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lundi 20 juillet 2020

FÊTES DE LA TRADITION AU PAYS BASQUE EN 1897 (troisième partie)


FÊTES DE LA TRADITION EN 1897.



Dès 1851, Antoine d'Abbadie institua de grandes fêtes Basques, appelées Jeux Floraux.


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FÊTES TRADITION BASQUE ST JEAN DE LUZ 1897
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet La Petite Gironde, dans son édition du 20 août 1897 :


"Fête de la Tradition Basque.



(De notre Rédacteur spécial.) 




Quatrième Journée. Saint-Jean-de-Luz, 18 août. 




Il pleut, mais la journée est à peu près terminée. Le soleil, ce grand metteur en scène des fêtes de plein air, a boudé ce matin. Selon qu’il brille, qu'il se cache ou que la pluie tombe, les êtres et les choses apparaissent sous un aspect joyeux, triste ou lamentable. La Rhune, capitonnée de nuages gris ouatés, s’est tout d'abord dérobée ; puis, progressivement, toute la chaîne des montagnes a été enveloppée. 




La partie internationale de blaid à main nue jouée ce matin a été néanmoins favorisée par un temps doux, rafraîchi par les vents d'ouest qui poussaient devant eux les brumes du large. 



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PARTIE DE BLAID IBARRON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le jeu de blaid à main nue n’offre pas l’intérêt puissant du jeu de rebot où l’homme apparaît dans toute sa beauté, dans toute sa force et dans toute son agilité. Il est plus accessible à tous, c’est un jeu d'enfant, alors que le rebot est un jeu d’athlète. 




Les deux équipes en présence se composaient : la première de Santiago, Théophile, Ciki ; la seconde de Chabatene, Darritchon et Bourrou. La partie, qui se jouait en cinquante points, a été vivement disputée entre le premier et le quatrième point ; la balle a été refoulée et relevée quarante fois sans arrêt, ce qui prouve la force, l’adresse et l'agilité des joueurs. Le jeu de blaid à main nue devrait faire partie de l'éducation physique de tous nos enfants de France ; il suffit pour cela de posséder un mur et une paume. On pourrait l'installer à peu de frais dans nos établissements scolaires ; il animerait les récréations et il assouplirait les corps. Un grand espace n’est pas nécessaire comme pour le rebot, quelques mètres carrés suffiraient. Mais il faudrait que les principaux intéressés, maîtres et élèves voulussent, et je crains bien que le bon vouloir ne fasse défaut. Cet exercice n’est pas dangereux et il est excellent. Les familles n’ont pas à redouter les mauvais coups ; par contre, elles verraient se développer la poitrine de leurs enfants. Mais que vais-je demander ? 




Une vie qui devrait être donnée en exemple à la jeunesse française, c’est celle d’Antoine d'Abbadie, dont M. Petit, conseiller à la Cour de cassation a retracé les principales lignes dans la conférence de l’après-midi. 


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ANTOINE D'ABBADIE

Antoine d'Abbadie, fils d’émigré rentré en France en 1813, fit ses études au collège de Toulouse. Arrivé à l'âge où tout jeune homme libre doit choisir une carrière, il tourna ses yeux vers le Continent noir, vers la mystérieuse Afrique : "J'irai, dit-il, où nul blanc n'est encore allé ; j'étudierai et je rapporterai des faits nouveaux pour la science." 




La décision prise d'Abbadie commence par entraîner son corps aux privations. Tout d’abord il devient végétarien, pensant, avec juste raison, qu’il trouvera plus facilement à se nourrir avec des plantes qu’avec la chair des animaux. En même temps il fortifie son corps par des exercices physiques, rien ne l'effraie, rien ne l'arrête. Il aura à traverser des rivières, il apprend à nager ; il n'aura pas toujours des chaussures, il s endurcit en marchant pieds nus. Il aura à souffrir de la chaleur, car il veut se rendre en Abyssinie, et il soumet son épiderme aux rayons les plus chauds du soleil. Puis, quand il s'est ainsi fait un corps nouveau, bien souple et bien résistant, sûr que sa machine humaine fonctionnera comme une machine de précision, il part. Il se blesse à un oeil, une violente ophtalmie se déclare, il revient sur ses pas, en Egypte, pour se faire soigner. A peine guéri, il reprend sa route vers l'Abyssinie. Son frère, qui l'accompagne, veut l'arrêter, car il ne voit presque plus. Antoine d'Abbadie refuse : il ira toujours et quand même.



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TÊTE D'EGYPTIEN ATELIER E DUTHOIT 19EME SIECLE
CHÂTEAU D'ABBADIA HENDAYE

 

Volonté puissante, surhumaine, que celle de ce Basque, qui, ayant à lutter contre la maladie, contre les fauves, contre le climat et surtout contre l’Angleterre qui lui dresse des embûches sans fin pour l'empêcher d'arriver jusqu'à la capitale de l’Ethiopie, finit par vaincre tous les obstacles et par attirer à lui tous les respects et toutes les sympathies d'un peuple patriote que l’Italie traitait naguère de sauvage. Crispi est tombé, et Ménélik, que d’Abbadie connut, aima et estima ; qu'il défendit en Europe quand il fut injustement attaqué, Ménélik s'est élevé au niveau des plus hauts souverains par sa modération dans la victoire et par son pardon dans l'offense."



A suivre...







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