LES PLANTATIONS À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931 (onzième partie)

LES PLANTATIONS À HENDAYE EN 1931.

Dès 1909, Henri Martinet a introduit et planté, à Hendaye, des espèces d'arbres fruitiers et des arbustes adaptés au climat de la Côte Basque.

VILLA MENDIA AZPIA HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Après vous avoir parlé dans des articles précédents des mimosas et des eucalyptus, des 

palmiers,  des orangers, des citronniers et des oliviers, des conifères et des arbustes plantés 

par Henri Martinet à Hendaye, voici d'autres plantations effectuées et rapportées par Henri 

Martinet dans la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 17 

mai 1931 :

'Le pays basque Touristique et économique.

Plantations (suite).

Les plantes grimpantes.

Les Raquettes ou Oponces sont d’origine américaine, ce qui n’empêche qu’on les rencontre partout dans l’Europe méridionale et le Nord de l’Afrique, où elles ont été introduites de longue date.

L’espèce la plus connue et la plus répandue est l'Opuntia Ficus indica, Figuier de Barbarie ou Figuier d’Inde, dont on fait des haies aussi défensives que celles plantées en Agaves ; les tiges articulées ou raquettes superposées, très charnues, sont très goûtées des animaux, qui en sont friands et les fruits, de la grosseur d’un citron, sont comestibles et rafraîchissants. Je ne dissimulerai pas un instant qu’à ces pseudo-figues, je préfère infiniment une Pêche de Montreuil, ou même une vulgaire Melocotton ; les indigènes des bords de la Méditerranée les apprécient suffisamment pour qu'il en soit fait un commerce important en Andalousie, comme dans le Nord de l’Afrique.

FIGUIER DE BARBARIE

Mais, ici, c’est uniquement au point de vue ornemental que nous considérons ces plantes qui, disséminées sur les rocailles et les talus exposés au Midi, produisent des effets que les voyageurs qui ont visité le quartier de l’Albaicin, à Grenade, dont les grottes abritent la population gitane, ont pu admirer.

QUARTIER ALBAICIN GRENADE
ANDALOUSIE D'ANTAN

On cultive en Algérie deux variétés distinctes de cette espèce. Les autres Opuntia cultivées dans les jardins sont les suivantes : O. cylindrica, O. maxima, O. orgentea, O. tomentosa, etc.

OPUNTIA ROBUSTA MONACO

Les Ficoïdes (Mezembrianthemum), principalement le M. edule, ou Figue marine, sont très rustiques chez nous. Ces plantes charnues, à longues tiges traçantes sont précieuses pour la garniture des rochers et des talus. Elles ne redoutent pas le soleil ardent et la sécheresse et produisent en abondance de jolies fleurs rouges, blanches ou jaunes, de l’effet le plus éclatant. Elles font merveille dans les jardinières des balcons, où l’on n’est pas obligé de les remplacer chaque année. La Côte d’Azur en est jonchée, les talus arides des chemins de fer en sont recouverts. Me direz-vous pourquoi on n’en rencontre que de rares exemplaires sur la Côte Basque ? Ce n’est cependant pas la difficulté que présente leur culture, car elles se reproduisent comme du chiendent. Ignorance ou apathie ?

FICOÏDE

Je pourrais recommander encore pas mal d’autres espèces, ne serait-ce que la Ficoïde glaciale (M. crystallinum), mais commençons d’abord par cultiver et répandre partout la première.

Les Echeveria sont très employés surtout l'E. glauca, petites rosaces gris bleuâtre, avec lesquelles on forme des lignes ou des bordures dans les mosaïques florales. Toutefois, il en existe d’autres espèces à plus grand développement, propres à la garniture des rochers, telle que l'E. retusa, dont les grandes fleurs en grappes, rouge vif, sont utilisées pour la bouquetterie et la garniture des appartements en hiver.

ECHEVERIA

Les Cotyledon, les Rochea, les Crassula appartiennent à la même catégorie de plantes et la plupart sont rustiques en plein air, sur la Côte Basque. Les rochers du château de Nice sont en partie recouverts du Cotyledon orbiculata, qui s'y est acclimaté et s’y reproduit naturellement.

COTYLEDON ORBICULATA

L’éloge des Yucca n’est plus à faire, mais pourquoi n’en voit-on pas davantage, alors que ces plantes, notamment le Y. gloriosa d’une rusticité à toute épreuve, se reproduisent avec une étonnante facilité. Il suffit de mettre dans le sol, même dans les sables des dunes, un tronçon de tige, pour que l’on voie bientôt des rosaces de feuilles surgir, du milieu desquelles ne tardent pas à s’élancer d’immenses panicules de fleurs blanches ou rosées. D'autres espèces, aussi rustiques, atteignent un plus grand développement que la précédente.

Ce sont le Y. aloifolia, le Y. Draconis, qui s’élève jusqu’à 6 mètres et le Y. filifera, de même taille, répandu en Algérie et dont l’acclimatation devrait être tentée chez nous.

YUCCA GEANT

Ce qu’il y a de remarquable et d’agréable chez toutes les plantes grasses, c’est la facilité avec laquelle on peut les multiplier, soit par semis, soit surtout par éclats ou boutures que l’on expose pendant quelques jours au soleil pour laisser cicatriser les plaies et que l’on n’a plus qu’à mettre dans n’importe quel sol pour les voir émettre rapidement des racines et se développer. Malgré leurs épines et leur aspect quelquefois rébarbatif, il n’est pas de végétaux ayant un meilleur caractère."

A suivre...

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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