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vendredi 6 octobre 2017

LE 24 JUIN : LES FEUX DE LA SAINT-JEAN AU PAYS BASQUE NORD AUTREFOIS


LES FEUX DE LA SAINT-JEAN TOUS LES 24 JUIN.

La fête de la Saint-jean d'été, traditionnellement accompagnée de grands feux de joie, est la fête de Saint Jean le Baptiste, le 24 juin.


Elle est proche du solstice d'été dans l'hémisphère Nord, qui a lieu fréquemment le 21 juin, 

exceptionnellement le 19 juin, rarement le 20 juin et le 22 juin.

Le solstice d'été est fêté depuis longtemps.

L'origine de cet événement est liée au culte du soleil.

Les feux de solstices étaient à l'origine des fêtes païennes mais l'église catholique a ensuite 

christianisé cette pratique.

La fête de la Saint-Jean était traditionnellement, dans la plupart des paroisses de France, la fête

de la Jeunesse avec des jeux et des rites de passages qui étaient à la fois le moment de 

réception des nouveaux membres de la bachellerie du village ou du quartier (les adolescents), 

et l'élection du roi et de la reine de la Jeunesse pour la nouvelle année. 


pays basque autrefois
FÊTE DE LA SAINT JEAN EN BRETAGNE

Cette fête, qui était celle de l'apogée de l'Été, était fortement marquée par la musique. Elle 

commençait le matin avec la messe de la Saint-Jean au cours de laquelle on chantait et jouait 

l'Hymne à Saint-Jean Baptiste qui a donné son nom aux notes de musiques, et comportait 

toujours le soir une veillée avec un grand feu allumé avec des bûches que les jeunes gens et les 

jeunes filles étaient allés mendier les jours précédents dans chaque maison. 

Elle se terminait par un bal nocturne.


Au Pays Basque et dans les Landes, les feux de la Saint-Jean existaient depuis très longtemps.

Même durant l'occupation allemande, les feux de la Saint-Jean ont été célébrés.

Voici ce qu'en disait la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 14 juin 1940 :

"Voici que l'arrivée du solstice va brusquement ramener dans nos nuits commençantes, de juin les flammes de la Saint-Jean : après des millénaires, la vieille fête païenne venue des profondeurs de la préhistoire se perpétue au 20ème siècle, dûment christianisée ça et là. Solstices d'été, solstices d'hiver : le proverbe gascon les redit encore : Nadaou-Sen Joan - que copen l'an; (Noël et Saint-Jean coupent l'année).

PAYS BASQUE AUTREFOIS
FÊTE DE LA SAINT JEAN
PAYS BASQUE D'ANTAN

En Chalosse, la nuit de Noël multiplie les feux de chaque maison qui veut vivre : des centaines de "pailles" répercutent leurs flammes sur les collines. Pour la Saint-Jean, c’est le feu immense du village tout entier qui s'allume seul près du carrefour où surgit une vieille voix. Les enfants portent des bouquets de verdure ou de fleurs des champs ; parmi ces herbes de Saint-Jean, à côté de la bleue pervenche, les millepertuis ou millefeuille (aux folioles parés de petites tâches de graisse minuscule), le "très caïram" sont les plantes types. Leurs bouquets orneront à l’envi portes des demeures et des étables. Ou bien, dûment béni durant la longue procession, ce sera le bouquet de moëlle de jonc ou de paille tressée, colorié en jaune, rouge ou bleu, qui donnera les croix de Saint-Jean, pour une année entière. Aux fleurs naturelles se joindra parfois un peu de fenouil odorant, l'herbe des sorcières : mis dans le trou de la serrure, ne protègera-t-il pas la maison contre le passage des filles de Satan ? 


A peine le clergé a-t-il béni le feu de Saint-Jean que celui-ci s’écroule en longues étincelles : à l'envi, jeunes gens et jeunes filles sautent par dessus lui en poussant des cris de joie. Des brandons sont ramassés qui brûleront demain dans le foyer, en le protégeant de l’orage. 


Le Marensin connaissait les feux des "barrots" légers de bois de pin, à la forme conique d’ensemble dont jeunes gens et jeunes filles se passaient a l’envie les brandons encore rougeoyants : deux équipes de jeunes gens s'arrachaient même de haute lutte la possession de la vieille tige noircie qui avait soutenu "le feu de Saint-Jean".


Et demain les tisons éteints brûleraient à nouveau pour allumer le foyer, "Lou Lazé", la vieille demeure des Dieux Lares.


A Pontenx-les-Forges, la fontaine de Bourricos était l'une des fontaines de Saint-Jean et voyait une immense foire annuelle ce 24 juin.


Comme aux temps de l'Aquitaine pré-romaine, le vieux chêne de Quillacq, aux portes de Dax, voyait d'étranges cérémonies païennes. Bouquets de fleurs, "flocs" de rubans, fils de laine ou de soie multicolores s'accrochaient à l'envi au tronc ou aux branches gigantesques de l'arbre immémoriablement centenaire. Et c'est à peine si le rite disparu il y a quelques années seulement avec l'arbre-fée peut-être millénaire!


La veille de Saint-Jean Baptiste, Bayonne connaissait un feu de joie.


Mousserolles ne connaissait déjà plus d'un feu par quartier ou groupe de maisons : encore en 1940 certains d'entr'eux flambèrent ça et là. Il semble qu'ici au moins récemment  le décor chrétien se soit tenu à l'écart de la vieille fête païenne. Ce qui n'empêchait point de passer de maison en maison les marchands de " croix de Saint-Jean". Autour du feu,  on dansait, à l'envi, sautant sur ses débris; c'était vraiment "la fête" de Saint-Jean. 


Tandis que ça et là mûrissent déjà sur les coteaux landais les jaunes et délicieuses "pommes de Saint-Jean", doucement hâtives dans leur aigrelette saveur.


Si les villages de Chalosse connaissaient le feu unique donnant le charbon bénit, c'est chaque maison des confins du pays basque qui allumaient le feu de Saint-Jean, par un cas inverse des "pailles" de Noël au pays chalossais. Dès Labastide-Clairence, le curé bénissait le feu du village, mais chaque maison tenait à allumer sa propre flamme et à confectionner ses bouquets. Flammes aussi lumineuses que les nuits de juin, où l'on  glissait une "cuillère" sous le bûcher : elle avait pris le lendemain la forme des moustaches de Saint-Barnabé : ainsi l'étain du Moyen-Âge témoignait encore de sa malléabilité!


Et voici le Pays Basque qui chaque 24 juin renouvelle de de lis, de géraniums et d'immortelles le linteau de la porte des maisons, des épis verts du blé y surgissent parfois dans les plus riches vallons, ainsi s'annonce la moisson où le signe de la croix précédera le premier coup de faux.


A Briscous, le matin, à la première heure du jour de la Saint-Jean, le chef de famille devait aller planter une branche d'aubépine dans son champ. La mère traçait avec de la verdure une croix de Saint-Jean que l'on plaçait sur la porte.


Le feu était allumé dans la cour de chaque maison. On le sautait en croix. On tournait autour en disant des prières. On jetait des tisons brûlant encore dans quatre directions, pour une bénédiction des récoltes. Enfin, sur l'emplacement du feu bien nettoyé, on posait une tuile sous laquelle, disait-on, la Vierge viendrait placer un de ses cheveux.


A Saint-Etienne-de-Baigorry, on cite aussi de curieuses coutumes. Mais il est temps de nous arrêter. Puisse du moins mentir le vieux proverbe basque qui dit : "San-Juan eta san Pedro, ta brak euriak, loi asko, ardo gitchi, ta ain gitchi ogiak!" "Saint-Jean et Saint-Pierre tous deux pluvieux, beaucoup de boue, peu de vin et aussi peu de froment!"


Les Landes offrent aussi de nombreux dictons : Saint-Jean, le plus désiré de l'an! Mais "carottes de Saint-Jean durent tout l'an." Pluie de Saint-Jean fait perdre le vin sans donner pain. Ou aussi : Saint-Jean est pacifique et franc, bon et doux. Et Saint-Pierre aigre doux. Enfin dédions aux mercantis de tout temps le proverbe final :"Qui gagne trop en un an est pendu avant Saint-Jean!"


Et rappelons enfin comment au contact du Pays Basque et de la Gascogne, Bayonne fêtait la Saint-Jean par un feu de joie où assistaient en robes rouges ses chefs municipaux du temps, souvent aussi le gouverneur : après quoi la ville offrait une collation."


(Source : WIKIPEDIA)

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