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mardi 3 octobre 2017

LE DOMAINE D'ILBARRITZ À BIDART- BIDARTE EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (deuxième et dernière partie)

LE DOMAINE D'ILBARRITZ À BIDART.

Après la vente en 1911 du domaine d'Ilbarritz par le Baron Albert de l'Espée, vente subordonnée à la condition que rien ne fut touché dans le domaine, ce domaine a connu néanmoins plusieurs vies.



Tout d'abord, le château fut transformé, en 1915, en hôpital sanatorium temporaire pendant la 

première Guerre Mondiale, par la Croix Rouge et ce jusqu'en fin  1921, au moins. 

Cela complétait les hôpitaux militaires temporaires existant déjà à Biarritz :

  • Hôtel d'Angleterre : 400 lits

  • Hôtel Regina : 300 lits

  • Villa des Acanthes, rue des Chantiers

  • Villa "Les Tamaris"

  • Couvent des Dominicains

  • Palais Sachino appartenant à la S.M. la Reine Nathalie de Serbie

  • Hôpital d'Aguiléra

En 1923, on vit apparaître en juillet 1923, dans la presse locale l'annonce suivante :

"Pour construire à bon marché. Véritable occasion : les abris (tuiles, sablières, faîtage, aisseliers, chevrons, portes, grilles, etc...) pouvant servir à faire constructions hangars, garages, etc..., sont à vendre au domaine d'Ilbarritz (ancien château du baron de l'Espée). S'adresser sur place à l'agent du domaine, de 1 h à 6 heures."


En novembre 1923, des encarts dans la presse firent de la publicité pour l'achat de villas sur le 

domaine d'Ilbarritz.


pays basque autrefois labourd roseraie ilbarritz

  • Le 14 novembre 1923, la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, indiquait :

"Comme des petits pains.

Nous avons eu l'occasion de passer hier en auto sur la route d’Ilbarritz. Sur le splendide domaine du Baron de l’Espée des groupes nombreux et affairés parcouraient la vaste lande. Intrigués par cette animation inusitée nous nous arrêtâmes, en quête de renseignements. Un plan à la main, M. Bion, expert géomètre, signalait à ses auditeurs les lots les plus avantageux du lotissement, dont on parle tant aujourd’hui. Soixante lots déjà vendus sur les cent premiers, heureusement réservés par la Société "Paris-Province" à la population locale et régionale. On voit sous quels brillants auspices s’ouvre cette entreprise. "



  • Le 8 décembre 1923, la Gazette de Bayonne poursuivait :

"La société civile foncière et Immobilière "Paris-Province" remercie les acquéreurs de Biarritz et de la région qui lui ont fait confiance pour le lotissement d’Ilbarritz. Le succès de ce lotissement est des plus brillants : 118 lots de mille à quinze cents mètres ont été vendus depuis le 5 novembre sur les 200 lots mis en vente et devant participer au concours. Il ne reste donc plus que 82 lots à vendre sur cette première partie du lotissement. Le temps n’a cependant pas favorisé l'opération : la pluie qui n'a cessé de tomber depuis quatre semaines n’a pas permis à beaucoup d'amateurs de visiter le domaine fameux du Baron de l’Espée ; de même les travaux de piquetage des rues et des lots ont subi un grand retard. Ce travail commencé depuis une dizaine de jours se poursuivra ainsi que les travaux de viabilité avec la plus grande activité. Beaucoup d’acquéreurs éventuels de la région des Landes, de Bordeaux et de Toulouse désirant participer au concours n'attendent que les premiers jours de beau temps pour venir à Ilbarritz. Il est rappelé que les acquéreurs des 200 lots de terrains de première catégorie participeront à un concours ayant pour prix : 

1. Une villa construite sur un terrain du domaine d'une superficie de 1 200 m2. Valeur : 50 000 francs.

2. Une villa construite sur un terrain du domaine d'une superficie de 800 m2. Valeur : 30 000 francs.

3. Un lot de terrain d'une superficie de 1 000 mètres à 15 francs. Valeur : 15 000 francs. 

4. Une automobile 5 HP Citroen. Valeur : 10 000 francs.

Le règlement de cet intéressant concours sera envoyé à chaque acquéreur à partir du 15 janvier. Le compte-rendu officiel et la proclamation des noms des heureux gagnants aura lieu le lundi de Pâques 21 avril 1924, en la salle des fêtes du Château d'Ilbarritz où un grand concert sera donné par des artistes de Paris..."



  • Le 30 août 1928, la Gazette de Bayonne informait :

"... La Roseraie d’Ilbarritz attend avec confiance les courageux campeurs et leur réserve la réception que mérite leur bel effort sportif. A tous les habitués du Casino de la Roseraie qui voudront en foule assister à leur arrivée se joindront en grand nombre les automobilistes en villégiature à Biarritz au point de rassemblement qui a été fixé à la Croix Saint-Léon."



  • Le 17 janvier 1924, la Gazette de Bayonne poursuivait :

"Nous publions en quatrième page le plan du lotissement d'Ilbarritz, arrêté au 31 décembre et faisant ressortir en hachures les lots déjà vendus. Nos lecteurs pourront constater l'éclatant succès de cette entreprise qui s’explique par la situation exceptionnelle du domaine fameux du Baron de l’Espée. 

Nous apprenons que la Société Paris-Province a confié la construction des avenues à l'importante entreprise de travaux Publics de Bordeaux-Biarritz, Jules Pinson et Fils, qui organise actuellement ses chantiers. Cela assure aux acquéreurs la rapide et parfaite exécution de la voirie pour la fin de l’année. 

D’autre part, un grand garage va être édifié à l’entrée du domaine, sur la route de Saint-Jean-de-Luz et M. Siclis, le distingué architecte décorateur, bien connu à Biarritz, est chargé de construire au bord de la mer un établissement en terrasse à destination de maison de thé qui prolongera le salon de lecture hexagonal, en marbre blanc, du baron de l’Espée, et qui s’ouvrira l’été prochain. Le salon de thé sera d’une conception tout à fait nouvelle et particulièrement artistique. 

L’activité qui va se déployer sur tous ces chantiers, permet de penser que le succès du lotissement ira s’accentuant encore. Aux amateurs de se presser : il ne reste plus que quelques lots à 15 fr. Nous publierons incessamment le plan des autres terrains à partir de 20 fr. 

La Côte des Basques compte déjà parmi ses résidents la gracieuse étoile Spinelly. Ilbarritz a eu le privilège de séduire la célèbre Mistinguett, la charmante artiste Marthe Régnier, et le prestigieux danseur Harry Pilcer, fidèle habitué de notre plage. 

Disons en terminant que par un privilège pour ainsi dire unique sur la Côte, la récente tempête n’a pas porté la moindre atteinte à la partie du domaine qui avoisine immédiatement la mer."



pays basque autrefois labourd roseraie ilbarritz
LOTISSEMENT D'ILBARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



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  • Le 19 avril 1924, La Gazette de Bayonne indiquait :

"Le Royal-Club d'Ilbarritz. Ainsi s’appellera désormais Sachino, ancienne résidence de la Reine Nathalie de Serbie. Et il faut savoir gré à ses nouveaux possesseurs de ne lui avoir pas conservé le nom qui rappelait à la souveraine détrônée le souvenir de son malheureux fils.

 Comme l’Achilleion où venait rêver l’impératrice d'Autriche, le site grandiose de la Côte Basque semblait fait dans son isolement, pour abriter la mélancolie, et voilà que par un caprice de la destinée, le luxe et le bruit des fêtes mondaines veut rendre une vie inattendue à ce lieu féerique, presque inconnu. 

Peu de personnes, en effet, se font une idée exacte de la beauté de ce domaine. Dès qu’on a franchi la grille du parc et pénétré sous bois, on aperçoit, à la faveur d’une éclaircie, les lignes sévères de la royale de meure se détachant sur le bleu du ciel ; puis la vision disparaît et ce n’est qu’au sortir des hautes futaies que le Royal-Club émerge brusquement sur une vaste esplanade entourée de balustres. 

Le soleil et les embruns ont patiné ses pierres blanches ; le style en est sobre et harmonieux ; pour tout ornement, le double écusson de la reine se détache sur le fronton des deux façades principales. 

De tous les points de l’esplanade, comme des fenêtres du château le regard embrasse un horizon immense : c’est un des plus beaux panoramas du monde. 

Par des pentes douces, couvertes de bruyère et d'ajoncs aux fleurs d’or, on peut gagner facilement le bord de la mer où une plage de sable fin semble avoir été créée tout exprès pour le domaine qui sera bientôt relié à llbarritz par une route tracée à travers la lande. 

Au sud, à une centaine de pas de l’esplanade, s’élève une modeste maisonnette que l’on appelle "la maison du mendiant". 

Je dirai prochainement comment on se propose d’aménager le château, ses dépendances, le parc, les pelouses et jusqu’à la simple maisonnette ; mais je suis heureux d’avoir vu cette dernière dans sa simplicité rustique, avec son jardinet abandonné, fermé d’une porte à plein cintre. Ses bancs de pierre ou la reine Nathalie venait s’asseoir quelquefois, disparaissent sous l'herbe folle et les lézards gris courent le long des murs. Il y ferait bon vivre. 

Au retour, dans un repli de la lande, j’ai cueilli comme souvenir un petit œillet sauvage au parfum violent. Il semblait exhaler tout la l'arôme de la Côte Basque ensoleillée."



  • Le 16 septembre 1925, Le Journal indiquait :

"La fête franco espagnole d'Ilbarritz. La fête franco-espagnole organisée au pavillon royal d'Ilbarritz, au profit des Croix-Rouge française et espagnole pour les blessés du Maroc, a obtenu un éclatant succès et a eu lieu par un temps splendide. Le pavillon royal, aménagé par les soins de l'architecte parisien M. Siclis, complètement transformé en un splendide édifice d'un goût exquis, rappelle notre Trianon de Versailles.

Un brillant dîner a été donné, qui réunissait 900 convives parmi lesquels nous avons remarqué de nombreuses personnalités françaises et espagnoles et des colonies étrangères. Notons au hasard M. Mireur, préfet des Basses-Pyrénées ; MM Garat, député, et Klotz, sénateur ; Bilanges, sous-préfet de Bayonne, etc...

La soirée se termina par la reproduction du "Traité des Pyrénées en 1655", qui fut suivie d'un ballet, "le Triomphe de l'amour", réglé par M Staats, maître de ballet, et dansé par les artistes de l'Opéra de Paris L'embrasement des falaises, accompagné de feux d'artifice reproduisant celui tiré à l'époque, en présence du dauphin, fut une véritable féerie et souleva l'enthousiasme des assistants.

L'album d'art édité avec le concours du musée du Louvre et contenant les gravures de l'époque a été vendu au profit des Croix-Rouge française et espagnole. Plusieurs de ces exemplaires étaient revenues de la signature de la reine."



  • Le 6 novembre 1925, le Figaro annonçait une nouvelle surprenante :

"Figaro-Cinéma. Ilbarritz - Hollywood. Pendant dix-sept ans, aux portes de Biarritz, un misanthrope opulent s'était fait aménager, à coups de millions, un domaine fantastique et mystérieux où nul n'était admis. Clôturé de murs casematés et de triples enceintes. Le site d'Ilbarritz, à cheval sur Biarritz et sur Bidart, avait été rendu à la nature et était devenu une jungle inextricable où les martres, les chats sauvages, les lièvres d'Autriche, les couleuvres géantes vivaient en sûreté. Des ponts géants, des balcons fermés qui descendaient jusque dans l'Océan, des lacs en miniature, des cours d'eau sinueux, des pavillons de marbre et de chêne, onze salles à manger de styles divers, trois kilomètres de dédales couverts et continus, un castel énorme, truqué comme un palais des Mille et une Nuits, faisaient déferler autour de leurs soixante hectares inaccessibles les curiosités, les légendes, les terreurs nocturnes de tout le pays basque et les récits pittoresques des cochers de Biarritz, les plus ingénieux menteurs de tous les poètes basques. Un peu avant la guerre, sept Parisiens réussirent à acquérir le domaine singulier. On le défricha par des incendies grandioses, on le dépeça de toutes parts, et voici que, transformée en lotissements circulaires, la propriété légendaire du baron de l'E... va voir, nous dit-on transformer sa montagnette, ses plateaux sauvages, ses cheminements chinois en une énorme cité du cinéma, comme Los Angeles. 

C'est une nouvelle encore incertaine; mais elle est digne de passionner les artistes du cinéma. Car c'est tout un monde, qui va se créer, en pleine nature, au bord, d'une série de falaises dont la cime découvre le panorama du golfe cantabre jusqu'à Bilbao et la côte française jusqu'à Arcachon. Dans le fond, la Hay, les Trois-Couronnes, les monts des Asturies. Partout, la lande farouche, les combes romantiques, les prairies, les berges mal frayées, les points de vue les plus merveilleux serviront de fonds incomparables et permettront révocation de bien des pays exotiques dans ce petit univers déjà célèbre. 

Espérons que la nouvelle est vraie et qu'un Hollywood français va surgir des sables aux portes de Biarritz."



  • Le 10 août 1928, la Gazette de Bayonne informait ses lecteurs :

"Mardi 14 août. Ouverture du Casino de la Roseraie. Grand gala "des Roses". Chaque jour de 11h30 à 1 heure, cocktails-concert ; de 5 h à 8 h concert-dancing, thé room. Le soir dîner dansant. Les "Roseraies Girls" attraction. Gala tous les mardis.

Pour retenir sa table au grand gala d'inauguration de la Roseraie d'Ilbarritz, le mardi 14 août, à 21 heures, téléphonez au 16.94, 16.95 et 16.96, à Biarritz, ou à la Gazette, ou à l'agence Havas."



La Roseraie d'Ilbarritz où vécut Stavisky, et qui fut le palace des années folles (construit entre 

1926 et 1928), ainsi que le château d'Ilbarritz, construit par le baron de l'Espée en 1894-1896, 

abritèrent de 1937 à 1939, un hôpital clinique et un centre de rééducation des mutilés du 

Gouvernement d'Euzkadi. Ceci explique la présence au cimetière, de 14 tombes 

de combattants Basques "gudari", surmontées de stèles discoïdales.


Après la seconde Guerre Mondiale, la Roseraie fut achetée et gérée par la Caisse Autonome 

Nationale de la Sécurité Sociale des Mines.


On y accueillait des enfants de 6 à 14 ans permanents en aérium sur prescription médicale ou 

venant en colonie de vacances.

Le séjour des enfants permanents était de 3 à 6 mois renouvelable, lorsque le maintien de 

l'enfant restait impossible dans son domicile du fait de la malade de l'un des parents voire des 

deux parents.


Pendant de nombreuses années, des milliers d'enfants vinrent donc dans ce domaine et purent 

bénéficier dans l'ensemble de bonnes conditions d'accueil, à la discipline stricte, mais avec 

néanmoins des témoignages d'enfants attestant de conditions dégradées, au début des années 

1960, en fonction du personnel qui apparemment changeait assez souvent.


La Roseraie fut fermée dans les années 1970 et fut plus tard transformée en résidence.




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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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LA ROSERAIE BIDART - BIDARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN






(Source : https://www.youtube.com/watch?v=AT960PopmNA)



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2 commentaires:

  1. souvenirs... Monitrice à La Roseraie en 65 et 66

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    Réponses
    1. j ai fait ce diaporama et video pour mon ami loulou qui y a vecu
      malouines@hotmai.fr
      j en suis emue de revoir ma création

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