LE MARÉCHAL PÉTAIN AU PAYS BASQUE EN 1939.
Le 27 février 1939, la France reconnaît le régime franquiste et le maréchal Pétain est nommé ambassadeur en Espagne.
Voici ce que rapporta à ce sujet L'Oeuvre, dans son édition du 17 mars 1939 :
"Le Maréchal Pétain est arrivé hier à Saint-Sébastien. Il se rendra demain à Burgos.
Hendaye, 16 mars.
— Le maréchal Pétain, accompagné du général Vauthier, du lieutenant-colonel Bonhomme et de cinq officiers de sa maison militaire, ses collaborateurs à l'ambassade d'Espagne, est passé ce matin, à 7 h. 11, en gare de Bayonne, où il a été salué par le général Montagné, commandant la 18e région, et par plusieurs officiers.
Puis le convoi, auquel était attaché le wagon spécial, s'est éloigné vers Hendaye. Il a été salué, en gares de Biarritz et de Saint-Jean-de-Luz, par une foule très nombreuse, qui s'est livrée à des manifestations de sympathie et de patriotisme à l'égard du maréchal Pétain.
Le train est arrivé à 8 h. 30, à la gare d'Hendaye, qui avait été décorée de drapeaux tricolores et de plantes vertes, et au milieu de laquelle s'étaient massées les autorités et la foule.
On notait parmi les officiels : MM. Surchamp, préfet des Basses-Pyrénées, Daguerre, sous-préfet de Bayonne ; les maires d'Hendaye et de Saint-Jean-de-Luz ; le général Aublet, commandant le 18e régiment d'infanterie ; le commissaire divisionnaire Laurens. Tout le haut personnel de l'ambassade de France, à la tête duquel se trouvaient MM. Gazel et Las Martre, respectivement conseiller à l'ambassade de France, et consul général de France à Saint-Sébastien, a présenté ses salutations au maréchal.
La revue en gare d'Hendaye.
Après s'être fait présenter diverses personnalités civiles et militaires, le maréchal Pétain, qui avait pris son petit déjeuner dans le train, sort de de la gare avec l'intention de se rendre à pied jusqu'au pont international. Les ligues patriotiques et les associations d'anciens officiers de réserve du pays basque avaient réservé au Maréchal une chaude réception. Dans la cour de la gare, les officiers de réserve et les délégués desdites associations sont rangés, tandis qu'un piquet du 18e régiment d'infanterie rend les honneurs. Les clairons sonnent Aux champs et le Maréchal passe en revue les délégations militaires d'activé et de réserve.
MARECHAL PETAIN A HENDAYE 16 MARS 1939 |
Des acclamations sans fin montent d'une foule que l'on peut évaluer à deux ou trois mille personnes, venues de tous les points du pays basque, et contenues avec peine, sur la place et aux alentours, par un important service d'ordre.
Trois petites filles, dont l'une habillée en Lorraine, les deux autres à la mode du pays, se détachent et remettent au Maréchal une gerbe de fleurs tricolores. Le Maréchal se penche vers les enfants et les embrasse.
Puis M. Ardelechet, président de l'Union Nationale des Combattants du pays basque, au nom de son groupement, lui remet, un maquila d'argent.
Le maréchal franchit à pied le pont international.
Selon le désir qu'il a manifesté, le Maréchal se rend ensuite à pied au pont international, tandis que, de tous côtés, fusent les cris de "Vive la France", "Vive Pétain". Des fleurs sont jetées du haut des balcons.
A l'approche du pont de Béhobie, les officiers de réserve de la côte basque sont là, sabres au clair, pour faire une haie d'honneur au Maréchal qui leur serre la main. Nombre d'entre eux ont servi sous ses ordres et, avec ceux qu'il reconnaît, il s'attarde un instant.
La foule nombreuse qui s'est massée près du pont applaudit.
Lentement, le maréchal Pétain s'engage, toujours à pied, sur le pont, suivi du personnel de l'ambassade.
L'accueil des autorités franquistes.
Le maréchal a été accueilli et salué, au pont même, par le général Baigorry, gouverneur militaire du Guipuzcoa, au nom du général Franco ; M. Juan Texeidor, au nom du général Jordana ; le colonel Ungria, chef de l'ordre public ; le colonel Sanz Agero, commandant de la frontière, et les autorités de la comnandencia d'Irun.
MARECHAL PETAIN ET COLONEL SANZ AGERO IRUN MARS 1939 |
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