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dimanche 27 mars 2022

TRAVAUX DANS LA BAIE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ - CIBOURE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1873 (première partie)

TRAVAUX DANS LA BAIE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ ET CIBOURE EN 1873.



Napoléon III fait entreprendre des travaux de fermeture de la baie de Saint-Jean-de-Luz / Ciboure, en faisant construire les digues de Socoa, Sainte-Barbe et de l'Artha.




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PLAN BAIE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal officiel de la République française, le 24 mars 1873 :



"... 5° Exécution des travaux relatifs à la fermeture de la baie de Saint-Jean-de-Luz.



La ville de Saint-Jean-de-Luz est bâtie au fond d'une vaste baie ou rade foraine et s'étend, d'un côté parallèlement à la plage, de l'autre parallèlement à la rive droite de la Nivelle qui, après avoir traversé ce port, se jette à la mer par un étroit passage. Le village de Ciboure est situé sur la rive gauche, en face de Saint-Jean-de-Luz.



L'embouchure de la Nivelle était autrefois encaissée entre la montagne rocheuse de Bordazain, du côté de Ciboure, et une grande dune du côté de Saint-Jean-de-Luz. Jusqu'à la fin du dix-septième siècle, cette embouchure, dont aucun navire ne s'approche plus aujourd'hui, formait une entrée profonde sûre et commode.



Des 1412, les marins basques, dont Saint-Jean-de-Luz était le principal port, s'avançaient jusqu'aux rivages de l'Islande. Dans la guerre de François 1er avec l'Espagne, Saint-Jean-de-Luz armait de véritables escadrilles battant les mers les plus lointaines, ainsi que le constatent les lettres patentes de 1539. Les archives de la ville font foi qu'en 1605, le maréchal d'Ornano, en compagnie de l'ingénieur français Boucher, visitait, par ordre d'Henri IV, la baie de Saint-Jean-de-Luz et déclarait que "nul lieu, sur la côte de la Guienne, n'offrait de commodité meilleure pour l'établissement d'un vaste port maritime."



Bien que l'idée de la fermeture de la rade ne fût alors qu'indiquée, on décida l'ouverture du bassin ou port d'échouage du Socoa, qui fut exécuté aux frais des communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure, et qui fut terminé en 1621, dans les formes et dimensions qu'il a encore aujourd'hui.



Dans la première moitié du dix-septième siècle, Saint-Jean-de-Luz comptait trente navires, de 35 à 40 hommes d'équipage chacun, pour la pèche de la morue à Terre-Neuve. Autant de baleiniers, de 50 hommes d'équipage en moyenne, se rendaient, chaque année, sur les côtes du Spitzberg. Sa population s'élevait, à cette époque, à 12 000 habitants, et Ciboure, sur la rive opposée, avait grandi dans la même proportion. En 1625, par ordre du roi Louis XIII, quatre bâtiments d'une jauge officielle de 500 tonneaux, mais d'une capacité en réalité plus considérable et qui, pour l'époque, représentaient des vaisseaux de second ordre, furent construits sur les chantiers de la Nivelle.



C'est à Saint-Jean-de-Luz, alors à l'apogée de sa prospérité, que fut célébré, en 1660, le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche. Les armements baleiniers de ce port comprenaient, à cette époque, 80 bâtiments de haut bord, montés par 3 000 marins.



Les désastres maritimes de la fin du règne de Louis XIV ont exercé la plus triste influence sur Saint-Jean-de-Luz, dont la population fut décimée par la guerre. Le nombre des navires pêcheurs diminua rapidement, et bientôt les ravages de la mer furent, pour cette ville, une nouvelle cause de ruine.



Il est généralement admis que c'est à la destruction graduelle des plateaux rocheux du Socoa, de Sainte-Barbe et d'Artha qu'est due l'invasion de la dune qui couvrait Saint-Jean-de-Luz. Vers 1675, la mer enlevait une des maisons de cette ville ; dans les années suivantes, les têtes des jetées qui protégeaient le chenal furent emportées, et l'anxiété des habitants était déjà grande quand Vauban vint visiter le port en 1686. On attribue à cet illustre ingénieur l'idée première du projet qui reçut plus tard un commencement d'exécution, et qui consistait à couvrir Saint-Jean-de-Luz par deux jetées prolongées des pointes de Sainte-Barbe et du Socoa, de manière à ne laisser entre elles que le passage nécessaire aux navires pour pénétrer dans la rade. Vauban proposa la création d'un établissement militaire, mais on se borna, en définitive, à dresser le projet d'un mur de garantie qui ne fut commencé qu'en 1707.



Le 22 février 1749, les lames soulevées par un vent furieux, franchissent le mur de garantie, se répandent dans la ville, renversent sept maisons et en attaquent 180 autres, que les habitants sont obligés d'abandonner ; une barre se forme qui intercepte toute communication entre la mer et le port pendant deux mois. On ne trouva rien de mieux à faire alors que d'exhausser de six pieds le mur de garantie.



Cet ouvrage, malgré d'incessantes réparations, s'écroule, presque en entier, dans le mois de mars 1782, sous l'effort d'une effroyable tempête qui ravage une partie considérable de la ville. Cette catastrophe fit revenir à l'idée de fermer la rade.



On commença, de chaque côté, la construction de jetées. En 1788, les portions exécutées atteignaient une longueur de 90 toises."



A suivre...



 







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