CONCOURS DE LA PLUS BELLE "BASQUAISE" EN 1928.
Parmi tous les concours qui ont eu lieu dans le Pays Basque d'antan, il en est un qui ne pourrait plus exister aujourd'hui, au moins avec ce titre : "Le concours de la plus belle "basquaise" à Saint-Jean-de-Luz en 1928."
Voici ce qu'en rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 18 septembre
1928 :
"A la recherche de la Vénus des Atlantes.
Le Concours de la plus belle Basquaise à St-Jean-de-Luz.
SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Septembre étant le mois où le calendrier de la vie élégante veut que les Parisiens à la mode soient sur la côte basque, j’ai profité de la présence de peintres et de sculpteurs célèbres pour organiser un concours qui fixera ce qu’on pourrait appeler le "canon" de la beauté basquaise, en élisant solennellement la plus jolie fille du pays basque.
Des concours de beauté, il y en a un peu dans tous les coins du monde. Etant quasiment le père de cette institution, je me trouve parfois gêné d’avoir tant d’enfants. Il n’est si petit patelin de province qui ne prétende avoir sa reine. En réalité, seules les grandes régions historiques de France ont leur type féminin spécial. Mais la prime de l’originalité revient au pays basque.
Songez que la dernière découverte de l’ethnographie est de nous donner ces habitants millénaires du fond du golfe de Gascogne, sans parenté avec les autres langues européennes, rien moins que pour les descendants de marins échappés au cataclysme qui engloutit sous l’Océan le mystérieux continent de l’Atlantide !
Je crois être un des rares voyageurs qui ont visité l’Atlantide, je veux dire ce qui en émerge encore au-dessus de l’abîme des eaux — comme les flèches des mâts d’un grand vaisseau sombré — depuis les Açores, les Madères et les Canaries, jusqu’aux îles du Cap Vert et à cette lointaine Sainte-Hélène, le rocher où fut cloué notre Prométhée français ! Mais sur ces cimes de montagnes submergées, aucun Atlante n’eut le temps sans doute de se réfugier à la minute du fameux cataclysme, car je n’ai rencontré que des Portugais ou des Espagnols. Je serais donc bien embarrassé pour dire si la femme basque a le type physique des anciens Atlantes. Ce que je peux dire, c’est que sa finesse nerveuse indique une très ancienne aristocratie. Dans tous les concours de beauté qu’il m’est arrivé d’organiser à Paris, des Basquaises ont brillé au premier rang.
Agnès Souret, qui vient de mourir à 23 ans, en Argentine, après avoir été, à 17 ans, élue dans un référendum populaire "la plus jolie femme de France" entre seize cents concurrentes, à la majorité sans réplique de 180 000 voix. Agnès Souret, née à Bayonne était de mère basque mais de père breton. Elle n’offrait pas le type basque, étant blonde et gracile, tandis que les sœurs de Ramuntcho et de Chiquito de Cambo sont bronzées et nerveuses sans soufflure et sans graisse, petites Minerves d’acier bruni. Le mélange des sangs fut, chez Agnès Souret, heureux et charmant (comme le sont souvent les métissages) mais c’était un mélange, c’est-à-dire une réussite accidentelle et sans lendemain.
AGNES SOURET PAYS BASQUE D'ANTAN |
Vous me demanderez : Quel est l’intérêt de fixer le type basque ou tout autre type de beauté ?
Un très grand intérêt ! La femme est le moule brûlant de la race. Nous avons tous le désir que la race française se conserve belle. Or, les mariages modernes, basés sur l’argent quand ils ne sont pas abandonnés au hasard, sont le contraire de cette sélection raisonnée qu’on applique aux animaux domestiques pour les perfectionner. Quant il naît une jolie fille, au lieu de lui faire épouser un beau garçon, solide, neuf fois sur dix, des considérations sociales la jettent dans les bras d’un homme riche, au physique quelconque, pas toujours très sain, ni très jeune, et voilà une chance d’embellissement de la race aussitôt gâtée!
Il faut inspirer aux Vénus pauvres la conscience et l’orgueil de leur forme pure. Primée dans un concours solennel, elles pourront mieux choisir leur destinée. La petite auréole qu’on leur donne est une véritable dot. Elles restent libres de s’en servir, mais cette liberté est une précieuse chance qu’elles ne possédaient pas dans leur village.
Voilà pourquoi les artistes de tous genres, réunis sur la côte basque, depuis Claude Farrère jusqu’à Van Dongen et Bernstein, vont se réunir en jury au joli casino de Saint-Jean-de-Luz, dimanche 23 septembre, pour chercher la Vénus basque, qui est peut-être la Vénus des Anciens Atlantes, ces mystérieux civilisés dont les épaves subsistant en Egypte et au Mexique font rêver à une grande beauté perdue... "
CLAUDE FARRERE PAYS BASQUE D'ANTAN |
VAN DONGEN PAYS BASQUE D'ANTAN |
CASINO ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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