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mardi 14 juillet 2020

LE QUATORZE JUILLET 1898 AU PAYS BASQUE


LE 14 JUILLET 1898 AU PAYS BASQUE.


La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.


pays basque autrefois affiche 1898
AFFICHE BIARRITZ 1897 1898
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cette fête a été instituée par la loi Raspail du 6 juillet 1880, pour commémorer la prise de la 

Bastille du 14 juillet 1789, symbole de la fin de la monarchie absolue, ainsi que la Fête de la 

Fédération de 1790, symbole de l'union de la Nation.



La loi indique : "La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle".

 



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 15 

juillet 1898 :



"Quatorze Juillet-. — Festival . — Revue. — Banquet.  



Comme tous les ans, et sans qu’ici rien ne se soit perdu des bonnes traditions républicaines, on a fêté dignement hier, le Quatorze Juillet. Fête doublement la bienvenue ici, car si elle rappelle une date chère aux cœurs des citoyens français, elle sonne aussi, pour Biarritz, tous les ans, le renouveau des saisons fécondes et prospères. 




Il est vrai que cette année-ci — compensation qui nous est bien due après les précédentes saisons pluvieuses — le temps s’est montré on ne peut plus favorable et le soleil s’est mis de la partie pour égayer nos fêtes. 




Mercredi soir à Biarritz la retraite aux flambeaux a été très brillante et suivie d’une foule nombreuse. Cette retraite avait un cachet très particulier grâce à l’animation qui régnait partout, grâce au concours des guides-baigneurs sous leur pittoresque veste rouge. 




Les agents, les pompiers, les clairons et tambours du 49e, la Société de trompes de chasse du "Rallye-Biarritz ", l'Harmonie Municipale formaient le cortège sur lequel les torches et les feux de Bengale répandaient l’éclat de leur lumière. 




Nous comptons que le dévoué Comité des Fêtes de Biarritz saura offrir à nos hôtes quelques retraites gaies et brillantes comme celle-là.




Tandis que la foule applaudissait le passe-rue de Biarritz, les dilettanti étaient allés à Bayonne au festival organisé sur la place d’Armes. C’est avec un plaisir très vif et une grande satisfaction artistique qu’on a applaudi l'Harmonie Bayonnaise, l’orchestre de l’Ecole Nationale de musique et surtout la célèbre et excellente société chorale la "Castagne". 




Le peu de pluie qui menaçait de tomber a eu le bon goût d’attendre presque la fin du festival.




Le lendemain, la population a pu encore profiter à la fois des fêtes de Bayonne et des fêtes de Biarritz, et prendre, si je puis m’exprimer ainsi, un double bain tricolore. 




Beaucoup de monde, en effet, assistait au Camp St-Léon, à la revue du 49e de ligne. 


pays basque autrefois 14 juillet
REVUE DU 14 JUILLET CAMP ST LEON BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

D’un autre côté, à Biarritz, la grande salle de l’Hôtel de France était absolument comble pour la distribution des prix aux élèves de l’Ecole Nationale de musique. 




Après avoir constaté, pour le plus grand éloge de M. Péria et de ses élèves le succès si rapide et si inespéré qu’a obtenu la fondation de cette école de musique, nous ne pouvons mieux faire que de publier le rapport du directeur M. Péria. 


Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, 

Je vous remercie sincèrement d’avoir bien voulu répondre à notre invitation en honorant de votre présence cette petite fête de famille. 

Permettez-moi de vous donner quelques détails sur notre école municipale de musique qui finit aujourd'hui sa première année scolaire. 

Par la voix de la Presse que nous remercions chaleureusement, nous avons eu au début 112 inscriptions réparties comme suit : 22 jeunes filles, 51 jeunes garçons, 39 jeunes gens. 

Les examens d'admission ont éliminé 35 élèves. 

Les trois cours ont été composés de la manière suivante : 21 jeunes filles, 36 jeunes garçons et 30 jeunes gens soit au total 87 élèves ; ce dernier chiffre s’est maintenu jusqu'à ce jour. 

L'exactitude aux leçons a été bonne ainsi qu'en témoignent les carnets d'appel ; les progrès ont été très satisfaisants surtout pour le cours des jeunes gens et pour celui des demoiselles. La classe des jeunes garçons n'a pas autant progressé, cela a tenu certainement à leur jeune âge ; nous espérons cependant qu'ils feront mieux l'année prochaine. 

Une distribution de prix est toujours le prélude de jours de vacances ; dans notre école, il n'en sera pas ainsi cette année ; je suis heureux de le constater, les élèves (en très grand nombre) m’ont demandé de ne pas interrompre les cours. En partie je souscris volontiers à leur désir et je les préviens que, jusqu au 15 octobre, il y aura classe une fois par semaine ; cela suffira à les tenir en haleine et nous préparera une bonne seconde année. 

En formant cette école, nous n'avons eu qu'un seul but : mettre à jour et faire progresser les éléments que possède Biarritz pour avoir dans le pays tous les sujets nécessaires aux besoins musicaux de notre belle station. 

Nous avons une entière confiance dans notre œuvre pour arriver à ce résultat avec le temps voulu, car avec notre bonne volonté qui est à toute épreuve, nous avons l'appui de l'administration municipale et les sympathies de tous ceux de nos concitoyens qui désirent la grandeur et la prospérité de Biarritz. 

Je termine en priant les personnes généreuses qui nous ont offert les récompenses, d'agréer nos plus vifs remerciements, et je résume ces quelques mots en affirmant que tous nos efforts tendront à mettre en pratique cette œuvre : 

Tout pour Biarritz par Biarritz. 




M. Forsans, qui présidait, a prononcé l’allocution suivante : 


Mesdames, Messieurs, Chers Elèves, 

Je me sens un peu confus de l’honneur qui m’est fait aujourd’hui en m’appelant à présider cette belle fête de famille. 

Cet honneur, dont je suis vivement touché, je le dois bien plus, je le sais, à une aimable attention de l’organisateur de cette fête qu’aux titres qui pouvaient me désigner, je m’en félicite cependant, puisqu’il me donne l’occasion de dire ici, au nom de l’administration municipale que je représente, toute la satisfaction que j’éprouve, comme Biarritz, en constatant la brillante réussite de l’œuvre si courageusement entreprise par M. Péria. 

Lorsque M. Péria, il y a quelque temps, nous fit part du projet qu’il avait formé de créer ici, sans aucune charge pour la ville, sans rétribution d’aucune sorte, une école de musique pouvant plus tard fournir une pépinière d’artistes distingués et aider au recrutement de musiciens déjà expérimentés, je ne dissimulerai pas que c’est avec quelque incrédulité — sans le laisser trop paraître cependant — que j’accueillis cette communication. 

Or, le résultat que nous saluons aujourd’hui avec une joie profonde prouve ce que peut l’esprit d’initiative quand il est servi par cette compétence, ce tact particulier, ce dévouement absolu que M. Péria met au service de la ville de Biarritz. 

M. Péria parlait, il y a un instant, de l’appui qu’il a trouvé auprès de la municipalité. S’il a fait cette déclaration dans le but de diminuer son mérite, je dois le prévenir qu’il n’a réussi qu’à augmenter ma confusion. Nous ne méritons pas des remerciements, mais nous le retenons cependant, non pour le passé, mais pour ce que nous avons le devoir de faire à l’avenir. La présence ici de plusieurs de mes collègues du Conseil Municipal montre bien que les représentants de la ville comprennent l’intérêt qui s’attache à la prospérité de l’œuvre créée par M. Péria et l’encouragement qu’elle mérite.

 Mais le dévouement, si heureusement déployé par M. Péria n'aurait pu obtenir un tel succès s’il n’avait trouvé auprès de vous, Mesdames, Messieurs, Chers Elèves, le concours empressé dont témoigne notre présence en si grand nombre. 

C’est que tous vous avez compris qu’en dehors de l’agrément personnel que l’Ecole de Musique offre à ceux qui la fréquentent, elle est appelée à rendre un grand service à notre ville en procurant de nouveaux agréments à ses hôtes. Ils viennent admirer les dons heureux dont la nature fut prodigue envers nous ; la splendeur de la mer, la beauté de notre ciel, les charmes de notre pays. Vous leur ferez apprécier de plus en en plus la grâce aimable de ses habitants. 

Je suis donc heureux de saluer au nom de la ville de Biarritz, l’Ecole de musique dont la création s’offrait si heureusement. Je remercie son distingué directeur M. Péria de sa généreuse pensée et je le félicite pour le brillant résultat qu’il a obtenu. Mais je vous remercie également vous tous qui êtes venus ici pour l’encouragement que vous apportez à cette œuvre intéressante et utile. 

Cette allocution, fréquemment interrompue par les applaudissements de l’assistance, a été suivie de la lecture du palmarès que nous publions plus loin. 

La cérémonie a été agrémentée par un programme musical fort bien compris et fort bien exécuté, permettant d’applaudir tour à tour la musique municipale, les chœurs des jeunes garçons, le chœur des jeunes gens et le chœur des jeunes filles. 

Aussitôt après cette distribution un festival public a eu lieu place Sainte-Eugénie. 

Le traditionnel banquet du 14 juillet organisé chaque année avec un égal succès par l'Alliance Républicaine avait réuni plus de 200 convives dans la grande salle de l’hôtel des Ambassadeurs. 

Au dessert, M. Forsans, qui présidait, a pris la parole pour remercier les invités qui, étaient venu témoigner, par leur présence, de leurs sentiments de sympathie et de solidarité. 

Il remercie en particulier M. Jules Legrand, député, qui s’est imposé les fatigues d’un long voyage pour assister à ce banquet, M. Viguerie, sous-préfet de Bayonne, dont la sollicitude envers Biarritz ne s’est jamais démentie, M. Russac, le sympathique président du Conseil d’Arrondissement qui depuis tant d’années combat pour la bonne cause, les représentants de l’Association Républicaine de Bayonne, les membres de la Presse, et la phalange des musiciens et chanteurs dont la présence rehausse l’éclat de toutes nos fêtes.




M. Forsans donne lecture d’un certain nombre de télégrammes qu’il a reçus de la part des invités qui n’ont pu venir. 

M. Doux, préfet des Basses-Pyrénées, a envoyé le télégramme suivant : 

Je remercie l’Alliance Républicaine de son aimable invitation mais je suis retenu à Pau. Je conserve aussi le souvenir des luttes qui assurèrent le triomphe de la République à Biarritz et l’écrasement du boulangisme dans l’arrondissement de Bayonne, ce fut l’œuvre de l’Alliance Républicaine. Je lui envoie mon salut fraternel et à son Président un affectueux souvenir. 

Vive la République ! 

Doux. 

M. Staehling, dont la générosité démocratique s’affirmait encore récemment par un don de 10 000 fr. pour la création d’une école à Biarritz a télégraphié également : 

"Je regrette infiniment d’être empêché d’assister à votre banquet du 14 Juillet, je suis en pensée avec vous. Vive Biarritz ! vive la République !

Une longue salve d’applaudissements à l’adresse de M. Staehling, accueille la lecture de cette dépêche. 

M. Jules Legrand, dans une éloquente improvisation, fait l’éloge de l’Alliance Républicaine et de son dévoué président ; faisant allusion aux très prochaines élections cantonales, il souhaite, aux applaudissements de tous les assistants que les électeurs de Biarritz sachent, ce dont il ne doute pas, assurer une victoire éclatante au conseiller général sortant ; il porte un toast à l’Alliance Républicaine, à la République démocratique, à la France. 

M. Viguerie, sous-préfet prend aussi la parole pour féliciter la Ville de Biarritz, de l’organisation des caisses de retraites pour les vieillards et les vaincus la vie, œuvre démocratique et humanitaire, qui fait le plus grand honneur à ceux qui l’ont conçue. 

La plus grande cordialité n’a cessé de régner parmi tous les convives et l’on s’est séparé après l’exécution de la Marseillaise, aux cris de "Vive la République !!"

Le soir, la plupart des habitants, cédant au plaisir d’aller entendre, autour de la place de la Mairie et de la place Bellevue les musiques en plein vent et l’orchestre du Casino, avaient oublié d’illuminer leurs demeures. Nous constatons sans reprocher. 

Il est vrai que les illuminations officielles et le pavoisement de nos places publiques, l’inauguration des concerts de la terrasse et le feu d’artifice du Casino avaient de quoi attirer la population. 

Je ne dis pas qu’il n’y ait pas eu une certaine déception parmi ceux qui assistaient à ce feu d’artifice. Généralement on s’attendait à mieux de la part d’un établissement aussi important que le Casino. Il est toujours permis d’espérer que la prochaine fois ce sera mieux..."



(Source: WIKIPEDIA)

 

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