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mardi 14 novembre 2017

CONCOURS D'ÉLÉGANCE AUTOMOBILE À BIARRITZ EN LABOURD EN 1929 AU PAYS BASQUE


LE CONCOURS D'ÉLÉGANCE AUTOMOBILE DE L'ANNÉE 1929 À ANGLET.


Tous les ans, à partir de 1920, et pendant une vingtaine d'années, se déroula un concours d'élégance automobile sur la Côte Basque.

Dans un article précédent, je vous ai raconté le concours en 1935,  voici ci-après l'histoire du 

concours de l'année 1929.



La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque,  raconta le 13 septembre 1929 :


"Le Concours d’élégance et le dîner à la Chambre d’Amour réunirent une assemblée nombreuse et brillante. On y vit de jolies femmes, de magnifiques voitures et la nuit, au bord de la mer, fut délicieuse.


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CHAMBRE D'AMOUR ANGLET-ANGELU
PAYS BASQUE D'ANTAN


Nous le savons et nous aimons à le proclamer chaque année. C'est à l’amitié témoignée à la Gazette par les plus hautes personnalités officielles et mondaines de la Côte Basque que notre Concours d'Elégance Automobile est tous les ans une magnifique manifestation de luxe et de sport. Je l’écris en toute sincérité, mais non sans satisfaction : de toutes les compétitions de ce genre auxquelles il m’a été donné d’assister ou de collaborer, celle de Biarritz est l’une des plus importantes, peut-être celle qui réunit le plus de voitures de grand luxe et sans comparaison celle qui groupe non seulement dans l’assistance, non seulement dans la tribune de son comité d’honneur, mais parmi son jury le plus de gens éminents. 



Au sein de ce grand jury, qu’il serait impossible de réunir partout ailleurs et qui accomplit ici sa tâche avec une exactitude et une sincérité admirables, toutes les nations étaient magnifiquement représentées. 



A la Russie l’honneur : car c’est S. A. I. le prince Théodore de Russie qui, avec autant de modestie que de charme, s’acquittait de la tâche difficile de remplacer à la présidence sa mère, la princesse Paley. A ses côtés, S.A.I. le grand-duc Boris et S.A.I. le grand-duc Alexandre avaient accepté de pointer eux aussi les voitures. Puis encore Mme de Dervies et le comte Koutousoff. Le marquis de Casa Montalvo, la marquise de San Carlos de Pedroso, Mme de Fernandez-Azabal représentaient l’Espagne. Mrs Dalglish. l’Angleterre. M. Salerni, l'Italie. Qui eût pu mieux figurer au nom de l'Amérique que M. et Mrs Roy Mac Wiliams, Mr et Mrs Benjamin Rosenthal, M. Harry Morgon ? Voici le Brésil : M. et Mme da Silva Ramos et le grand ingénieur Santos Dumont. La France ? Ne voyez-vous pas, auprès de notre cher directeur, André de Fouquières, premier gentilhomme de France, M. et Mme Bienaimé, M. Pierre Bermond, M. Iribarnégarav, M. Gustave Chapon, et le maître Claude Farrère ? Quant à Perico Ribera, nous pouvons bien l'annexer, d'ailleurs le grand art est aussi français qu’espagnol.



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GRAND DUC BORIS DE RUSSIE
PAYS BASQUE D'ANTAN





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PRINCE MICHEL ROMANOFF ENFANT
PRINCE THEODORE DE RUSSIE
GRAND DUC ALEXANDRE MIKHAILOVITCH

Biarritz enfin nous déléguait M. et Mme Hirigoyen, Anglet nous recevait par le sourire de M. Le Barillier. 



Il est rare à Biarritz de voir des gens du monde en avance ou même exacts. Comment ne pas penser à une grâce spéciale en reconnaissant promenant sur la terrasse de la Chambre d’Amour bien avant l’heure du défilé, S.A.I. le grand-duc Boris, M. et Mme de Rachenskv, qui regardaient sur la plage l'arbalète avec laquelle M. Santos Dumont se propose de projeter en mer des bouées de sauvetage et qui déjà écarte ses vastes bras au pied de l'établissement de la Chambre d’Amour.


 

Et quand le moment du cortège fut venu, nous reconnaissions encore dans la tribune d'honneur : 


S.A.I. le grand-duc Dimitri et la princesse lllinski, duchesse de Leuchtenberg, duchesse Boris, baron Franck, comte Nicolas Zarneckau, comte et comtesse de Penalver, Mme Lucien Lelong, née princesse Nathalie Paley, M. Jean-Charles Worth, princesse Paléologue, Mme Haristoy, baronne Oppenheim, baron et baronne Raush de Traubenberg, M. René Halphen, M. Jean Borotra, M et Mme Besnard de Quelen, M. Louis Daney, Mme Labat, M. et Mme Paul Metchersky, M. Fouchou, le grand artiste russe Chaliapine, Mlle Spinelly, le délicieux écrivain Pierre-Plessis, baron et baronne Robert de Gunzbourg, M. Alexandre de Grijalba. M. Mac Kinlay, Mlle de Saint-Aubyn, M. Jacques Léglise, M. Osorio, etc...





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GRAND DUC DIMITRI DE RUSSIE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Si une centaine de personnalités tâchaient de se protéger contre le grand soleil de cinq heures sous la pergola de l'établissement, ce sont plusieurs centaines de membres de la colonie étrangère qui avaient pris place sur des chaises de chaque côté du restaurant ce sont bien des centaines qui faisaient la haie sur le parcours des voitures. Le distingué capitaine de gendarmerie qui avait organisé avec tant de tact et d’habileté le service d’ordre, n’estimait pas à moins de six cents le nombre d'autos de spectateurs qu’il avait canalisées tout au long du chemin de la grotte de la Chambre d’Amour. Il n'est donc nullement exagéré de penser que plus de mille personnes ont assisté hier au défilé des voitures du concours. 




Ces voitures, parquées dans la cour d'honneur et triées en séries par les soins de M. Barbier, administrateur de la Gazette, assisté de M. Menot dont on sait la compétence, faisaient déjà depuis un moment l’admiration des badauds : soixante-deux voitures, toutes de belle ligne, merveilleusement vernies et astiquées, classées en huit catégories. Et voilà le fait unique que l’on n’enregistre qu’à Biarritz ! Sur ces soixante-deux autos, cinquante-deux étaient des voitures du plus grand luxe, montées avec des carrosseries des plus grands maîtres carrossiers et d’une force variant entre 17 et 50 CV.



Le défilé :


Les voitures s’engagent à l’extrémité sud de la promenade qui longe la mer, suivent le rivage lentement entre deux rangées de spectateurs et s'arrêtent en fin devant la pergola de l’Etablissement où, debout, M. André de Fouquières, vice-président du jury, les attend. 



Comment dépeindre cette opulente procession de belles voitures, devant la mer calme, sous le soleil, la curiosité et l’enthousiasme soudain de l’assistance, l’animation des photographes et ces opérateurs de ciné courant devant les autos en marche, puis l'arrivée devant les " juges" en robes de voiles et en pantalons blancs... 



Il faudrait surtout pouvoir montrer Fouquières accueillant chaque conductrice avec un mot charmeur, parfois doucement plaisant. Une jolie jeune femme demeure au fond de sa Rolls ? Fouquières ne le tolérera pas. Il s'élance, ouvre la portière. Et ne serait pas femme, la femme qui résisterait à son invite. Elle descend, Fouquières a déjà retrouvé son nom, sa nationalité, remarque ses yeux, décrit sa toilette. Un compliment encore, un geste aimable pour tendre à la dame la plaquette émaillée aux armes de Biarritz que la Gazette offre, en souvenir, à chaque concurrent. 



Durant ce temps le jury, en riant ou très sérieusement a marqué ses chiffres. En un tournemain, Fouquières a réembarqué la dame, parfois avec son singe, parfois avec son mari, parfois avec son chien, la jolie dame qui s’en va enchantée... 



"Avec les compliments du jury !" Et c’est le tour de la suivante...


Le défilé des voitures légères fut bref. Mais quand on arriva aux voitures importantes, ce fut, comme nous l'avons dit, bien une autre affaire. Les longues voitures luxueuses, racées se suivaient à se toucher et la file, aussi loin que regard pouvait s'étendre, paraissait interminable. Quelle difficulté aussi pour le jury de décider entre la "Packard" du baron de Gunzbourg, la splendide "Stutz" de M. Boissevain, la "Chrysler"du marquis de Casa Montalvo ?...




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PACKARD 645 DELUXE
PAYS BASQUE D'ANTAN




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STUTZ 1929
PAYS BASQUE D'ANTAN





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CHRYSLER 1929
PAYS BASQUE D'ANTAN

La catégorie des grands cabriolets ne présentait pas moins de vingt-sept voitures dont une vingtaine étaient des chefs-d'oeuvre. Les plus belles voitures actuellement en France étaient rassemblée là. Comment choisir entre celle qui obtint le grand prix d'élégance à Paris, "l'Hispano" de Jean Borotra, grand prix d'élégance de Deauville, le grand prix d'élégance de La Baule, "l'Hispano" de M. Lucien Lelong, la "Packard" de M. Chauvin du Treuil, la "Rolls", classée d'ailleurs hors concours comme ayant gagné le prix d'élégance de Biarritz 1928 et trois grands prix de M.M. Pelham-Clinton, la "Chrysler" du duc de Tamamès, la "Voisin" de Mle Bermond, la "Rocket" de M. Jean-Charles Worth, "l'Hispano" de M. Bunau Varilla ?...





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HISPANO SUIZA 1929
PAYS BASQUE D'ANTAN

De ces splendeurs d'acier, sortaient des merveilles de chair et de soie... la baronne Franck et Mle Harriett Strauss toutes deux adorablement de noir habillées, Mme Jean-Charles Worth en toilette de voile vert à fleurs, Mme Lucien Lelong, née princesse Nathalie Paley. Jean Borotra qui escorte ces dernières est naturellement salué par Fouquières en termes empanachés. La foule acclame le champion. Mais Jean, caché à demi derrière la portière, fuit déjà vers la sortie.




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MME LUCIEN LELONG
PAYS BASQUE D'ANTAN

Au milieu de ces voitures imposantes, notre ami Louis Daney, arrivé hier soir à Biarritz, fit une entrée sympathique au volant d'une ravissante "Ford" avec laquelle il se propose de sillonner cette Côte Basque dont il parle avec tant de talent dans "Figaro".



Les grandes conduites intérieures n'étaient guère moins nombreuses et certes pas moins luxueuses. Entre la "Packard" de M. Abdallah Uaglin, celle de M. Ornellas et la "Panhard" qui vient de ramener de Paris M. de Fernandez-Azabal, le jury ne semblait vraiment à quelle décision se résoudre...



Cette anxiété fut alors dissipée par une plaisanterie aussi amusante qu'originale. Après la dernière 8 cylindres, on vit arriver un véhicule étrange. Ca tenait du crabe par l'allure et de la machine à battre par le bruit. Quant à la forme elle était indescriptible. C'était un monceau de ferrailles en marche, un amas de tôles entre lesquelles sortaient dix têtes et une infinité de bras et de jambes...



Ainsi une vieille Ford de 1908, toute disloquée, démolie, maculée, le capot à l'envers et veuve de marchepied, traînait encore allègrement une dizaine de jeunes gens et de jeunes filles, fidèles joueurs de tennis d'Aguiléra...



Mais arrivée devant le jury en joie et au milieu d'une acclamation que nulle Rolls ne connut, la vieille Ford dut être si heureuse qu'elle en mourut de joie...Vingt bras robustes l'entraînèrent , remplaçant joyeusement les CV défunts...



Le thé qui acheva le concours fut traditionnel , mais plus remarquables furent les ébats nautiques que permit aux spectateurs qui étaient demeurés une heure et demie assis au soleil, la piscine fraîche, attirante et où toute une jeunesse s'éclaboussait !"






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