FAITS DIVERS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1942

 

FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1942.

Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 1900, 1901, 1902, 1903, 1904, 1905, 1906, 1907, 1908,  

1909, 1910, 1911, 1912, 1913, 1914, 1915, 1916, 1917, 1918, 1919, 1920, 1921, 1922, 1923, 1924, 1925, 1926, 1927, 1928, 1929, 1930, 1931, 1932, 1933, 1934, 1935, 1936, 1937, 1938, 1939, 1940 et 1941, voici l'année 1942.

HÔPITAL MIXTE ST-LEON BAYONNE 1942
PAYS BASQUE D'ANTAN

Que se passe-t-il en 1942 ?

Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :

• Janvier : 

• "L'Aviron Bayonnais menace de quitter le championnat après la suspension pour un mois 

de René Arotça. Il est "gracié"."

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 26 

janvier 1942 :

"L'Aviron et Arotça protestent.

La nouvelle frappant Arotça de suspension pendant un mois a frappé de stupeur les dirigeants de l’Aviron Bayonnais : 

"Nous sommes écœurés nous a dit un dirigeant du club bleu et blanc. On a fait contre Arotça une campagne de presse ma foi très bien orchestrée, et il nous est difficile d’accepter ainsi sans protester une décision qui classe bien ceux qui l’ont prise". 

Arotça lui, est furieux : 

"Il peut arriver à tout le monde de mériter une sanction. Mais en l'occurrence, je ne comprends pas. Au cours de la rencontre, je n’ai rien fait de répréhensible ; à la fin du match un joueur biarrot m’insulte, me crache dessus, me prend à partie et quand je veux me défendre, cinq ou six personnes me tombent dessus. En bref je suis victime d’une véritable agression et c’est moi qui suis puni. On aurait pu il me semble faire une enquête et entendre les délinquants avant de prendre une telle sanction. Pour ma part, il ne m’est pas possible d’admettre ainsi sans protester une telle injustice".

• Février :

• "Mme Goupil, négociante en spiritueux, descend du B.L.B. à St-Esprit. Elle est fauchée par 

une auto qui prend la fuite."

TRAMWAY BLB BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

• Mars :

• "Décès du Dr Jules Lafourcade, ancien maire.

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 9 mars 

1942 :

"Le docteur Jules Lafourcade, grand praticien et bon citoyen.

La mort subite du docteur Jules Lafourcade a causé à Bayonne, où il était entouré de l'estime et de l'affection de tous, une vive émotion. Si jamais citoyen fut attaché à sa cité, ce fut le docteur Lafourcade à Bayonne. il n'en était pas originaire étant né à Labastide-Clairence, mais il y vint dans son enfance et fit ses éludes au lycée et demeura attaché à notre ville toute son existence entièrement vouée à la science, à l'empressement à soulager la souffrance et au bien public. Car ce grand chirurgien, dont la réputation de praticien particulièrement doué, avait dépassé les limites de notre région, montra son zèle pour servir la cause publique quand, au moment de la lamentable et boueuse affaire Stavisky il accepta de poser sa candidature à la charge de Maire de Bayonne où il fut élu.

Est-il utile de rappeler qu’en cette circonstance La Gazette approuva la candidature du docteur Lafourcade et se félicita quand il fut élu. Quittant la Mairie après un an, il fut réélu au Conseil Municipal où il se fit le champion d'une politique nationale. Le docteur Lafourcade avait été pendant plusieurs an nées membre du Conseil Général des Basses-Pyrénées, où il représentait le canton de Labastide-Clairence. 

Le docteur Lafourcade qui fut chirurgien en chef de l’Hôpital Saint-Léon, puis chirurgien honoraire de ce même hôpital où il montra tant de dévouement et de virtuosité professionnelle, était depuis la Grande Guerre officier de la Légion d'Honneur. Durant ces années, il avait manifesté un zèle inlassable aux blessés des formations sanitaires installées sur la Côte Basque.

• Un million de francs de bijoux, 500 000 F en billets, dérobés chez Mme L. à Lahubiague. Sa 

femme de ménage et son ami avouent le délit."

• Avril :

• "L'étude est lancée pour le tracé de la future autoroute Paris-Hendaye-Madrid."

• Mai :

• "La place de la Liberté devient place Henri-Arbeletche, glorieux combattant récemment 

décédé."

• Juin :

• "Sauveur Sénacq (Croisés) est 3ème au concours du plus bel athlète de la Côte Basque 

remporté par Fernand Blanco (B.-O.)."

• Juillet : 

• "Jeanne L., 63 ans, rue d'Espagne, employée aux Dames de France volait depuis 17 ans 

dans le magasin ! Dans l'appartement et le grenier on découvre une multitude d'objets 

hétéroclites".

• Août :

• "Décès "seul comme un paria" de Gaston Ouvrard, photographe le plus doué et farfelu 

qu'ait connu Bayonne. Telle cette photo de 1913."

CAVALCADE 4 MAI 1913 BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 3 

septembre 1942, sous la plume de Peillic :

"Le bon photographe.

Je n'ai appris que trop tard, et avec beaucoup de peine, l'humble mort de celui que j’ai maintes fois appelé le "bon photographe" Ouvrard. 

J'ai pu, pendant de longues années, mesurer combien cette épithète convenait à l'artiste aussi bien qu’à l’homme. 

On l'a dit avec raison : la collection des clichés d'Ouvrard serait, si on pouvait la publier, la plus complète, la plus pittoresque des histoires illustrées de notre région bayonnaise et biarrotte pendant tout près d'un demi-siècle. 

Lorsque, quelque temps avant la guerre, une précieuse rétrospective évoqua, au Musée de la Mer, les années où Biarritz et ses environs étaient lieu de prédilection pour les têtes couronnées, ce fut Ouvrard qui fournit les documents les plus intéressants : d’Edouard VII à Alphonse XIII, d'Edmond Rostand à Chiquito, il n’est pas un roi, un artiste. un athlète que son objectif n’ait surpris en pleine action, en pleine vie. 

JOUEUR DE PELOTE CHIQUITO ?
CLICHE OUVRARD

Mais c'est pour la petite histoire, pour l’événement du jour, pour l’anecdote locale que le bon photographe avait une véritable prédilection. En ai-je vu, en ai-je possédé — et, hélas, perdu ! — de ces "compositions" tour à tour touchantes, ingénieuses, comiques où Gaston Ouvrard excellait ! 

Au hasard de la mémoire je revois la composition commémorative des championnats de France de l'Aviron en 1913 et en 1914 ; la série si copieuse et si riche des évocations électorales, avec son cadre obligé de la place de la Liberté ? sa toile de fond — l'hôtel de ville — ses "portants" — la Brasserie et le Réduit : et là, partout, à terre, aux fenêtres, dans le ciel, même, des centaines de "têtes" que l’on aimait à reconnaître... avant d'y trouver la sienne ! 

J'ai, sous les yeux, un mystérieux panorama de Bayonne la nuit, près du pont Saint-Esprit. Un ange et des mouettes les survolent porteurs de banderoles : "Urthe On !... Joie et bonheur." 

Et cet autre où l'on voit une colombe emportant dans son bec, en pleine nuit, le voile qui couvrait la statue du cardinal Lavigerie... 

INAUGURATION  STATUE CARDINAL LAVIGERIE
BAYONNE 1909
CLICHE OUVRARD

Satires sans amertume, tableau où l’on retrouve souvent la mélancolie que le bon photographe, vieilli et pitoyable, aux longs cheveux et à la barbe inculte de moujik, portait dans son regard de brave homme, à qui la vie ne fut pas toujours douce !"

• Septembre : 

• "A. Suhubiette (Nautilia) remporte la traversée cadets de Bayonne (Pannecau-

Mousserolles) devant Loustau (B.-O.) et Treyture (S.N.B.).

• Georges Pariès offre un buste de Bonnat par le sculpteur bayonnais Constant Lamothe. Il 

est posé au jardin à la française, place Pétain."

• Octobre :

• "Les tarifs B.A.B. et B.L.B. augmentent de 20%."

• Novembre :

• "Commande au marbrier Perchicot d'un monument aux soldats morts en 14-18 au 

cimetière St-Léon.

• Les trams restent dangereux, quatre morts en novembre."

• Décembre :

• "Le conseil municipal autorise la Société des Pompes Funèbres à augmenter les tarifs de 

ses cercueils de 70% !"

 (Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)

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