L'unique épreuve de pelote basque aux Jeux Olympiques s'est déroulée à Paris, en 1900 et a été reconnue ultérieurement par le Comité International Olympique.
Ce sport fut également en démonstration aux Jeux Olympiques d'été en 1924, 1968 et 1992.
JEUX OLYMPIQUES PARIS 1924
Voici ce qu'en raconte, la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition
du 23 juillet 1924 :
"La Pelote Basque à Paris.
Au pied du Fronton d'Auteuil, on évoque le Fronton d’Ascain.
La dernière semaine des Jeux Olympiques s’est ouverte par les matches de pelote, les exercices équestres et le yachting.
JEUX OLYMPIQUES PARIS 1924
Voici, en ce qui concerne la pelote, ce qu'écrit dans le Petit Parisien, Mme Andrée Viollis qui évoque les parties jouées chez nous :
Pourquoi le fronton d'Auteuil était-il presque vide pour ce noble jeu de la pelota, l'un des plus simples, en même temps qu'un des plus beaux et des plus complets sports du monde?
Quelle différence avec les foules ardentes qui, là-bas, dans le vieux pays, suivent passionnément les parties!
Il y manquait , il est vrai, le décor : les gradins de pierre dorée, branlants et disjoints d'Ascain, par exemple, en face du grand mur vénérable au faîte arrondi qui se découpe sur un paysage de pins noirs et de ciel bleu. Il y manquait aussi le crieur en béret rouge qui annonce les coups sur un ton de mélopée.
PELOTE JEUX OLYMPIQUES PARIS 1924
Mais quels joueurs! Les meilleurs que l'on trouve de chaque côté des Pyrénées, dans la province basque de France et dans celle d'Espagne. Presque tous des champions!
On nous les présente, alignés en deux équipes, ces pelotaris, français ou espagnols, qui prendront part au tournoi olympique : ceux de la main nue et ceux du blaid à chistera. Ils ont la tête moulée dans un petit béret bleu. Beaucoup ont le type pur de la race : faces rases aux larges méplats, nez hardi d’oiseau de proie, mâchoire qui s’évase sur le cou massif et ces épaules hautes et carrées que l’on dirait taillées dans du granit. On les nomme. Etranges noms rocailleux et puissants. Etcheverry, de Mauléon ; Hirigoyen, de Biarritz , Magescas, de Guéthary; Anchagüe et Tevlaguina, des Aldudes. Noms qui semblent venus du lointain des âges. Ne dit-on pas que les Basques sont les descendants des rescapés de cette terre fabuleuse, l’Atlantide, qu’aurait engloutie l’Océan, il y a des centaines de siècles ?
Aujourd’hui, ce n’est qu’une partie nationale de blaid à la chistéra : le camp rouge et le camp bleu, chacun avec trois joueurs vêtus de blanc, ceinturés les uns de rouge, les autres de bleu.
Ils attachent aussitôt à leur poignet droit un gant de cuir qui se termine par une petite corbeille d’osier longue et étroite, semblable à une griffe recourbée, la chistera, dans laquelle ils devront recevoir et lancer la pelote.
PELOTE JEUX OLYMPIQUES PARIS 1924
Ils se placent sur l’immense piste rose, la cancha, rectangle en terre battue qui a 90 mètres de long, face au fronton, mur de 17 mètres de large. Chaque camp a un avant-droite, un avant-gauche et un arrière.
Et tout de suite la partie s’engage : la dure petite balle blanche part en sifflant comme une couleuvre, traverse l’air, frappe le mur d’un coup sec, rebondit, épiée d’un œil aigu par les joueurs qui la saisissent en plein vol avec violence ou la relèvent mollement à ras de terre jusqu’au moment où l’un d’eux la manque, perdant un point pour son camp.
Mais quelle variété dans ce jeu, aux principes si simples qu’ils en sont enfantins 1 Quelle science dans la façon de recevoir la balle ou de la relancer! Carabon semble s’en voler à sa poursuite. Etcheverry la guette, accroupi, prêt à bondir comme un félin. Harispe pirouette sur lui-même et s’élance d'un bond vertigineux d’acrobate. Et la partie se déroule avec des alternatives et d'émouvantes péripéties; la pelote siffle, claque, repart, si rapide qu’à peine peut-on suivre de l'œil son trajet d’éclair dans la nue ; un juge en béret bleu annonce les coups en français d'abord. puis en basque à longues clameurs traînantes; jusqu’au moment où le camp rouge gagne par quelques points.
Qu’importe, d'ailleurs, le résultat ? Ce qui vaut, c'est le jeu lui-même. Un jeu clair, net, qui demande à la fois de la vigueur et de l’élégance, de la précision et de la légèreté, qui exerce harmonieusement toutes les parties du corps, un jeu de notre race, fait de mesure et d’équilibre. Démocratique aussi, puisqu’il exige tout juste comme dépense une balle et un mur.
N’est-il pas vraiment dommage qu on fasse si peu d'efforts pour le révéler et le répandre."
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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