PABLO TILLAC ET LE PAYS BASQUE.
Jean-Paul Tillac, dit Pablo Tillac, né le 14 avril 1880 à Angoulême (Charente) et mort le 15 octobre 1969 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), est un peintre, graveur, sculpteur et illustrateur français.
Jean-Paul Tillac naît, à Angoulême, dans une famille de la bourgeoisie provinciale, avec un père
agrégé (latin, grec) et une mère issue d'une famille de petits industriels de la Dordogne. Puis sa
famille déménage à Niort.
Jean-Paul montre, très jeune, des prédispositions pour le dessin, en particulier d'animaux
domestiques.
En 1896, il expose deux dessins au Salon Poitevin des Arts et la même année, il obtient son
baccalauréat.
Il décide alors de se lancer dans une carrière d'artiste et il obtient une bourse pour suivre des
études à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Il y étudie avec des professeurs réputés comme Jean-Léon Gérôme, Fernand Cormon, Gustave
Jacquet, Charles Walter et Oscar Roty.
Dans cette école prestigieuse, il utilise des techniques variées : huile, aquarelle, fusain, pastel,
sanguine, mine de plomb et estampe.
Jean-Paul est diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts.
Il voyage à l'étranger, d'abord à Londres, en 1904, puis aux Etats-Unis en 1906 et 1909, puis à
Cuba. Il enseigne le dessin à Austin (Texas).
En 1910, Jean-Paul quitte l'Amérique et rentre en France, puis va en Espagne, pays qui va être
une source d'inspiration pour ses dessins, en particulier à Madrid et à Barcelone.
Lors de la Première Guerre mondiale, il est réformé pour raison de santé mais il réalise, vers
Châteauroux environ deux cents portraits de soldats d'Afrique du Nord, tirailleurs algériens,
marocains ou tunisiens.
A la fin de la guerre, en 1919, il s'installe définitivement au Pays Basque Nord, en Labourd, à
Cambo-les-Bains, tout en continuant à voyager et travailler en Espagne (Barcelone, Madrid,
Tolède et Elche) et en Pays Basque Sud (Bilbao, Saint-Sébastien, etc...).
Il trouve à se loger dans un appartement, situé dans l'annexe de l'hôtel Assantza.
HÔTEL ASSANTZA CAMBO-LES-BAINS PAYS BASQUE D'ANTAN |
Sa mère et son frère Henri victime de la grippe espagnole le rejoignent à Cambo-les-Bains, lieu de
cure réputé et connu grâce au professeur Joseph Grancher et à Edmond Rostand.
Jean-Paul va parcourir le Pays Basque dans tous les sens, faisant des esquisses de la vie
quotidienne, dans les marchés, les ports, les églises, les cabarets, les places et les trinquets.
Tous ces dessins sont considérés aujourd'hui comme des documents ethnographiques.
Il s'intéresse beaucoup aux origines du peuple Basque, langue, race, ethnie et aux travaux du
professeur René Collignon et de Telesforo Aranzadi Uramuno.
En recherchant pour ses dessins des spécimens de figures Basques aux traits définis par Aranzadi
: nez aquilin, pommettes saillantes, menton plongeant vers le bas, il fait la connaissance d'un
homme de très grande taille, deux mètres, Aïta Mini, natif d'Urcuray, dont il fera plusieurs
portraits.
Jean-Paul rencontre, en 1923, un jeune dessinateur Raymond Silvy-Leligois, en soins à Cambo-
les-Bains et une grande amitié quasi fraternelle et artistique va les réunir pendant quelques mois,
jusqu'au retour du jeune homme, chez lui, à Grenoble.
Toute sa vie, il va être tiraillé entre sa passion du dessin et son goût pour l'ethnographie, donnant
également des conférences et publiant des articles à caractère ethnographique, en particulier
dans la revue Gure Herria, en 1924, en 1934, en 1937 et 1938.
Les paysages, les coutumes et les Basques sont une source constante d'inspiration jusqu'à sa
mort, en octobre 1969.
Artiste secret, replié sur lui-même, il fuit la Côte Basque, préférant l'arrière-pays.
Il n'aime pas beaucoup les artistes peintres de l'époque, tels que ceux du Groupe des Neuf
(Ramiro Arrue, René Choquet, Charles Colin, Jean-Charles Domergue, Henri Godbarge, Pierre
Labrouche, Georges Masson, Perico Ribera et Raymond Virac).
Il ne veut pas participer au lancement du Musée Basque et de l'Histoire de Bayonne, en 1924,
mais il y fait une donation de quatre gravures à l'eau-forte et d'un plâtre, qui a servi au
coulage du médaillon en bronze à la gloire du pelotari de Souraïde, Chilhar.
A cette époque également, il prend le prénom de Pablo, en remplacement de celui de Jean-Paul.
Pablo commence alors une carrière d'illustrateur dans l'édition de livres et de publications. Au
début, cela va plutôt concerner des livres pour enfants mais il est vite repéré par un éditeur
parisien Henri Cyral, qui va lui demander d'illustrer des romans, dont Ramuntcho, de Pierre
Loti.
Fin 1930, il est presque à l'apogée de sa carrière et il illustre le livre Les Légendes basques de
Jean Barbier.
Ce livre n'ayant pas rencontré le succès escompté, Pablo va s'installer en Guipuscoa, et il va
visiter les ports de cette côte, tels que Fontarrabie, Orio, Pasajes et Saint-Sébastien, dont il fera
des dessins.
En 1936, il rencontre un éditeur de Saint-Sébastien, Bernardo Estornes Lasa, directeur d'une
petite maison d'édition, Beñat Idaztiak.
Pablo va tout d'abord illustrer des oeuvres d'Arturo Campion, avant de créer des affiches
montrant son aversion de la guerre civile, qui va sévir, en Espagne, dès le 17 juillet 1936.
Une autre de ses passions est l'archéologie, lui provenant sans doute de la culture hellénique et
romaine de son père.
Cette passion va lui permettre de réaliser plusieurs séries et une bonne douzaine d'oeuvres.
Parallèlement à ses illustrations et ses dessins, et faisant violence à son tempérament, pour vivre,
Pablo est obligé de vendre des oeuvres et de travailler sur commande.
Il fait des portraits, par exemple ceux de la famille Ithurbide, propriétaire du trinquet de Cambo-
les-Bains. Il réalise aussi des estampes de paysans Basques.
Il va faire aussi des affiches et des produits dérivés, comme la décoration de boites de chocolat.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Cambo-les-Bains est occupée par les soldats Allemands, le
28 juin 1940. Pablo est expulsé de l'hôtel Assantza, où il résidait, ainsi qu'une dizaine d'autres
locataires. Il arrive néanmoins à se reloger dans une maison au Bas Cambo.
En colère contre l'occupant, il va dessiner des portraits satiriques.
Après la guerre, il peint des tableaux pour Yves Arambide, un riche mécène venant d'Argentine.
A partir de 1949, il participe à plusieurs salons artistiques, à Bayonne et à Pau.
La presse locale et régionale l'encensent.
Vers la fin de sa vie, de 1963 à 1966, Pablo va vendre, à prix semble-t-il modéré, 145 dessins
au Musée Basque de Bayonne.
VIEILLE FEMME BASQUE EN PRIERE PAR PABLO TILLAC |
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