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vendredi 25 mars 2022

UNE ESCROQUERIE À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1922

UNE ESCROQUERIE À BAYONNE EN 1922.


En 1922, a eu lieu une escroquerie "à la morue" en gare de Bayonne.




pays basque autrefois labourd justice
BAYONNE 1922



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 16 juin 

1922, sous la plume de Me Renard :



"Tribunal Correctionnel.


Audience du 15 Juin 1922.


Le Haut Commerce.



Lorsque Tartarin, d’illustre mémoire, contait au cercle de Tarascon, comment il avait fait le "haut commerce" en Extrême-Orient, où il n’était jamais allé, et comment il avait tiré sur les pirates jaunes : "Pan ! pan !" il ne mentait pas. Il était seulement victime du mirage qui, on le sait, hante souvent les cervelles provençales. Le sieur Maurice Malais, dit Amat, dit M’Allais, qui était appelé hier devant le tribunal de Bayonne — mais ne répondit, pas — lorsque, disons-nous, Maurice Malais prétendait faire le haut négoce, il mentait sciemment, avec cette circonstance aggravante que ce n’était pas pour éblouir ses contemporains, mais pour leur soutirer de l’argent et se l’approprier. 



Tout d’abord, Malais ne fut pas négociant. Il fut dentiste. C'était vers 1919. Il arriva à Hendaye, s’installa dans un cabinet dentaire inoccupé et sans avoir jamais pratiqué ce métier, a-t-on tout lieu de supposer, se mit à extraire des dents. Sans doute n’était-ce pas sans douleur et les affaires allaient-elles fort mal, car il chercha une autre voie. 



Sous le nom de Amat, il fonda un petit journal qui s’intitulait le défenseur des mutilés du Sud-Ouest. Cette feuille était imprimée à Bayonne. Elle ne dut avoir que peu de lecteurs, mais Malais, dit Amat, empochait quelques recettes et ne payait pas son imprimeur. Il poursuivait en outre une idée, qu’il mit bientôt en réalisation. Il organisa une fête au profit des mutilés. Elle eut quelque succès. Amat empocha, cette fois encore, les recettes et ne paya personne, à commencer par les mutilés. 



Ce beau coup lui valut d'être arrêté et condamné à un an de prison, qu’il purgea à Bayonne. 



A peine sorti de la "villa Chagrin", il s'établit négociant. Il avait loué un local assez vaste, mais très sommairement meublé, rue Gambetta. C'était, expliquait-il, ses bureaux ou plutôt ceux de l’importante maison G.D.O. et Cie (Godard, Dupetit, Olivier et Cie, négociants en denrées alimentaires et autres produits, 9, rue de la République, à Toulon. 



Il fit des commandes dans des maisons de gros de la région et de Paris et les colis commencèrent à arriver chez lui. 



Dans l’intervalle, M. Cochet, commissaire central, qui n’avait pas perdu le souvenir de l’escroquerie précédente et qui avait reconnu Malais sous M'Allais, c’était le nouveau nom qu'avait pris le prétendu commerçant, commença à le surveiller. Après tout, il était possible que Malais, dit, cette fois, M’Allais eut résolu de se relever et ait entrepris un commerce honnête. Il fallait voir. Pourtant on apprit que la maison G. D. O. et Cie n’avait jamais existé. Des conseils de prudence furent donnés aux fournisseurs qui, dès lors, prirent leurs précautions. 



Tel ne fut pas, malheureusement, le cas d’une maison de Bordeaux, marchande de morue qui, sur une commande de M’Allais, lui en expédia 250 kilos en gare de Bayonne, sans avoir été payée, cela va de soi et sans avoir, d’autre part, fait l’expédition contre remboursement. Son représentant à Bayonne l’avisa bien des soupçons qui pesaient sur M’Allais, mais sa lettre se croisa avec l’expédition. 



Juste à ce moment, M. Cochet fit demander à son cabinet Maurice Malais. Celui-ci n’avait pas précisément la conscience pure puisqu’après avoir répondu qu’il allait "de ce pas" se diriger vers le commissariat, il disparut. 



On ne l’a jamais revu. Quant à la morue, qui parvint bien en gare de Bayonne, on n’a jamais su ce qu’elle était devenue. 



Malais a donc été jugé par défaut. 



Après d'intéressantes explications de M. Cochet sur cette affaire, l’escroc a été condamné à un an de prison."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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