CHEMINS DE FER ET TRAMWAYS AU PAYS BASQUE EN 1923.
Avec l'évolution touristique, des moyens de communication plus modernes sont réclamés par la population.
Voici ce qu'exprimait la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition
du 26 avril 1923 :
"Il y a quelques semaines, la "Gazette" faisait ressortir la nécessité pour notre région touristique d’être mieux desservie dans tout son hinterland, et l’intérêt de relier toutes les stations de la côte et les villages du Pays basque par des tramways et des chemins de fer.
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Voilà qui, pour majeure partie, est chose décidée. A la suite d’accord entre la Compagnie du Midi et la Société des Voies Ferrées Départementales du Midi, bien connue déjà du public sous la dénomination de "V. F. D. M." les projets dont la guerre avait arrêté la réalisation vont être repris incessamment : les travaux poursuivis avec activité seront, paraît-il, terminés dans quelques mois en ce qui concerne le tramway Bayonne-Hendaye, et le chemin de fer à crémaillère de la Rhune.
D’ores et déjà nous sommes assurés d’être sur le même pied que la Côte d'Azur dont le littoral est longé par un tramway qui rend des services tout différents de ceux assurés par le chemin de fer parallèle et tout proche. Soit au point de vue pittoresque, soit pour la facilité des déplacements touristiques une grande ligne ne peut tenir lieu du tramway qui passe fréquemment, s'arrête sur tout le parcours, permet d'admirer tous les sites de la région traversée.
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Il nous restera ensuite à prendre exemple sur la Suisse — ce qui est vraisemblablement prévu. Sur les grands réseaux ferrés suisses sont branchées des artères qui pénètrent toutes les vallées desquelles se détachent encore des voies de moindre importance atteignant tous les villages susceptibles d’attirer et de retenir les voyageurs. Notre région offre autant de ressources que la plupart des cantons suisses : il suffit de les mettre en valeur ; mais la condition essentielle est d’en rendre l’accès facile. La nature a si bien fait les choses en Pays basque qu’il est sans doute possible de se faufiler à travers les pittoresques accidents du terrain sans avoir à résoudre trop de difficultés techniques et économiques.
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Toute la région va bénéficier rapidement de cette première réalisation du programme tendant à tirer le meilleur parti des avantages qu'elle offre aux étrangers désireux de repos, de bon air, de calme, d’impressions vives et profondes. Il y a lieu d’être reconnaissant à tous ceux qui ont mis leur compétence, leur activité, leur admiration pour notre pays et la confiance en son avenir, au service d’une si belle cause.
Une question connexe, mais plus facile à résoudre, reste à solutionner ; la remise en état de nos routes si délaissées depuis la guerre. Nous y reviendrons incessamment.
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Ce que nous écrit M. Le Barillier.
Nous avons reçu de M. Le Barillier, sénateur et maire d’Anglet, la lettre ci-dessous à laquelle nos lecteurs prendront un très vif intérêt :
Pau, le 25 Avril 1923.
Mon cher Rédacteur en Chef,
Sachant que l’importante question des Tramways du Pays Basque devait être discutée au cours de la session du Conseil général, vous m'avez prié de vouloir bien vous renseigner sur l'état de cette affaire intéressante, au plus haut point, pour notre région...
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Je suis heureux de pouvoir répondre à votre désir.
Sans parler des formalités multiples exigées par les diverses administrations, ni des démarches nombreuses auprès des pouvoirs publics ; sans entrer dans le détail et la complexité des chiffres, voici exposé brièvement et aussi clairement que possible l’état de la question.
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L’ensemble du réseau des Tramways du Pays Basque se divise, je l’ai déjà expliqué dans la Gazette de Biarritz, en deux parties :
1° Les lignes subventionnées par les Départements des Basses-Pyrénées et des Landes et qui relient Peyrehorade à Saint-Jean-de-Luz par Cambo, Espelette, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ascain, avec embranchement sur Sare, ainsi que la ligne de Saint-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port ;
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2° Les lignes non subventionnées allant, l’une de Bayonne à Hendaye par la Barre, la forêt d’Anglet, Biarritz, Bidart, Guéthary et Saint-Jean-de-Luz ; l’autre, chemin de fer à crémaillère, partant d’Ascain et conduisant au sommet de la Rhune.
Ces diverses lignes étaient déjà entreprises lorsque survint la guerre ; des sommes importantes y avaient été consacrées, et pour les seules lignes de Peyrehorade à Saint-Jean-de-Luz et de Saint-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port plus de trois millions avaient été employés sur les huit millions prévus.
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Durant toute la guerre les travaux furent interrompus ; et même les rails déjà posés furent pris par l’Etat pour les besoins du front de bataille.
La paix signée, notre Conseil Général s’entretint avec les Concessionnaires de la reprise et de l’achèvement des travaux. Mais alors des difficultés multiples s’élevèrent, provenant surtout, de l’accroissement considérable des matériaux et de la main-d’œuvre.
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Les cinq millions de travaux qui restaient, en 1914, à effectuer pour l’achèvement de ces lignes étaient devenus vingt-six millions ; des mesures nouvelles s’imposaient ; elles furent courageusement prises par notre Assemblée Départementale qui décida un emprunt supplémentaire de vingt et un millions.
L’annuité de cet emprunt devra pour la moitié être supportée par l'Etat.
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La plus grosse difficulté était vaincue.
Ainsi donc, et alors même que quelques embarras d’ordre administratif existent encore, on peut envisager une prompte reprise des travaux sur la ligne Peyrehorade-Saint-Jean-de-Luz ; et de Saint-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Pour les lignes non subventionnées de Bayonne-Hendaye et de la Rhune, l'affaire se présente non moins bien.
On sait que cette ligne dont la Société concessionnaire est dénommée "Compagnie des Voies ferrées départementales du Midi" ou brièvement V. F. D. M. est une filiale de la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Cette dernière avait été autorisée à fournir à la V. F. D. M. une garantie jusqu’à concurrence de dix-neuf millions ; mais le surenchérissement de toutes choses se faisant sentir, la Compagnie du Midi demanda l’autorisation de porter cette garantie de 19 à 32 millions.
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Il fallait une loi ; elle fut votée à la Chambre, et ensuite au Sénat, le 5 Avril dernier, sur le coup de minuit.
Aujourd’hui la Compagnie du Midi étant satisfaite, la V. F. D. M. peut poursuivre l'achèvement de cette ligne ; elle s’y prépare.
La ligne qui est ouverte de Bayonne à Biarritz, va se continuer jusqu’à la frontière ; toutes les enquêtes sont faites ; toutes les autorisations administratives sont données ; il n’y a plus qu’à mettre les travailleurs sur les chantiers. De même pour le chemin de fer à crémaillère du sommet de la Rhune.
Voilà donc deux lignes qui peuvent être très rapidement ouvertes à l’exploitation ; mais leur caractère essentiellement touristique exige, pour que cette exploitation ait des chances de réussite, un complément indispensable qui est le raccordement de Saint-Jean-de-Luz à Ascain, ou plus exactement, au Col de Saint-Ignace d’où la crémaillère grimpera vers le sommet de la Rhune.
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