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dimanche 22 janvier 2023

LES PLANTATIONS À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931 (cinquième partie)

 

LES PLANTATIONS À HENDAYE EN 1931.


Dès 1909, Henri Martinet a introduit, à Hendaye, de nombreuses espèces d'agrumes et d'arbustes adaptées au climat de la Côte Basque.



pays basque autrefois économie transports tramway
TRAMWAY ET VILLAS DANS LES PINS HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Après vous avoir parlé dans des articles précédents des mimosas et des eucalyptus, des 

palmiers,  des orangers, des citronniers et des oliviers, et enfin des conifères  plantés par Henri 

Martinet à Hendaye, voici d'autres plantations effectuées et rapportées par Henri Martinet dans 

la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 29 mars 1931 :



"Le Pays Basque.


Son développement touristique et économique.


Plantations (suite).


Les plantes non résistantes.



Je dois dire, avant de poursuivre plus loin cette étude, que je n’ai pas obtenu que des succès dans les tentatives d’acclimatation que j’avais entreprises avant la guerre et que des occupations trop multiples et absorbantes m’ont fait perdre un peu de vue, depuis. C’est ainsi que j’ai pu constater la non-rusticité des espèces suivantes : Grevilea robusta, déjà nommé, les Myoporum, Oreopanax, Sparmannia africana, qu’il me paraît inutile de chercher à cultiver en plein air, dans nos jardins.



Avant d’en terminer avec les arbres à haute tige je ne voudrais pas laisser l’impression que j’ai la phobie des arbres qui perdent leur parure verte à l’approche des frimas. Si je crois utile de préconiser la plantation d’essences à feuilles persistantes dans les centres de villégiature, comme le Pays basque et le Béarn, où l’on a la légitime ambition de retenir des hôtes aussi bien en hiver et au printemps qu’en été, c’est pour donner à ceux-ci, par la vue, l’impression nette que notre climat est réellement doux et très tempéré ; mais je ne condamne pas, pour cela, systématiquement et irrévocablement tous les autres arbres. Il en est un surtout qui rend les plus grands services et mérite toute notre sympathie : c’est le Platane.



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AVENUE DES PLATANES SARE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Cet arbre donne l’impression de la bonté, car il s’accommode à peu près de tous les sols et il se prête volontiers à toutes nos fantaisies, en se laissant tailler et rogner à plaisir, sans bouder, et sans cesser pour cela de nous gratifier de son ombre rafraîchissante. Si l’on peut faire des comparaisons entre le règne végétal et le règne animal — Et pourquoi pas ? Les végétaux ne vivent-ils pas, ne respirent-ils pas comme les animaux et leurs moyens de reproduction sont-ils tellement différents ? —, on est en droit de dire que le Platane est un de nos meilleurs arbres domestiques. Livré à lui-même, il atteint les plus grandes dimensions, comme on peut le constater sur les promenades de Perpignan et dans bien d’autres lieux.



Aussi, est-il de plus en plus à l’honneur. N’est-ce pas lui qui orne aujourd'hui la plus belle voie du monde : les Champs-Elysées de Paris ?



Réservons donc au Platane, dans nos projets, la place qu’il est digne d’occuper.



Parmi les autres arbres qui perdent leurs feuilles en hiver, mais qui rachètent cet inconvénient par leur abondante floraison, ou leur fructification, on peut citer :


L'Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), qui se couvre littéralement de jolies fleurs violettes aux premiers rayons du soleil, et qui, quoique connu depuis longtemps, n’est pas aussi cultivé qu’il mériterait de l’être dans une région aussi fréquentée que la nôtre au printemps ;


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ARBRE DE JUDEE ET OLIVIER NYONS DRÔME


Les Magnolias à feuilles caduques, dont les fleurs magnifiques apparaissent même avant les feuilles, comme c’est le cas pour l’arbre de Judée.



Les espèces les plus recommandables appartenant à cette catégorie, sont les Magnolia Yulan (conspicua), M. acuminata, M. Campbelli, M. cordata, M. Fraseri, M. glauca, M. hypoleuca, M. macrophylla, M. stellata, M. Watsoni.



Certaines espèces d’Acacias (Robinia pseudo-acacia) telles que les Robinia Decaisneana, R. semperfloreus, R. hispida, ou Acacia rose, ce dernier devant être planté, de préférence, à l’abri des grands vents.



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ACACIA
59 MARCQ EN MAROEUL



Le Kaki (Diospyros kaki), ce bel arbre d’origine japonaise, que son large feuillage suffirait seul à recommander, mais qui, en outre, produit de gros fruits rouges gros comme de belles tomates, auxquels chacun a le droit de préférer une bonne pêche, mais qui néanmoins sont comestibles et peuvent surtout servir à faire des confitures.


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FRUITS DU KAKI
ILLUSTRATRICE CATHARINA KLEIN


Enfin, quelques espèces se recommandent par la couleur de leur feuillage.



Ce sont principalement : l’Erable panaché (Acer negundo variegata), à feuilles panachées de vert, de blanc et de jaune ; le Prunus Pissardi, au feuillage pourpre, le Hêtre pourpre, qui convient surtout aux régions montagneuses. Il est bon, toutefois, de n’utiliser ces essences qu’avec discrétion pour mettre çà et là une touche dans les paysages, car leur abus aurait pour effet de rendre ceux-ci factices.



Les arbustes.



Ici, le choix est infiniment plus large et plus varié que pour les arbres à haute tige. Le nombre des espèces et variétés à recommander est tellement grand que je suis effrayé à la pensée d’ennuyer mes lecteurs en leur soumettant des listes trop longues. Aussi, me bornerai-je à indiquer celles qui ne sont pas suffisamment connues ou répandues, laissant volontairement à l’écart, malgré leurs qualités et leurs avantages celles qui sont déjà popularisées, telles que les Lauriers-Cerise, Fusains, Troènes, Aucubas, Lauriers-tins, etc., parmi les arbustes à feuilles persistantes et les Lilas, Spirées, Seringats, Deutzias, etc., qui perdent leurs feuilles pendant l’hiver, mais prodiguent leurs fleurs en été.


a) Les arbustes à feuilles persistantes.


Les Pittosporums, de plus en plus appréciés, comptent parmi les arbustes les plus avantageux pour le Sud-Ouest de la France.


Le Pittosporum Tobira, bel arbrisseau, qui peut atteindre de 3 à 5 mètres, au feuillage épais, d'un beau vert luisant, aux jolies fleurs blanches dont l’odeur évoque celle de la fleur d’oranger, est le plus connu. Très vigoureux, il se prête à de multiples usages, en massifs, en isolés, comme coupe-vent, planté en ligne. Mais c’est surtout pour former les haies entourant les propriétés qu’il est recommandable, car il supporte parfaitement la taille et même les vents de la mer. Enfin, on peut le former sur petite tige pour les plantations d’alignement.


Le Pittosporum Mahi, au feuillage plus léger et ondulé, se prête aux mêmes usages et est tout aussi rustique.


Parmi les nombreuses espèces du même genre qui sont cultivées, on peut signaler encore, pour notre région, le P. undulatum et le P. coriaceum.


Le Choisya ternata rivalise, sur bien des points, avec les Pittosporums, car, lui aussi, a un beau feuillage trifolide, persistant et se couvre de jolies fleurs blanches au premier printemps. Quoique très rustique, il se prêterait moins cependant à la formation des coupe-vents, mais il mérite d’être très répandu dans tous les jardins.



Le genre Cotoneaster comprend un certain nombre d’espèces qui, outre leur feuillage toujours vert, offrent l’agrément de se couvrir de jolies petites drupes rouge vif, rouge orangé ou rouge très foncé qui persistent pendant l’hiver.



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COTONEASTER COMMUN


Je citerai, parmi les meilleures espèces à cultiver : le Cotoneaster angustifolia, à fruits jaune orangé ; le C. buxifolia, à fruits rouge foncé ; le C. Francheti, à fruits orangés ; le C. rotundifolia, à fruits rouge brillant ; le C. micropylla, à fruits rouge violacé.



A cette liste, qui pourrait être encore allongée, il convient d’ajouter le C. horizontalis, bien que celui-ci ne conserve pas ses feuilles tout l’hiver ; mais ces feuilles deviennent d’un beau pourpre dès l’automne et font de cet arbuste, avec la multitude de petits fruits rouge vif qui couvrent toutes les branches, un des éléments les plus précieux pour la décoration des jardins, planté, isolé ou en groupe sur les pentes et les rochers.



Les Epines-vinettes (Berberis) sont, comme dans le genre précédent, soit à feuilles caduques, soit à feuilles persistantes selon les espèces. Parmi celles de la seconde catégorie, les plus recommandables sont : le B. acuminata, le B. Darwini, le B. stenophylla, pour ne citer que les principales. La plupart de ces arbrisseaux sont épineux et se cou vrent au printemps de fleurs généralement jaunes, de tons variés.


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BERBERIS VULGARIS


H. Martinet.

Ingénieur horticole,

Professeur honoraire à l’Ecole nationale d’Horticulture dé Versailles,

Rédacteur en chef de la Revue horticole."


A suivre...







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