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dimanche 8 octobre 2017

UNE CORRIDA À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE LE 17 MAI 1941 POUR LES NAZIS


EN 1941, UNE CORRIDA EST OFFERTE À BAYONNE AUX OCCUPANTS NAZIS.

Suite à l'armistice franco-allemand du 22 juin 1940, les troupes allemandes font leur apparition au Pays Basque trois jours plus tard.

pays basque autrefois
CORRIDA A BAYONNE 17 MAI 1941
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai parlé dans un article précédent de résistance au Pays Basque dès novembre 1940, 

mais il y eut aussi des actes de collaboration, par exemple la corrida donnée en l'honneur des 

soldats et officiers nazis le 17 mai 1941.




Ce jour là, une corrida fut offerte par le Maréchal Pétain aux soldats et aux officiers nazis en 

grands uniformes.

Des oriflammes à croix gammées claquaient au fronton des arènes et des batteries de 

mitrailleuses étaient installées sur les toits.


La presse locale s'en fit l'écho, par exemple la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays 

Basque, dans ses éditions des 13, 14 et 19 mai 1941.



  • le 13 mai 1941 :


"Voilà deux ans bientôt que les aficionados de notre région sont privés de leur spectacle favori : pas de corridas en France ; impossibilité d'aller en voir en Espagne. Grande a été leur satisfaction en apprenant que nous allions avoir deux corridas à Bayonne 1e 17 et le 18 mai. Deux corridas si rapprochées ! Nous sommes gâtés...

Ce seront des novilladas, direz-vous. Il y a bien longtemps précisément que nous étions nombreux à réclamer des novilladas en France. Je dirai demain pourquoi, et je ferai connaître l’opinion de mon ami Carlos de V. de Madrid, qui est peut-être l'espagnol qui a vu le plus de corridas, et qui aime tant les novilladas. N'avons-nous pas appris ces jours derniers que celle de la foire de Séville avait rempli les vastes Arènes d'une foule enthousiaste ?


Les jeunes veulent se révéler, il y va de leur avenir; je crois bien que dans les Arènes de Bayonne, la Séville française, nous verrons aussi de belles choses samedi et dimanche prochain."


pays basque autrefois
ANNONCE DES CORRIDAS DE BAYONNE 17 ET 18 MAI 1941
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • le 19 mai 1941 :

"Les deux corridas de Bayonne.


Tous les gradins sont occupés. Autour de l’arène, on dirait une couronne faite de bruyère des Landes en automne ; c’est le même tapis vert qui s’étend dans les sous-bois de nos forêts de pins et sur lequel se détachent de petites fleurs d’un rose brunissant.


Que dire des corridas ? Celle de samedi a eu lieu sous une pluie battante; le sol était très glissant, l’intérêt du spectacle en a souffert. Dimanche, le temps était plus favorable et, dans l'ensemble, cette corrida a laissé une impression meilleure. 


Toros de Clairac, supérieurs à ceux de Sanchez ; deux de ces derniers étaient "mansos" et pour l’un d’eux, même, il a fallu utiliser les banderilles à feu. 


Belmonte est encore loin d'être un rejoneador de la classe de Simeo de Veiga ou de Canero. Ce n'est pas lui qui planterait deux banderilles à la fois sans utiliser les rênes, en guidant son cheval par le seul jeu des genoux... Pour avoir, dimanche, tué son toro d'un seul rejon qui, par hasard, a été mortel, il s'est cru le premier rejoneador du monde ! 



pays basque autrefois
TORERO BELMONTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


pays basque autrefois
TORERO GITANILLO DE TRIANA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Gitanillo de Triana nous a déçu; il boitait il est vrai; par instant, on voyait bien que, dans les passes de capa particulièrement. quand le toro s’y prête, il est capable de bien faire. Mais il a été lamentable avec l’épée et avec la muleta. 

Torerito a déjà de l'expérience ; il a montré aussi de la bonne volonté et même de la vaillance, surtout au moment où il a failli être sérieusement blessé, dimanche, par son deuxième toro. Il a tué correctement, avec décision, et a été fort applaudi. Parrao est, des trois novilleros, celui qui a produit la meilleure impression : de jolies pases de capa, variées, surtout serrées, calmes et lentes. Il a fait un essai de banderilles al quiebro qui aurait pu réussir si le toro s’était élancé plus franchement. Avec la muleta, nous avons noté un essai de naturelles (de la droite, il est vrai). Son succès a été très grand et souvent mérité. 

Voulez-vous que je vous dise quel a été à mes yeux le héros de ces deux corridas ? C’est un héros inconnu ; aucun spectateur ne sait son nom ; il s'agit d'un modeste banderillero au costume bleu et blanc : samedi, alors que par crainte de glisser, l'on n’osait s’approcher du toro, sous la pluie et dans la boue, aussi bien que dimanche, du commencement à la fin de la corrida, toujours il a été sur la brèche ; c'est lui qui calmait la fougue du toro entrant dans l’arène : c’est lui qui a intelligemment secondé les novilleros en difficulté ; Gitanillo peut lui être reconnaissant d'être intervenu à deux reprises pour lui éviter une blessure, et Torerito lui-même a eu bien bien besoin de ce banderillero, surtout samedi, quand il était aux prises avec le quatrième toro. puissant et dangereux. Et je n'oublie pas les banderilles "de frente" qu'il a plantées à l’un des toros. Je crois bien que ce jeune percera un jour... 

Notons que ces journées furent marquées par la présence à Bayonne, de M. de Brinon, ambassadeur de France. Dans sa loge, on remarquait plusieurs généraux et M. Louis Dramard préfet de la zone occupée des Basses-Pyrénées. A la présidence se trouvaient MM. Ferdinand Hirigoyen, maire de Biarritz ; Pierre Simonet maire de Bayonne, Désarménien, adjoint au maire, général Lascouts, le grand peintre espagnol de la Pena, et de nombreuses notabilités de la colonie espagnole."



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