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samedi 29 juillet 2017

LE MARÉCHAL PÉTAIN À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE LE 16 MARS 1939


LE 2 MARS 1939, PHILIPPE PÉTAIN, MARÉCHAL À LA RETRAITE EST NOMMÉ AMBASSADEUR DE FRANCE EN ESPAGNE.


En effet, la France a reconnu officiellement le nouveau gouvernement franquiste le 27 février 1939.


La nomination de Pétain qui jouit d'un grand prestige en Espagne vise à améliorer l'image de 

la République Française soupçonnée d'avoir soutenu les Républicains pendant la Guerre Civile 

Espagnole.




pays basque autrefois pétain ambassadeur espagne
PETAIN AMABASSEUR DE FRANCE EN ESPAGNE 1939

Le 24 mars, il doit présenter ses lettres de créance au Ministre de l'Intérieur Serrano Suner.



pays basque autrefois pétain ambassadeur espagne
PETAIN AMABASSEUR DE FRANCE EN ESPAGNE 1939



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PETAIN AMABASSEUR DE FRANCE EN ESPAGNE 1939


  • Le 7 mars, le journal L'Intransigeant indique que :

"M. D'Aurelle de Paladine et le commandant de l'Epine, appartenant à l'état-major du maréchal Pétain, sont arrivés en gare d'Hendaye par le rapide Pyrénées-Côte d'Argent, venant de Paris.


Ils ont aussitôt passé le pont international pour se rendre à Saint-Sébastien. Ils ont été reçus par MM. Lasmatre, consul général de France, et Boggaert, vice-consul à Saint-Sébastien.


MM. d'Aurelle de Paladine et le commandant de l'Epine vont présider aux dispositions à prendre en vue de la prochaine installation du nouvel ambassadeur de France auprès du général Franco."


  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 10 mars 1939 

informe :

"Les membres de l'Association des officiers de réserve et en retraite de la région de Bayonne, auront à coeur d'aller rendre hommage à M. le maréchal Pétain à son passage en gare d'Hendaye.


L'heure et le jour risquant d'être connus trop tard, pour que des précisions puissent être données par la voie de la presse, il est d'ores et déjà spécifié que sous réserve des instructions qui pourraient être données par l'autorité militaire, le rendez-vous des membres de l'Association aura lieu dans la cour de la gare d'Hendaye, vingt minutes avant l'arrivée du train. Tenue du jour."




  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 15 mars 1939 

ajoute :

"Hendaye se prépare à accueillir brillamment le maréchal Pétain.

De la gare à la mairie, du commissariat à la préfecture, tout le monde s'affaire, travaille, se prépare. La réception du maréchal, devenu ambassadeur en est la cause. Chacun voudrait faire quelque chose, apporter au maréchal un hommage particulier, car tout le monde aime ce grand soldat envoyé dans l'Espagne meurtrie pour y représenter notre France et l'y faire respecter après l'avoir mieux faire connaître.


Demain matin, dès 7h30, musique, hommes en uniforme ou en tenue de ville, rassemblés dans la cour de la gare, exprimeront au maréchal leur chaleureuse sympathie."




  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 16 mars 1939, 
raconte l'arrivée du maréchal à Hendaye :


"Anciens combattants et patriotes du Pays Basque sont venus ce matin par milliers à Hendaye pour acclamer le maréchal Pétain ambassadeur de France à Burgos. Jusqu'au pont international de Béhobie, le maréchal Pétain a été l'objet d'une enthousiaste manifestation de foi et de gratitude nationales.


Ce matin à 8H30, M. le maréchal Pétain, accompagné de MM. les officiers de sa maison militaire, général Vauthier et lieutenant-colonel Bonhomme, et de cinq attachés militaires, est arrivé à Hendaye où il a été reçu à la descente du train par MM. Jean Surchamp, préfet des Basses-Pyrénées, Daguerre, sous-préfet de Bayonne ; MM. les généraux Montagne, Rochat, Aublet, de la 18ème Région ; tout le personnel de l'ambassade de France à Burgos, actuellement à St Sébastien, ayant à sa tête M. Gazel, conseiller d'ambassade ; on remarquait en outre MM. Lannepouquet, maire d'Hendaye, conseiller général ; le général Lambrigot, maire de St Jean de Luz, Hirigoyen, maire de Biarritz, Simonet, maire de Bayonne, et Dommain, maire d'Anglet.



Après avoir pris sont petit déjeuner dans le train, M. l'ambassadeur de France est descendu à quai, en civil, et les hommages des personnalités lui ont été présentés ; il a gagné la porte de sortie suivi du cortège des membres de l'ambassade et des personnalités déjà nommées, auxquelles se joignaient peu à peu des délégations de tous les groupements patriotiques et de toutes les municipalités du Pays basque. On remarquait encore MM. de la Granja, de Nacho-Enea, le peintre José Maria de la Pena.



Dans la cour de la gare, les honneurs militaires étaient rendus par des détachements du 18ème R.I. que le maréchal passa en revue, se dirigeant ensuite vers le groupe splendide des Anciens Combattants où l'on remarque le drapeau de l'Union des Mutilés de Biarritz, président M. Fournier, des membres de l'U.N.C. avec M.Arbeletche. Le maréchal a reçu de ce dernier un makhila d'argent et a répondu d'enthousiassme aux souhaits que venaient de lui présenter M. Arbeletche au nom de tous ses camarades. Les abords de la plage et le long du parcours jusqu'au pont international de Béhobie sont noirs de monde. Les bravos de la foule ne cessent de crépiter et selon le désir qu'il a lui-même exprimé, le maréchal Pétain gagne à pied le pont international. Les honneurs lui sont rendus à l'entrée par MM. les officiers de réserve de la Côte basque ; il s'entretient avec quelques-uns, et toujours sous les acclamations sans fin, tandis que le service d'ordre est rompu par l'affection des spectateurs et l'émotion de tous. M. le maréchal s'engage sur le pont international, accompagné de MM. Surchamp, Daguerre, Gazel, Lasmartres.



Au milieu du pont, M. Sans-Agero, colonel de la comendencia de Irun, accompagné de MM. Hungria et Baigorri, chefs du poste frontière est venu à la rencontre de l'ambassadeur de France. Les autos officielles suivent.Après quelques paroles de cordiale et déférente bienvenue de MM. les officiers espagnols, M. le maréchal Pétain entre en Espagne et prendra dans quelques minutes la route de Saint-Sébastien."



"Tous les Français qui se trouvaient ce matin à Hendaye viennent de vivre l'une des plus rares heures d'enthousiasme patriotique de leur vie et les anciens combattants eux-mêmes, plusieurs d'entre eux l'affirmaient, pensent ainsi.



L'arrivée du maréchal Pétain ne pouvait être considérée ici, aux marches extrêmes de la France, que comme la venue d'un drapeau, le plus glorieux de toute notre Grande Guerre, un survivant dont le nom est déjà dans l'histoire du pays. C'est un homme-drapeau que tous les anciens combattants et les patriotes de notre Pays basque sont accourus ce matin, et c'est en effet un homme-drapeau que le gouvernement de la France dépêche au gouvernement de Burgos.



Et l'émotion de tous est extrêmement accrue par l'air chargé de toutes les angoisses du monde, obscurci par les nuages noirs qui, de nouveau, depuis septembre, rôdent à l'horizon...



... Et c'est pourquoi, dans le hall de la gare de Bayonne, des gens du quartier se mêlent à des personnes qui vont prendre le train et collent leur front aux vitrages pour "le" voir passer. Ils ne le verront pas. Ils se contenteront de ce qu'ils ne pourront qu'entrevoir, isolé par un service d'ordre sans fissure, un wagon réservé de première classe, dont les stores sont baissés. A Biarritz, ce sera pareil, mais à Saint-Jean-de-Luz de braves gens se sont massés sur un tertre et ils applaudissent et crient leur vivats, car le Maréchal s'est mis à la portière. Pour lui aussi, ce curé basque est monté sur le petit arbuste de son jardin et bénit le train qui passe; pour lui encore, cette maman brandit vers le train qui file le bébé qu'elle tenait dans ses bras tandis que le bambin montre au bout d'une menotte menue un petit drapeau tricolore... Ce convoi, ces hommes qui gardent ces portières, ces trois couleurs qui parent les fermes, les champs, les petites gares, dans les premiers frissons de la matinée doucement dorée, c'est de l'histoire qui s'accomplit, c'est de la légende qui survit, celle des plus réelles heures de la France de Verdun et de la Victoire. Espagne, Espagne, c'est tout cela que la France t'envoie !


A Hendaye, Pétain descend de son compartiment où sont allés le saluer les autorités civiles et militaires et c'est d'une allure extraordinaire de verdeur et de jeunesse que ce vieillard de 83 ans salue chacun et tous, a un mot pour tous ceux qui lui sont présentés. Le premier, après les salutations officielles, il s'engage dans le hall, vers la sortie et lorsqu'il débouche sur la place, tandis que les tambours et les clairons sonnent, une immense acclamation monte coupée bientôt par une sorte de hoquet silencieux qui ne dure que quelques secondes : la foule se recueille et vibre d'une intense émotion patriotique devant Pétain...


... C'est ensuite le cortège vers le pont international. Des drapeaux claquent aux fenêtres. Des banderoles déroulent leurs souhaits de bienvenue. Et des enfants de petits drapeaux dans les mains, sourient au maréchal qui s'arrête, presse des mains, salue des infirmières de la Croix-Rouge et arrivé sous les acclamations de la foule qui le suit, au seuil de la frontière il y est salué par MM. les officiers de réserve, qui font la haie. Pétain vient de franchir les premiers mètres sur le pont et la foule qui ne veut plus qu'on la contienne, rompt les larges barrages et crie encore : "Vive Pétain ! Vive la France !..Et Pétain a marché d'un pas aussi alerte que le plus fringant des officiers du cortège, s'est arrêté cent fois, a serré cent mains, a reconnu dans la foule son fidèle Barrère, officier interprète au grand Q.G. et maintenant directeur des établissements Elissalt, il a longuement parlé avec lui, il a répondu à des milliers de saluts et il prend congé posément, sans l'ombre d'une fatigue de ceux qui l'ont accompagné."

    

(Source: http://web.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/pDocs/public/r29562_61_8_petain_ambassadeur_en_espagne.pdf)



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