombre et de mystère en même temps que de légende.
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| EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Nous avons à Biarritz une église très belle, admirablement construite avec une harmonie de lignes et de proportions, un art très pur, très net, et qui fera sans doute l'admiration étonnée de nos arrière-petits-neveux, alors que le grand Artiste aura, de son pinceau, roussi, bruni, noirci la pierre blanche d’aujourd’hui. Ils s’aviseront alors d’en découvrir toutes les beautés qui auront laissé indifférents, ou presque, ses contemporains, et de toutes parts les touristes viendront admirer la vieille église et ses vitraux merveilleux.
Sainte-Eugénie possède en effet — et depuis hier seulement elle est complète — une magnifique série de vitraux de Luc-Olivier Merson et dont la réalisation est due au peintre verrier, Félix Gaudin.
Le transept et le chœur possédaient déjà quatre de ces vitraux qui représentent, à droite, une Nativité, d’une richesse de coloris et d'une justesse d’expression véritablement remarquables, et Jésus, enfant, au milieu des docteurs et des savants ; à gauche, Jésus bénissant les enfants, dont L. O. Merson ne termina le carton que quelques jours avant sa mort, et Marie-Madeleine aux pieds du Maître.
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| VITRAIL EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il y a juste un an, le chœur de l’église s’enrichissait d’uni nouveau et splendide vitrail : Les Disciples d’Emmaüs que l’Etat, par décret du 24 janvier 1922, attribuait à l’Eglise Sainte-Eugénie de Biarritz, à titre de dépôt, le Musée des Arts décoratifs, qui l'abritait depuis trente ans, n’ayant aucun emplacement convenable pour le mettre en valeur. On aurait bien voulu garder cette œuvre dans une église de Paris ; mais on reconnut en haut lieu quelle ne pouvait être mieux placée qu'à Biarritz pour donner aux étrangers une haute idée de l’art français.
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| VITRAIL EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Mais ce dernier vitrail rendait fort incomplète la décoration générale et un pendant lui devenait indispensable. Il existe depuis hier et nous avons pu l’admirer, alors que M. Gaudin venait de terminer l’installation de sa belle œuvre.
Le nouveau vitrail représente Jésus au milieu de tous ceux qui souffrent. Sur un fond de douce lumière où un paysage, semblable à ceux de notre douce France, riche et fertile, évoque une paix et une sérénité infinies, un oranger aux fruits d’or et un cognassier aux fleurs d’un rose délicieux encadrent la scène. Jésus, un Jésus blond, d’une douceur divine, mais au sourire si tendrement humain, tout de blanc vêtu, étend ses mains dans un geste de miséricorde, d’apaisement et d’espérance tout à la fois, vers ceux qui, à genoux, le prient, vers tous ceux qui pleurent, vers tous ceux qui luttent, vers le prisonnier chargé de chaînes, vers le laboureur qui du matin au soir travaille le sol si souvent ingrat, vers le vieillard dont l’existence n’est plus qu’un reflet de la vie, vers la mère qui pleure devant un berceau vide, vers le pèlerin, vers la jeune fille, vers l’infirme dont aucune joie ne vient égayer la triste vie. A tous ceux-là qui souffrent, mais qui croient, Jésus donne la force de vivre, la consolation, l'espoir, le pardon.
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| VITRAIL EGLISE STE EUGENIE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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