LE PEINTRE PABLO PICASSO ET LE PAYS BASQUE.
De nombreuses personnalités du domaine artistique ont habité au Pays Basque, de façon permanente ou occasionnellement.
Après vous avoir parlé de Coco Chanel, de Charlie Chaplin, de Maurice Ravel, (à de multiples
reprises), d'Igor Stravinsky, de Pablo de Sarasate, d'Isaac Albeniz, de Pierre Loti (à de multiples
reprises), d'Albert Glatigny, de Jules Giguet, de Francis Jammes, de Pierre Benoit, d'Henri
Matisse, de Paul-Jean Toulet, de Miguel de Unamuno, je vais vous parler aujourd'hui, dans cet
article de Pablo Picasso.
En effet, les relations de Picasso et le Pays Basque sont surtout connues au travers du tableau
intitulé" Les baigneuses". Ce tableau de petite taille 27x22 cm a été peint, à Biarritz, par le
peintre au courant de l'été 1918.
TABLEAU "LES BAIGNEUSES" DE PICASSO ETE 1918 |
Picasso et son épouse Olga, qu'il a épousée le 12 juillet 1918, vont arriver à Biarritz, en voyage de
noces, le 30 juillet 1918. Ils vont y retrouver Eugenia Errazuriz, une riche héritière chilienne,
mécène de Picasso depuis 1916.
Olga souffre encore d'une fracture de la jambe occasionnée au mois de mai et elle a un peu de
mal à marcher.
Ils s'installent à la Mimoseraie, une grande maison de maître louée par Mme Errazuriz, dans
laquelle Picasso peut installer son atelier. Il y travaille avec intensité et il peint surtout des natures
mortes géométriques. Il y peint aussi des tableaux plus réalistes et des portraits, dont celui d'Olga
son épouse.
Picasso va peindre à plusieurs reprises un édifice qu'il voit de la fenêtre de son atelier et qui
l'intrigue, la villa de l'industriel Antoine Auguste Génin, surnommée par les biarrots "la tour de
Barbe-Bleue" ou "la villa Jacqueline".
Pendant cette période, Picasso remplit plusieurs carnets de dessins, dont un avec 51 dessins, un
carnet de 17 "femmes assises dans un fauteuil" et un autre de 24 dessins qu'il donne à son
hôtesse Mme Eugenia Errazuriz.
PORTRAIT D'EUGENIA ERRAZURIZ PAR JACQUES-EMILE BLANCHE |
Mme Errazuriz reçoit dans sa maison de nombreux visiteurs, dont Picasso va faire les portraits.
C'est le cas, par exemple, de Madame Deidamia Patri.
Picasso va acheter au grand magasin "Biarritz Bonheur" une bouteille de grande taille d'encre
"Waterman" d'encre bleu-noir, bleu très foncé qui se rapproche du noir quand elle sèche.
Avec cette encre, il va peindre (murs et plafond) en bleu une chambre de la Mimoseraie qu'on va
appeler "la chambre bleue".
Il peint les parois de la chambre en 7 panneaux, dont cinq sont des souvenirs de son séjour avec
les Ballets Russes de Serge de Diaghilev en 1917.
Tous les panneaux portent des titres : Les Trois Grâces, la naissance de Vénus, Vintage (Les
Vendanges), Danseuse avec la Corne d'Abondance, Les Baigneuses, Sans titre (Poème d'Apollinaire
avec fleurs dans un vase).
Ces panneaux sont presque tous situés à plus d'un mètre du sol, dans la partie haute, contre le
plafond. Ils ont 1,30 mètre de hauteur, à l'exception du groupe de quatre Bacchantes qui fait 1,70
mètre.
Fin septembre 1918, suite à un cambriolage de leur maison à Montrouge, Picasso et Olga quittent
Biarritz.
Malgré plusieurs invitations de Mme Errazuriz, le couple Picasso ne reviendra plus au Pays
Basque, sauf en 1934, date à laquelle le couple et leur fils Paulo vont séjourner, quelques jours, en
Guipuscoa, à Saint-Sébastien (Donostia) et rencontrer le peintre Basque Jesus Olasagasti.
(Source : Picasso à Biarritz de Jean-François Larralde et Jean Casenave)
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