LE CHARIVARI AU PAYS BASQUE EN 1923.
Les charivaris ont existé en Europe et dans de très nombreuses régions de France, dont le Pays Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 7
septembre 1923, sous la plume de Mesmes :
"Le Charivari basque du 9 septembre.
L'affiche nous le dit enfin ; Ce ce sera un charivari ! Maintes personnes en parlent déjà qui, comme moi, s'intéressent à tout ce qui touche le Pays Basque. Et toutes de se demander : "Qu'est-ce qu’un charivari ?"
Comme pour l’histoire des cachcarots, dont je parlais ici-même, ces jours derniers, j'ai cherché ; j'ai interrogé les vieux, ceux qui, au cours du récent hiver, allèrent dans la montagne pour assister à des fêtes identiques.
Voici ce qu’ils m’ont dit :
Les charivaris sont probablement aussi anciens que le peuple basque lui-même. Ne comportant le débit d'aucun couplet, d’aucun poème, d’aucun discours écrits, ils n'ont ni histoire officielle, ni archives ; ils ne reposent que sur la tradition. Mais cette tradition en conserve avec soin, le sens, les tendances et la forme ; et ils sont toujours des manifestations dont l'origine est due à un événement actuel, local, à une histoire de village, à une aventure de premier voisin.
Leur caractère habituel est satirique. C'est d'ailleurs pour leur excès de méchanceté, pour leur tournure licencieuse, pour leur esprit frondeur, qu'ils furent pendant quelque temps interdits au XVIe siècle, par l'Eglise et par l’Etat.
Mais c'est aussi parce qu’ils sont une manifestation naturelle et spontanée du caractère basque, que ces charivaris, bravant toutes défenses se sont conservés et se conservent dans les coins les plus reculés, se transmettant de génération en génération, jusqu'à nos jours.
Le charivari est donc la conséquence d’un événement local, spécial, actuel. Cet événement est, le plus souvent, une aventure comique ou gauloise qui prête à développements risibles et à sous-entendus ; le charivari dirigera là-dessus, ses traits satiriques. D’autres fois. — er c'est le cas pour le 9 septembre, — la cause en est un fait heureux, le retour d'un enfant du pays couvert de gloire, une fête particulièrement dédiée à la tradition ; le charivari tressera quelques couronnes au héros, on célébrera le journée ; mais la satire ne perdra jamais ses droits et trouvera toujours une victime à s’offrir. Le 9 septembre, en place de Campos-Berri, ce sera l’Huissier, l'Huissier symbole du gendarme, du douanier, de l’agent du fisc, de tout empêcheur de danses en rond, ici... et ailleurs !
Comment se déroule pratiquement un charivari ?
D’abord un cortège : une garde à cheval qui ouvre la marche ; la musique composée de flûtes, de tambourins, parfois de violons ; les danseurs, sur deux files, avec leurs bouquets et leurs rubans ; les acteurs, accusés, juges, avocats, etc. ; les corporations, variant avec la nature du charivari, telles que maréchaux, etc...
Puis, sur la place du Fronton, la fête proprement dite : Improvisations des poètes annonçant au public le sujet de la représentation ; danses appropriées à ce sujet ; scènes diverses d’accusation, de jugement, de condamnation, sauts basques indiquant l’approbation ou la joie de la foule ; etc., etc...
PLACE LOUIS XIV ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE 1923 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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